ManifesteAgirRéseauPublicitésDocumentsPrix

Dernières réactions dans La Meute
Publicités sexistes diffusées en 2010 et signalées par des membres de La Meute

Les commentaires sont signés et n'engagent que leur auteur-e.
Les titres sont de La Meute.
Les textes les plus récents sont au début.

Une publicité vous choque par son sexisme ? Écrivez à l'annonceur que vous n'achèterez pas son produit : c'est efficace. Les lettres de client-es potentiel-les sont prises au sérieux. Les responsables d'une campagne savent que pour UNE lettre qu'ils reçoivent d'une personne qui proteste, il y en a MILLE autres qui sont tout aussi mécontentes mais n'ont pas écrit.

Au sujet
des pompes Eram qui puent
des galoches correctrices de fesses (Reebok)
des pros du pot (Nana)
es clichés de Buggy
de la créativité selon Electrolux;
et de bien d'autres…
voyez le blog de Bulledogue, Chienne de garde qui commente désormais des publicités sexistes signalées par des membres de La Meute.
Pour signaler une publicité sexiste, écrivez à Bulledogue via le site des Chiennes de garde !

Un sexisme insidieux
De nombreux journaux, associés au ministère de la Culture, se sont groupés dans le cadre d'une initiative "mon journal offert" (aux jeunes de 18 à 24 ans, s'entend). Jusque-là, tout va bien.
Ils font connaître leur initiative par une publicité en deux versions : chacune d'elles montre une personne réelle qui discute avec une autre faite de papier journal.
Une fois, la personne réelle est une femme, une autre fois un homme.
Jusque-là, tout va bien.
Mais lorsqu'on regarde de près... l'homme discute avec "l'homme journal" au café, la femme, chez elle : aux hommes la sphère publique, aux femmes, le privé.
Ensuite, dans les deux cas, "la personne-journal" est un homme : encore une fois, la place publique, l'information, l'intelligence, l'ouverture sont symbolisées par un homme, alors que tant d'autres publicités utilisent des corps féminins pour vendre tout et n'importe quoi !
Et puis, si l'homme au bar est habillé de façon on ne peut plus banale, la femme porte un gilet entr'ouvert sur un haut plutôt décolleté, et d'une couleur assez proche de celle de sa peau ; en regardant vite, on peut la croire nue sous le gilet.
Plutôt racoleur et sexiste, pour une publicité à laquelle est associé le ministère de la Culture !
Regan Kramer, 21 octobre 2010

Femme : combien de bras ?
Il y a quelques jours, je me trouvais à la pharmacie, et mon œil fut attiré par un dépliant publicitaire dont voici l'accroche : « INNOVATION : Feminibion Au rythme de la féminité - Maman Active - Vivez pleinement votre vie de maman. »
L'illustration photo : Une jeune femme qui regarde sa montre en marchant et en téléphonant, suivie par la même jeune femme qui porte son bébé, suivie par son alter ego qui se remet du rouge à lèvre, une autre qui fait son jogging, et une dernière qui est en tenue de soirée.
La couleur est affichée : quand on est une jeune maman, on doit faire tout ça, et exceller dans chaque domaine. Les concepteurs de la campagne pour ce produit des laboratoires Merck considèrent comme un fait acquis les trois journées de travail accumulées par les jeunes mamans (et les hommes, ils font quoi ?) Le gentil laboratoire a donc pensé à nous en nous concoctant un super médicament : Feminibion.
Je ne sais pas ce qui me choque le plus : le fait que ce laboratoire fasse du sexisme en toute bonne conscience, ou le fait que mes filles de 17 et 13 ans n'aient pas compris de prime abord ce qui me choquait dans ce dépliant.
Les schémas sont encore bien ancrés dans les mentalités : c'est maman qui s'occupe de tout et papa travaille (chut, il ne faut pas le déranger)!
J'attends maintenant un Hominibion pour aider les hommes à rentrer du travail et à demander ce qu'on mange ce soir (super fatigant) juste avant de partir à leur entrainement de foot (moi aussi, je peux rentrer dans les clichés, c'est super facile)
Pour conclure : un extrait de ce dépliant, digne du code Napoléon :
"La jeune maman d'aujourd'hui cumule deux, sinon trois vies à la fois! Après sa journée de travail, une autre mission l'attend : s'occuper de son bébé avec soin et attention. Mais aussi veiller à l'harmonie familiale, assurer les tâches ménagères... Dans une situation exigeante qui mobilise toutes ses ressources, elle ne peut ni "déclarer forfait", ni se permettre de tomber malade...."
Ça fait peur !
Nathalie Giudicelli, 5 octobre 2010

La France réconciliée autour des bordels de papa
Maison close, série sur Canal+ (affiches dans la rue + film publicitaire au cinéma)

Personne n'a pu échapper au matraquage. Les affiches de Canal nous sont imposées dans chaque bourgade de France et de Navarre, jusqu'à écœurement. Maison close. Pourquoi se casser à chercher un titre original ? Le bordel, en France, est un fantasme increvable. Et le simple mot de « maison close » agit comme un sésame. En avant pour les tentures rouges, les parfums sulfureux, les frissons libidineux.
Avec de toutes jeunes femmes pleine page, si joliment photographiées, Canal joue sur du velours. Les affiches caressent le regard masculin dans le sens du poil. Sûres de leur coup : « Les hommes rêvent d'y entrer, elles se battent pour en sortir. » Une chose est sûre. Le regard qu'on nous impose n'est pas celui des femmes qui se battent pour en sortir. Comme toujours, il est celui du « client », détenteur du pouvoir, du fric et du fantasme. La bande-annonce sur le site de la chaine en est l'indiscutable expression en se plaçant littéralement dans sa peau à lui, invité à franchir la lourde porte de ce bordel de luxe sur ces mots susurrés : « Bienvenue au Paradis… »
Pour la bonne conscience, Canal y va de sa présentation : « Trois femmes tentent d'échapper à la servitude »… Servitude, le mot est lâché. On ne dira pas qu'on racole. Le slogan « elles font tout pour en sortir » et le laïus sur la servitude sont là pour rassurer les féministes. Canal a assuré ses arrières.
Mais tout n'est que poudre aux yeux. Servitude ? Mais quelle autre « servitude » bénéficierait d'une telle complaisance ? D'un tel esthétisme ? Quel enfermement oserait-on présenter de manière aussi sexy ? Quel que soit le contenu de la série, la campagne d'affiches joue à plein sur le mythe des maisons closes et en fait automatiquement, naturellement, la promotion. En feignant de ne pas être racoleuse, la campagne l'est. En affirmant tenir un discours critique sur les « maisons », elle les porte au pinacle. En ressassant la vieille idée que « tous les hommes rêvent d'y entrer », elle entérine les idées les plus réactionnaires sur la sexualité masculine, vue comme prédatrice.
Tout est en ordre au beau pays de France. Alors que la situation politique est celle que l'on sait, le bordel de Canal va réconcilier la population autour d'une bonne vieille nostalgie, celle des bordels de papa. L'imagination est décidément au pouvoir. Faut-il attendre autre chose d'une chaîne qui a toujours œuvré à sa manière pour l'image des femmes en portant un culte à la bimbo et en remplissant les caisses avec l'argent de la pornographie ?
Claudine Legardinier, 30 septembre 2010

« Les hommes rêvent d'y entrer, elles se battent pour en sortir. »
Si la première proposition vous a fait bondir, agissons ensemble !
Les hommes ? Tous les hommes ?
Si vous êtes un homme et que vous rêvez de quelque chose de plus glamour que l'enfermement de femmes au corps offert comme une marchandise, joignez-vous aux signataires du manifeste « Faire l'amour, pas la haine : NON à la virilité machiste ! » sur le site de "Encore féministes !"
Si vous êtes une femme, prière de diffuser ce texte autour de vous en invitant des hommes à le signer !

Violence sous les fleurs
(rouge à lèvres Dior)
En photo : le visage de Monica Bellucci, aux lèvres bien dessinées et couvertes de rouge à lèvres.
Autour de son œil gauche se déroulent comme en corolle les pétales d'une rose rouge écarlate.
Aussitôt s'est superposée en moi la photo de cette magnifique jeune femme qui lors d'une campagne contre les violences faites aux femmes se retrouvait défigurée au fur et à mesure de la violence de son compagnon, avec à un moment un énorme cocard pour finir sous le drap que déposait sur elle un médecin légiste dans une morgue où son corps venait d'être autopsié.
La colère...Oui, la colère, à cause de l'inaction dissimulée derrière une année 2010 déclarée Grande Cause Nationale contre les violences faites aux Femmes, à cause des publicitaires qui surfent allègrement sur cette image.
Comment ne pas penser immédiatement à cela ?
Dans cette société, on fait feu de tout bois.
Image sur papier, glacée, lustrée, prétendument glamour et ultra-chic
contre
Femme-objet, défigurée, violentée, cassée...décédée.
Assez ! Mais sans doute certains trouveront encore cela normal.
Au deuxième, troisième, dixième, millième degré, quand des femmes meurent sous les coups de leur compagnon, doit-on utiliser cela ?
Pour Anne-Sophie, tout juste âgée de 24 ans, morte ce 23 août dernier à l'Hôpital d'Orléans, victime de la violence de son compagnon.
Giroflées à cinq branches, bleuets, coquelicots.
Même avec une rose, on ne bat une femme, c'est ce que me disaient mes grands-parents. Alors utiliser cela dans une publicité...
Dominique Tripet, 18 septembre 2010

Quand les bornes sont dépassées…
Vous êtes plusieurs à vous agacer de la nouvelle publicité pour les chaussures Eram. Savourez un détournement jubilatoire ici !

Chiennes en chaleur et en fureur
publicité au cinéma
Des personnages à tête de chien sont dans une voiture. L'intrigue repose sur une confusion entre argent et sexualité, avec le slogan « Ça peut très bien se passer, la première fois » : on nous fait croire que deux jeunes s'apprêtent à faire l'amour dans la voiture, alors qu'il s'agit d'emprunter de l'argent à la Caisse d'épargne pour s'acheter sa première voiture !
Encore des publicitaires en panne d'idées ! On leur a appris à l'école : « Quand t'as pas d'idées, t'as qu'à mettre du cul, ça marche toujours ! Les clients sont des chiens de Pavlov, ils salivent, et achètent ! »
Révoltons-nous, mes sœurs et mes frères Chiennes de garde ! La sexualité est bien trop belle pour être laissée à des publicitaires irresponsables !
Grrrr à la Caisse d'épargne !
Julie Gautier, 31 août 2010

Ni voyeuse ni sadique
affiches (arrêts d'autobus, Paris)
Un visage de belle jeune femme, aux yeux fermés. Sur ses paupières sont écrits en noir les mots « MERCI » et « BULTEX ».
Écrire sur des paupières de femme : encore une idée perverse de publicitaires ! Il suffit de se représenter l'action pour percevoir son sadisme. La peau des paupières est fine et fragile. Écrire dessus ne peut que l'abîmer. En outre, il faut appuyer pour tracer les lettres, et donc presser sur l'œil, l'un des organes les plus précieux du corps.
On nous invite donc avec complaisance à jouir du spectacle d'une belle jeune femme offerte, en une nième représentation d'un corps de femme disponible à toutes les transgressions.
Tout ça pour vanter un matelas !
Martine Galtier, 2 février + 20 août 2010

Ni dans la rue, ni ailleurs
affiche (arrêt de tram, Montpellier)
pour le bowling de la Pompignane
Une jeune femme, dessinée façon bande-dessinée pour adultes, dont on voit le bas du visage, le torse et le haut des jambes. Elle a une poitrine démesurée, porte une mini-jupe et un porte-jarretelles. Son débardeur est accroché (ou tiré), ce qui dévoile ses seins (elle ne porte pas de soutien-gorge) ; le téton visible est caché par une canette de bière visiblement lancée sur elle. Le slogan de la publicité est "D€mandons le strike minimum". J'imagine que le strike sur l'affiche, c'est atteindre avec une canette de bière le téton dévoilé.
Cette publicité est choquante, et dégradante pour l'image de la femme, et n'a en aucun cas rien à faire dans la rue.
Florence D, 20 août 2010

La liberté selon Carrefour
Possesseurs de la carte fidélité Carrefour nous venons de recevoir un dépliant publicitaire. Au recto, la photo de 3 femmes qui ont "quelque chose en commun", au verso les photos et paroles de ces 3 femmes :
"J'ai acheté ma lessive habituelle, des yaourts et des glaces pour les enfants et grâce à Promolibre j'ai économisé plus de 20 euros" (Laure D., jeune maman, qui fait très attention à ses dépenses).
"Avec Promolibre, c'est moi qui décide des produits en promotion. Du coup j'ai fait le plein de produits petit déjeuner et j'ai enfin pu renouveler mon petit électroménager ! Tout ça en économisant 50,46 euros !" (Solange M, retraitée, en quête de bonnes affaires)
"Grâce à Promolibre j'ai acheté un nouveau jeu vidéo pour mes fils et un logiciel ordinateur pour mon mari. Résultat, j'ai crédité 44,96 euros sur mon compte Fidélité le mois dernier !" (Jeanne R, ses 2 enfants et son mari sont accros aux nouvelles technologies)
Ce dépliant, en ne présentant que des femmes, présume que seules les femmes possèdent la Carte Fidélité Carrefour, et font les courses ... Puis il énumère des clichés sexistes. MA lessive, MON petit électro ménager : la seule chose qu'elles s'approprient est le travail ménager. Les yaourts et les glaces (nourriture plaisir) c'est "pour les enfants". Le "logiciel ordinateur" pour le mari. Lui a le droit et le temps pour les technologies et les loisirs, il y est même 'accro'. Et pour finir, Carrefour prend soin de préciser jusqu'au sexe des enfants, des garçons, pour le jeu vidéo : "MES fils"...
Je vais dorénavant éviter pour mes achats familiaux ce magasin aussi sexiste que ringard.
Dominique R, 15 juillet 2010
voyez aussi le blog d'une Chienne de garde

Notre patience aussi a des limites
Réclamation adressée à l'ARPP et au JDP
Je me permets d'attirer votre attention sur le slogan de la dernière publicité KELLOG'S : « Les céréales de filles, ça va 5 minutes. »
Le terme "fille" qui ne désigne ni plus ni moins qu'un genre au sens sexué du terme est utilisé ici comme associé, désignant un produit médiocre dans la mise en scène de la publicité pointée.
Cette association est sexiste.
Mettre en jeu, même sur le registre de l\'humour, ce type d'expression toute faite et datée entraîne a minima une réactivation dans son utilisation quotidienne.
Exhumer ainsi des expressions aussi connotées ne semble pas un progrès vers l'égalité des sexes.
Que les créatifs sélectionnés par KELLOG'S pour leurs publicités, celle-ci en tous les cas, soient aussi peu élégants ne constitue pas une excuse valable ou suffisante : quel que soit le degré de lecture, ce slogan reste sexiste.
Car, pire encore, cette campagne assurerait, selon certaines sources sur internet, la promotion de céréales luttant contre la constipation, mais cette fois, pour des "garçons".
Retour à ma dénonciation première : re-sexisme avec cette fois l'idée selon laquelle, pire encore !, les "céréales de filles" servent à régler des problèmes de constipation.
Quelle classe !
Jerome L, 28 juin 2010

Les slogans de la campagne en France - 6 200 affiches 4x3 :
« Les céréales de filles, ça va 5 minutes »
« La première céréale qui fait du bien au mâle »
« Montrez que vous en avez dans le ventre »
« Après la journée de la femme, le matin de l’homme ».

Cette pub oscille entre le sexiste et le scato.
Sexiste, datée, anachronique, assurément, je persiste et signe, mais
surtout juste pas drôle.
Ma colère est d'autant plus grande que je suis un homme et que ce
genre de pub dégrade l'image que les femmes ont de nous en général, de
notre psychologie, de la manière dont nous sommes censés voir les
femmes, etc.
Nous, hommes, payons par la force des choses la connivence artificielle
que cette pub met en scène.
Je suis père d'une fille de 4 ans et demi et j'aimerais que lorsqu'elle commencera d'ici quelques années à affronter le regard des hommes dans sa vie personnelle, sentimentale, sexuelle et professionnelle, la société ait vraiment évolué et que les têtes se soient vidées de tous ces stéréotypes dégradants et débiles.
Jerome L, 28 juin 2010

La présidente du JDP a répondu :
« […] cette campagne ne nous apparaît pas contraire aux dispositions déontologiques en vigueur et en particulier à la Recommandation ''Image de la personne humaine'' adoptée par les professionnels de la publicité.
En effet, l'accroche publicitaire tout comme le terme ''filles'' sont employés pour mettre en évidence la spécificité du produit et ne constituent pas, dans ce contexte, une argumentation à caractère péjoratif ou dégradant pour l'image des femmes.
Cette publicité ne contrevient donc pas aux règles en vigueur.
En conséquence et en application de l'article 12 du Règlement intérieur du Jury de Déontologie Publicitaire, votre plainte ne sera pas soumise, pour délibération en séance, aux membres du Jury. »

À quoi sert le JDP ?
Grrrrrr…

Récidiviste
Après quelques affiches outrageantes (mannequin mordant une rose telle un énorme gland masculin, sa copine les bras levés entortillés dans un lustre comme si elle était attachée suspendue, ou plongeant un pistolet de distribution d'essence dans le réservoir-vagin d'une voiture d'une main crispée, tandis qu'un homme couché sous la voiture tient brutalement la calandre-cuisses en position d'offrande... - description approximative) (voir la publicité sexiste de 2009), l'enseigne Jennyfer semblait s'être un peu calmée. La dernière affiche m'a laissée perplexe.
C'est un jeu tout nouveau et très excitant : prenez le mannequin féminin principal mis en scène, retirez tous les autres éléments, déshabillez-la, et imaginez la scène "d'origine"... les protagonistes, les positions, ce que le mannequin tient en main, suce, offre, reçoit...
Dans la scène affichée, la jeune fille est légère et court vêtue, à demi-couchée de profil, jambes ouvertes et relevées, jupe remontée. Elle semble jouer de la guitare, mais cela paraît peu crédible vu son air extasié : qui pourrait trouver autant de plaisir cette activité ? Son visage tendu est levé vers le haut, ses yeux sont clos, sa bouche ouverte, sa langue sortie, tous ses traits semblent montrer une femme en pleine fellation et/ou cunnilingus, en train de jouir de ce qu'un ou une partenaire invisible est en train de lui faire plus bas. J'en suis restée comme deux ronds de flan !
A croire que Jennyfer s'est contenté de récupérer une photo de partouze d'un ouvrage pornographique, d'en découper la femme en retirant ce qui se trouvait entre ses jambes et au dessus de son visage, et de demander à son mannequin de prendre exactement la même pose, avec la même expression sur le visage. Il a suffi de rajouter deux trois choses autour d'elle, une autre femme plus anodine, un homme, une fleur, une guitare, un robinet d'essence, peu importe, et de rhabiller (pas trop) la fille avec des fringues de la marque...
Et toujours ces airs niais, ces bouches énormes, gonflées, ouvertes et barbouillées de gloss, comme des sexes de femme post-coït...
J'ai voulu photographier la vitrine il y a deux jours, mais elle a été recouverte tout récemment par une affiche de soldes tout à fait neutre.
La question que je me pose : les très jeunes filles qui leur servent de mannequin se rendent-elles compte du rôle qu'on leur fait jouer ?
Marie Caillat, 13 juin 2010

la garce cuisinière
publicité télévisée pour Cuisinella, marque de cuisine
L'homme a bien travaillé, il montre la cuisine toute neuve à sa compagne, qui inspecte tout d'un air dubitatif, puis tout d'un coup bascule l'homme par la fenêtre et satisfaite conclut : "Maintenant, elle est parfaite." Imaginons le cliché inverse : une femme a installé le bel atelier de bricolage de son homme, qui regarde tout, et flanque sa femme par la fenêtre afin que son atelier soir "parfait"...
Cette pub est horriblement sexiste, et contre l'homme réduit à l'état d'un serviable crétin encombrant, et contre la femme réduite à celui d'une garce sans cœur, criminelle au besoin, mais aussi à la seule habilitée à investir son vrai et unique domaine : la cuisine. Le fait qu'on ait ajouté en fin de pub le retour du crétin défenestré qui s'étonne "mais enfin ?" pour indiquer que la femme ne l'a pas tué, ne change rien au message de fond...
La même marque s'est distinguée par ses affiches avec une femme tenant un couteau de boucher, l'air agressif et menaçant, et ce message : "Tu as pensé à mon cadeau ?" ce qui signifie : « Attention chéri, si tu ne m'offres pas la cuisine de mes rêves (puisque c'est là que se situent mes rêves), tu vas morfler : égorgement, émasculation, au choix. »
Le fantasme de castration a de beaux jours devant lui...
Consternant.
Marie Caillat, 13 juin 2010

Ventre de femme à vendre
Vers l'Avenir est un quotidien de niveau très moyen, publié en Wallonie, avec plusieurs éditions selon les régions.
Ses éditions (papier et en ligne) présentent une publicité qui utilise le corps dénudé d'une femme enceinte comme un vulgaire contenant et le bébé qu'elle porte comme un contenu vendable.
La future maman qui frappe sur son ventre pour obtenir l'écho du bébé sous forme de bulles ou de lettres sortant par son nombril (image) ou d'un endroit suggéré (vidéo), le rictus vulgaire qu'elle fait pour attester de la "qualité" sont également inacceptables.
Le corps dénudé d'une femme enceinte ainsi donné en pâture, tant en image (publication papier et publication en ligne) qu'en vidéo (film publié sur le site et sur YouTube) sont inadmissibles.
Pauvres futures mamans qui sont ainsi obligées de dévoiler leur corps pour de l'argent ! Pauvres bébés qui deviennent objets avant leur naissance !
En outre, la photo montrant cette femme enceinte avec des bulles s'échappant de son nombril est présentée juste sous le titre de "Notre site du journal des enfants") :
Voir :
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20100604_016
http://www.youtube.com/watch?v=YH9VskFbwG4&feature=player_embedded <http://www.youtube.com/watch?v=YH9VskFbwG4&amp;feature=player_embedded> Ces éléments devraient être retirés de la publication et les auteurs/diffuseurs de cette publicité sexiste hautement suggestive et dégradante pour toutes les femmes devraient être condamnés.
J'ai déposé une plainte à l'attention de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes (Bruxelles, www.iefh.belgium.be <http://www.iefh.belgium.be>
Marie-Anne Delahaut, 5 juin 2010

Je ne craque pas, j'analyse
De la féminité
Ces temps-ci, sur les vitrines des magasins de prêt-à-porter Etam, le mannequin Natalia Vodianova, quel que soit son âge réel, a l'air d'avoir 14 ans sur ces affiches où elle se tient en salopette jambes écartées ou la jupe relevée très haut sur la cuisse, le tout avec un air mi-enfantin mi-provocant. Sur la vitrine, les mots "Regardez-moi, essayez-moi, craquez pour moi".
Qui faut-il regarder, essayer et acheter ? Les vêtements ou cette très jeune fille ? De quoi faut-il avoir envie ? D'acheter des robes ou d'avoir 14 ans et l'envie d'être violée ? Ces visuels participent à ce que les adolescentes se fantasment en tant que victimes de pédophiles.
Eh oui, car être féminine et sexy, maintenant c'est ça.
J'étais bonne cliente, tant pis. Je renvoie ma carte cette semaine au service clients, avec un courrier.
Alice RALLIER, 15 mai 2010

Etam m'a répondu
L'argument principal, perdu au milieu d'un charabia qui ne répond en rien aux points que j'avais soulevés moi, c'est : "Natalia Vodianova a 28 ans et 3 enfants" ! Alors que j'avais bien précisé dans mon courrier que le façon dont elle apparaissait sur ces affiches pouvait ne rien avoir à voir avec son âge réel.

Alice RALLIER, 23 juin 2010

G comme grave lourd
Au premier plan à gauche, une jeune femme avec une tenue et une pose hyper « féminine », dans les tons noir et rouge, gros chouchou rouge dans les cheveux, mains sur les hanches, un sourire de connivence et un air entendu ; en haut à droite, un gros rond noir et deux filles en miniature de part et d'autre ; au-dessus, les mots « chouchouthérapie pour toutes : 3 Suisses »
Slogan, en grosses lettres noires : « Notre point G il est dans la penderie »
Faut-il comprendre qu'on prend son pied en achetant des fringues aux 3 Suisses ?
Je trouve que les fantasmes sexuels des mecs n'ont pas à servir de base aux pubs, comme très souvent. En plus, ce n'est même pas drôle. Ni intelligent ; simplement bête.
Isabelle Le Maitre, 26 mars 2010
voir aussi l'article de Gérard Biard dans
Charlie-Hebdo

autre commentaire d'une membre, envoyé au JDP
La campagne publicitaire "Les 3 Suisses" qui est affichée sur les panneaux-réclame en ce moment et notamment sur les quais de ma petite gare de banlieue est de très mauvais goût car elle donne ENCORE dans le sexisme et la vulgarité : J'ai relevé deux messages de deux mannequins : l'un nous dit que "le point G est dans la penderie" et, dans l'autre, le mot "P....." y figure...
Je suis, comme beaucoup de femmes de mon proche et moins proche entourage, offensée, blessée dans mon intimité et mon intégrité d'être humain. Fatiguée aussi de constater que nous sommes encore et encore sacrifiées sur l'autel de la publicité et de ses agents, rédacteurs, tous ces gais lurons toujours prêts à déclencher par des allusions graveleuses, des sous-entendus égrillards notre intérêt pour la nouvelle tendance de la mode, surtout ... à des fins commerciales !!
Je vous demande de bien vouloir contacter cette société pour lui faire part de mon indignation (je pense que je ne suis pas la seule à la ressentir !), remercier son grand chef qui a dit "OUI" à cette Agence publicitaire
(très fière de se signaler en bas à gauche et en travers de l'affiche) et lui signaler enfin que si j'étais une de ses clientes, je serais boycotteuse et fière de l'être (car fidèle à mon éthique).
C.C., 30 mars 2010

Réponse du JDP: où est le problème ?
Madame,
 Nous accusons réception de votre plainte du 30 mars 2010, laquelle a retenu toute notre attention.
Nous vous informons que, après examen attentif de votre analyse et de la publicité en cause, cette campagne ne nous apparaît pas contraire aux dispositions déontologiques en vigueur.
En effet, la mise en scène de femmes apparaissant libérées, suivant la mode de près, tout en faisant attention à leur budget, s’exprimant sur un ton décidé et maîtrisé, en jouant sur des lettres dont la signification fait référence, pour les adultes avertis, d’une part à la sexualité (point G) ou d’autre part susceptibles d’évoquer un terme grossier volontairement masqué (P..), n’apparaît pas, dans ce contexte, contraire aux dispositions de la Recommandation « Image de la personne humaine » adoptée par les professionnels de la publicité et que nous vous invitons à consulter sur notre site www.jdp-pub.org <http://www.jdp-pub.org/>
 Toutefois, nous transmettons pour information votre plainte à l’annonceur.
 En conséquence et en application de l’article 12 du Règlement intérieur du Jury de Déontologie Publicitaire, votre plainte ne sera pas soumise, pour délibération en séance, aux membres du Jury.
 Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre instance.
 Veuillez agréer, Madame, l’expression de notre considération distinguée. 
Marie-Dominique HAGELSTEEN
Présidente du JDP

GRRRRRRRRR… !

Une quoi ?
J'ai rencontré sur une publicité une jeune femme d'allure moderne. Elle était soigneusement maquillée, rien d'outrancier, et la pub lui faisait dire savamment suspensif : « Je suis une » pour vous amener gentiment au sous-entendu implicite : « Je suis une »… Pute. Ce n'est pas la pub qui le dit c'est vous spontanément dans votre tête. En poursuivant par un déplacement occulaire un peu plus sur la droite on découvrait toute une panoplie de produits de maquillage. Donc tout aussi implicitement vous pensez : « je suis une »… femme, voyons. Pas une pute !? En réalité Femme = pute viennent de vous être proposées subrepticement comme association de pensées inéluctable. Et c'est bien dans l'air du temps de la réouverture des maisons closes plébiscitées et de la prostitution proposée comme un travail comme un autre pour celles qui n'en ont pas du travail justement. Service sexuel qu'ils disent. Le tour de pub et de pute est bien joué, non ?
Catherine Deudon, 25 mars 2010

ZOLA, REVIENS !
ON ABUSE DE TON « J'ACCUSE » !


Le corps nu d'une femme coincé dans un chariot de supermarché. C'est une photo en noir et blanc, la pochette d'un album de Damien Saez proposée comme affiche dans le métro parisien et refusée par les responsables de l'affichage.
La Meute des Chiennes de garde approuve cette décision.

Le corps est jeune et mince. Les cheveux clairs sont bouclés et flous, les yeux fermés très maquillés et les sourcils rehaussés de noir. Le dos de la femme étant en contact avec l'arrière du chariot, la chair du dos et des fesses doit s'enfoncer dans le grillage.
Les cuisses sont écartées, et les mollets sortent du chariot, de sorte que la vulve est à peu près cachée. Un pied n'est pas visible ; une chaussure noire à talon aiguille tient en équilibre au bout de l'autre pied. Un bras cache les seins, l'autre est levé et replié, les deux mains se rejoignant sur la nuque.
S'agit-il d'une morte ? La pâleur cadavérique du corps et son aspect désarticulé peuvent le laisser penser.
En haut à gauche, en caractères peu lisibles, petits et blancs sur fond gris, les mots J'ACCUSE.

Que trouve-t-on dans un chariot de supermarché ? De la marchandise achetée. On comprend donc que cette femme a été achetée nue, et que son corps est prêt à être consommé.

Pour faire sa promotion, Damien Saez utilise une image racoleuse et abuse du parrainage de Zola.
« J'accuse » est une allusion au texte d'Emile Zola, qui se termine par une accusation précise des coupables de la machination dont a été victime le capitaine Dreyfus.
Ici, qui est le sujet qui accuse ? Sur quoi porte l'accusation ?
S'agit-il, comme l'explique Damien Saez dans des interviews, de dénoncer la société de consommation ? D'accuser la société machiste de faire du corps des femmes une marchandise utilisée à satiété dans la publicité pour vendre n'importe quoi ?
Est-ce une allusion à la prostitution, aux millions de corps violentés, torturés, exposés et achetés ?
Peut-être tout cela est-il dans la chanson portant ce titre, mais les personnes qui voient cette image ne le savent pas.
Prétendre dénoncer, tout en exhibant, aboutit au résultat inverse.
Ce qui est visible, ce qui nous agresse, ce que nous refusons de voir ainsi exposé dans l'espace public, c'est le spectacle d'un corps de femme nu et hypersexué assimilé à une marchandise.
La Meute des Chiennes de garde, 12 mars 2010

curieuse libération !
Pour booster les ventes de son mensuel Next, Libération fait campagne dans la presse.
Un message simple et clair occupe les deux tiers de l'espace, au centre de la page : “PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT”.
Juste en dessous, message complémentaire : "NEXT chaque mois en kiosque 1 € avec ou sans LIBÉRATION”
Signature : la têtière du mensuel.
Illustration : photographiée sur fond neutre gris dégradé, une jeune femme tient des deux mains le magazine plaqué contre son buste entièrement dénudé. Elle porte un blouson court complètement ouvert et retenu par ses bras repliés. Son jean cigarette descend au ras du pubis. La pose est langoureuse. Un peu en contre-plongée, visage légèrement incliné, yeux baissés, pieds nus, une jambe croisée. Sous la têtière/logo en bas de page git un exemplaire du quotidien.
Alors, késaco ? La demoiselle aux seins nus, pour quoi faire ? Qu'est-ce qu'elle dit/signifie ? Est-ce à dire que si je ne prends pas le quotidien (tombé à mes pieds) je me déshabille ? Non là, vraiment, je ne vois pas.
Ha, si, je vois : c'est pas demain la veille qu'on m'y reprendra à acheter Libé. Sauf si Laurent Joffrin me fait ses excuses et retire sa campagne au plus vite.
Femme objet décoratif, le nu ferait-il vendre même Libération ? Je n'en crois pas mes yeux !
Par ailleurs, si je veux lire le magazine, seulement le magazine, je peux l'acheter sans le quotidien du jour de parution. Bon, et alors ? De toutes façons, c'est le même prix, et pas cher (puisqu'on vous le dit : 1 €). C'est ça, le “bénéfice client” ?
Catherine Vergnolle, 28 février 2010

Une femme, torse entièrement dénudé, allure garçonne, dissimule, pas tout à fait, ses seins derrière le Next où figure une blonde, très certainement idiote : le doigt dans la bouche, cheveux longs, nue elle aussi.
Slogan en très très gros : "PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT"
QUI?
La nana ou Libé?
À quel public s'adresse ce message ?
Va-t-on avoir une femme nue à la une de tous les Next ?
Le corps nu des femmes est-il l'appât qui fait acheter le journal ?
Libé est-il toujours un journal politique ? et quelle est l'éthique de Télérama qui diffuse cette publicité et accepte l'argent ?
Cette publicité ne fait pas honneur à la liberté de la presse. Je la trouve sournoise et choquante. C'est pour moi un appel à la prostitution.
Irène Corradin, du Collectif Midi-Pyrénées pour les droits des femmes (Toulouse), 24 mars 2010

Non à la banalisation de la violence sexuelle !
Un regard résigné, une jeune fille violentée. Une main d'homme appuie sur sa tête. La jeune fille est de profil, avec une cigarette à la bouche, qui figure la verge en érection d'un homme dont on ne voit qu'une petite partie du corps, de profil : bas de la chemise, boucle de ceinture et pantalon. D'autres affiches représentent la même situation avec un jeune garçon mais l'homme porte une veste.
Un viol par fellation ! Dans quel but ? Détourner les jeunes de commencer à fumer. Un jeu de mots navrant, et une image choc : donner à voir la représentation d'une "pipe" sous la contrainte pour faire campagne contre le tabac !
En caractères peu lisibles, sous la photo, le slogan : « Fumer c'est être l'esclave du tabac ».
L'annonceur est l'association Droits des non-fumeurs (DNF). Son président, Gérard Audureau, ainsi que le publicitaire co-responsable (Marco de la Fuente, agence BDDP) se défendent en revendiquant leur volonté de choquer, pour provoquer une réaction sur le sujet important et préoccupant du tabagisme des jeunes.
Choquer, choquer à tout prix ! C'est toujours le même argument ! Il est irrecevable, inadmissible : les moyens indignes ne justifient pas la meilleure des fins. Le tabac est une drogue, la violence sexuelle un crime, aggravé si la victime de l'adulte est une ou un jeune. Rapprocher deux maux ne produit aucun bien.
Alors que pour nous, féministes, la sexualité est la rencontre, dans la gratuité d'un échange, de deux adultes (des majeurs au sens légal : plus de 15 ans) qui se désirent, on impose à tous de voir, dans l'espace public, une pratique sexuelle associée à la violence masculine s'exerçant sur des adolescents. Cette image insupportable choque en effet, mais sans bénéfice pour la cause, car elle sidère et donc empêche de penser.
Même au nom de la prévention, les publicitaires n'ont pas tous les droits. La Meute dit NON à cette banalisation de la violence sexuelle masculine.
Nous demandons l'arrêt immédiat de cette campagne.*
Cette affaire démontre une fois de plus l'inefficacité de l'organisme professionnel (l'ARPP) qui n'intervient (éventuellement) qu'après la diffusion de la publicité dans l'espace public, c'est-à-dire trop tard, et seulement quand des protestations se sont fait entendre.
Florence Montreynaud, 23 février 2010
* La campagne a été arrêtée le 26 février.

voir la réaction d'une bloggeuse Chienne de garde, s'avisant que la cigarette pourrait être allumée

Plainte déposée par une membre de La Meute auprès de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) et du Jury de déontologie publicitaire (JEP).
C'est avec consternation et effroi que j'ai découvert la campagne d'affiches de l'association Droits des non fumeurs.
[description des photos]
Au-dessous, hors du cadre de la photo, une légende : « Fumer c'est être l'esclave du tabac ».

Déjà, j'ai eu du mal à comprendre qu'il s'agissait de prévention du tabagisme. J'ai dû chercher la légende au bas de l'affiche, pas très visible en comparaison du choc de la photo, pour apprendre qu'il s'agissait de lutte contre le tabac.
En effet, la présence d'une cigarette sur l'affiche ne suffit pas. De nombreuses photos ont montré des gens fumant sans que cela soit pour autant un message anti-tabac, il n'y a qu'à regarder certains films américains et autres. De plus, aucune fumée n'apparaît, comme si la cigarette était éteinte.
En revanche, si le lien avec la cigarette n'est pas très visible au premier abord, le lien avec la fellation est, quant à lui, évident et même revendiqué par le responsable de l'association. « Le jeune est joliment en train de lui tailler une pipe » (source 21 fév. 2010). Il nie en revanche que cette fellation soit forcée. Pourtant, le visage inexpressif des jeunes laisse supposer qu'ils agissent sous l'effet d'une drogue. Le tabac engendrant un effet de dépendance, on peut comprendre cette allusion à la drogue. Or, la drogue du viol existe bel et bien et fait de nombreuses victimes chaque année, notamment parmi les jeunes. Oserait-on dire à une victime du GHB qu'elle n'a pas été forcée ?
La main de l'homme semble aussi les maintenir, les empêcher de se relever.
Cette scène établit un lien entre la cigarette et un viol. En effet, une fellation forcée est reconnue pénalement comme un viol à part entière.

L'association avance la volonté de donner un message choc par un sujet qui touche les jeunes : la sexualité. « La sexualité auprès des jeunes est une question importante. C'est plus facile de l'utiliser pour leur faire passer un message. » Source 19 fév. 2010
Or ce n'est pas la sexualité qui est représentée ici mais la violence sexuelle, l'esclavage sexuel. Parler de sexualité en représentant un abus sexuel et en utilisant le terme « esclave » en légende revient à dire que la violence sexuelle est un acte sexuel normal et sain. C'est inacceptable.

Quel message donne cette campagne ? Qu'allumer une cigarette et être violé-e sont deux choses similaires ?
Pourtant, le fumeur ou la fumeuse va de lui ou elle-même acheter son paquet de cigarettes ou va demander aux copains de lui donner une cigarette. Le fumeur ou la fumeuse l'allume et la fume de lui ou d'elle-même. Doit-on en conclure que les personnes violées l'ont voulu ? Qu'elles sont allées chercher leur bourreau pour « se faire »* violer volontairement ? C'est ce que je ne peux m'empêcher de penser en voyant cette photographie, et je trouve cela innommable, intolérable, abject.
Comment peuvent réagir des jeunes devant cette campagne ? Certains seront directement confrontés à des scènes vécues. On imagine le choc à la vue de cette affiche par des victimes de violence sexuelle. Et elles sont nombreuses ! Les dernières statistiques font état de 48.000 viols et 150.000 tentatives de viol par an. Comment peut-on utiliser de telles scènes dans ce contexte ? C'est une banalisation des crimes sexuels et donc une négation de leur gravité que de les utiliser et de les représenter à toutes les sauces. Quelle que soit la cause défendue.
À quoi peut bien servir cette affiche si ce n'est à blesser gratuitement des millions de personnes ?
La lutte contre le tabagisme est pourtant une nécessité. Elle mérite mieux que ça.
* La forme correcte est “être violée”, mais ce message pervers veut nous faire croire que la victime est consentante.
Alice C, 23 février 2010

Ils ont osé !
Une campagne de publicité avec la photo d'une Marianne enceinte ! Pour nous demander de l'argent (c'est le "grand emprunt") : la réaction d'une Chienne de garde !
Un texte d'une membre de La Meute.
Un article de Gérard Biard, dans Charlie-Hebdo.
18 février 2010

Pourquoi ce féminin ? (bis)
Comme Hélène Piot en 2009, j'ai été outrée de constater que sur les bidons de Cif crème il est écrit : « Vous serez étonnée de voir comment Cif crème rend vos objets comme neufs. » J'ai donc écrit à la firme Unilever :
« Madame, Monsieur,
Je me permets de vous écrire car j'ai été scandalisée par une phrase figurant au dos d'un produit de la gamme Cif. En effet, il est écrit :«Vous serez étonnée de voir comment Cif crème rend vos objets comme neufs».
Pourquoi l'emploi du féminin ? Selon vous, il conviendrait que seules les femmes fassent usage de ce produit d'entretien?
La lutte pour la parité doit être constante pour avancer et ne pas régresser. Votre firme et vos publicités ont un rôle à jouer dans ce combat. Mais à mon grand mécontentement, au lieu de contribuer à faire évoluer les mentalités et les comportements, dont le partage équitable des tâches ménagères entre les hommes et les femmes, vous contribuez à encourager les stéréotypes sexistes.
La plupart des biens de consommation sont vendus par le biais de publicités sexistes. Pourquoi ne vous démarquez-vous pas des autres firmes ? »
Le conseiller Cif m'a répondu qu'il transmettrait ma remarque aux «personnes concernées ». Ne recevant aucune réponse, j'ai écrit un mail de relance, demandant explicitement des explications sur cette marque du féminin et quelles étaient leurs intentions. Voici la réponse du conseiller :
« Vous avez contacté récemment notre Service Consommateurs pour nous faire part de vos observations au sujet de l'étiquette de notre CIF Crème.
Je tiens à vous remercier de l'intérêt que vous portez à notre marque.
Je vous confirme que j'ai bien pris note de votre suggestion et que je l'ai transmise au service concerné. Je vous informe cependant que les changements susceptibles d'être apportés à nos produits sont longs à mettre en œuvre.
Je vous invite à visiter notre site www.PourToutVousDire.com, vous y découvrirez l'ensemble des produits du groupe Unilever France. En vous inscrivant, vous pourrez bénéficier de nombreuses offres et participer à nos jeux pour gagner des cadeaux.
Je vous prie de croire, Chère Madame SCHULIAR, en ma sincère considération.
Roussel, votre conseiller CIF
»
Je n'ai pas eu les explications que je demandais, et le « conseiller Cif » me fait espérer un éventuel changement...(histoire que je me sente satisfaite et qu'en attendant quelques années je les laisse tranquilles ?...) J'appelle les membres de La Meute à écrire à la firme Unilever pour exiger que la marque du féminin ne figure plus sur les bidons Cif crème.
Christine Schuliar, 24 février 2010

Pour mieux voir le sexisme
Spot
Une jeune femme portant des lunettes rectifie quand on l'appelle « Madame », et précise : « Mademoiselle ! »
Une membre de La Meute a écrit aux Opticiens Krys
<< Madame, Monsieur,
Je suis exaspérée par le caractère sexiste de votre publicité « Mademoiselle Lunettes ».
En effet, "mademoiselle" est un terme sexiste, désuet, ridicule, minorant, indiscret et discriminatoire. Il bafoue le respect de la vie privée des femmes. Cette appellation n'a aucune valeur juridique et a été condamnée dans plusieurs circulaires ministérielles, notamment celle du 3 mars 1983 intitulée « Femmes : modification d'état civil ».
La France est un pays qui tente d'appliquer des lois aboutissant à une parfaite égalité homme / femme. Cependant, les traditions archaïques sont hélas encore bien ancrées dans les mentalités, notamment celles qui ont trait au système patriarcal dans lequel la femme ne se réalise qu'à travers l'homme qu'elle a épousé et n'a ni droit à son identité propre, ni droit de dissimuler sa vie privée.
Or les lois de parité vont à l'encontre de ce système et stipulent que les femmes possèdent les mêmes droits que les hommes, notamment celui de transmettre leurs noms de naissance à leurs enfants (depuis janvier 2005). D'où l'absence de nécessité de prendre le nom du mari comme nom d'usage ainsi que la distinction Madame (nom du mari) / mademoiselle (nom de naissance) qui y est associée.
Cette distinction a été abandonnée en Allemagne (suppression du « Fraülein ») et dans certains pays anglophones (Ms. (se prononce Miz) à la place de Mrs / Miss). Au Québec, l'appellation « mademoiselle » est perçue comme une insulte.
Il s'agit d'un terme qui qualifie symboliquement la femme de « mineure incomplète », contrairement aux hommes qui, appelés uniquement « Monsieur » depuis belle lurette, sont considérés symboliquement comme « majeurs », « autonomes » et ce, dès la naissance.
L'emploi de « mademoiselle » empêche ainsi la femme d'être l'égale de l'homme et, de ce fait, constitue un frein symbolique à la parité.
Avec l'usage intempestif de « mademoiselle » dans cette publicité, non seulement vous renforcez les vieilles coutumes patriarcales contraires à la loi, mais surtout vous assimilez la femme à un objet sexuel. Le regard et le sourire libidineux des hommes à chaque fois que l'héroïne de cette publicité insiste pour être appelée « mademoiselle » en est la preuve. « Mademoiselle » signifierait « disponibilité sexuelle évidente » : ceci est particulièrement vrai quand elle dit « mademoiselle » juste au moment où le réceptionniste lui remet ses clés, comme pour l'inviter à la rejoindre dans sa chambre.
Alors que les femmes devraient justement revendiquer le « Madame » plus respectueux et surtout équivalent « hiérarchique » de « Monsieur », vous faites tout le contraire dans cette publicité.
Il faut cesser de faire croire aux femmes (et aux hommes qui s'adressent à elles) que pour être ou paraître jeunes, jolies et séduisantes elles doivent s'appeler « mademoiselle » et ainsi afficher une prétendue disponibilité sexuelle.
Il faut arrêter de faire croire aux gens que « Mademoiselle » est un compliment qui désigne la jeunesse et que « Madame » est synonyme de vieillesse, de « défraîchissement ».
Finissons-en avec ce culte de la jeunesse, comme si elle était la condition sine qua non de la beauté et de la séduction.
En tant qu'annonceur, vous avez un rôle à jouer dans l'évolution des mentalités et des comportements sociaux afin qu'ils s'accordent aux lois de parité et cessent de perpétuer les traditions patriarcales, misogynes et sexistes.
À quand la suppression définitive de « Mademoiselle » et l'emploi de « Madame » pour toutes les femmes sans distinction d'âge et d'état matrimonial, comme « Monsieur » pour tous les hommes ? >>
Laïa Schuliar, 18 février 2010

Non à notre désir au jour fixé par eux !
Une jeune femme (tellement jeune que l'on peut même se demander si elle est majeure) vêtue d'un petit débardeur orangé tient entre ses mains un pack de bouffe "traditions d'Asie" et entre les lèvres un bout de carton qu'elle a arraché à l'emballage. (voir l'image)
Slogan: « Tous les lundis, j'ai envie de lui. »
Annonceur: "Traditions d'Asie. Le traiteur asiatique au rayon frais."

Quel slogan ! Voilà encore un exemple de notre société phallocratique dans laquelle les hommes s'arrogent le "droit" de dicter l'appétit sexuel de leurs victimes ! Donc comme ça, les femmes ne sont rien d'autre que de petites bonniches qui, réglées avec précision comme une montre suisse, doivent être prêtes à "regarder le plafond" une fois par semaine, voire un jour précis ? Cela évoque l'amer souvenir de cette absurdité communément appelée "devoir conjugal" !
Nous, les femmes, on a envie quand on a envie, on le fera savoir aux personnes intéressées en temps et heure, mais on refuse les tentatives d'abolir notre auto-détermination sexuelle !

Cette publicité m'a donné envie d'inventer une affiche-réponse, montrant le PDG de Traditions d'Asie en position légèrement penchée avec son produit dans les mains, derrière lui un bel Asiatique quasi-nu avec un regard malin, et près de la tête du PDG une bulle de texte avec la reprise de son propre slogan "Tous les lundis, j'ai envie de lui". Je suis certaine qu'il (et les hommes hétéros en général) trouveraient ça tout de suite moins drôle... ;-)
Sabine Jaeger, 15 février 2010

Où sont les "papas" ?
Exaspérée par le sexisme du slogan Blédina "Du côté des mamans", ainsi que par leur publicité où curieusement, aucun papa n'est présent, j'ai écrit à Blédina :
"Madame, Monsieur,
Je suis scandalisée par le sexisme de votre slogan "Blédina du côté des mamans". En effet, pourquoi vous focalisez-vous uniquement sur les mères ? Les soins dispensés aux bébés et enfants, ainsi que l'élaboration des repas ne sont plus l'apanage des femmes. Avec ce slogan, vous renforcez les vieilles traditions patriarcales et niez de ce fait le rôle tout aussi important qu'ont les pères dans l'éducation des bébés. Le stéréotype du bébé exclusivement élevé et nourri par la mère est non seulement sexiste envers les femmes, mais également envers les hommes qui ne demandent qu'à assumer leur fonction de père, au même titre que les mères. Les publicités influencent les comportements sociaux. Vous avez un rôle à jouer pour l'égalité entre les hommes et les femmes, et dans votre cas, plus précisément entre les papas et les mamans.
À quand "Blédina du côté des parents" ?
Christine Schuliar

Voici leur réponse :
"Bonjour,
Vous nous faites part de vos remarques à propos de la publicité Blédina. Je souhaite par cette réponse vous apporter un éclairage sur les intentions des équipes Blédina.
Blédina a voulu dans ce film rendre hommage aux femmes en traduisant, au travers d'une mosaïque d'émotions et de situations, toute la complexité et la richesse du rôle de mère. Ces intentions ont manifestement été bien décodées par les mères qui ont plébiscité ce film en leur accordant un taux d'agrément exceptionnellement élevé et en soulignant la justesse de scènes qui montrent la vraie vie, leur vie.
Ne disposant que de 30 secondes pour véhiculer le message, Blédina a dû, comme bien souvent en communication, faire des choix, en l'occurrence celui de ne montrer que ces femmes et leur rendre hommage. Si le père n'est pas présent, on peut toutefois - à l'instar de certaines femmes interrogées- l'imaginer derrière la caméra et voir dans ce film le regard d'un père sur sa femme et ses enfants. Quant à la signature « Du côté des mamans », son propos n'est bien sûr pas d'exclure les pères mais simplement de signifier aux mères - qui, en dépit de l'évolution du rôle du père, occupent toujours une place prépondérante dans la vie du jeune enfant et notamment dans la prise en charge de son alimentation - qu'elles peuvent compter sur Blédina
."

Commentaire de Christine Schuliar, 10 février 2010

Je ne suis absolument pas convaincue, notamment par la dernière phrase. Ceci n'est pas un cas général. Encore une fois, par la faute des publicitaires qui veulent refléter l'image de la société, nous sommes dans un cercle vicieux qui est très difficile à rompre. Je me mets aussi à la place des pères qui n'arrivent pas à obtenir la garde permanente ou alternée de leurs enfants : cette publicité doit leur causer beaucoup de souffrance. Donc, cette publicité qui peut sembler "mignonne" au premier abord est en réalité doublement sexiste. Grrr !

De la viande jeune et pas chère
affiches (métro et arrêts d'autobus)
Photo retouchée d'une femme mince, jeune et glamour, en soutien-gorge et slip noirs. Le corps occupe toute la partie gauche de l'affiche (plus de 2 m de hauteur). On ne voit que le bas du visage, avec la bouche et les cheveux longs, mais la femme n'a pas de regard, le reste de sa tête a été tronqué.
Slogans : Un amour de prix !
10 € l'ensemble

Qu'est-ce qui coûte 10 € ? L'ensemble de quoi ? Les sous-vêtements et le corps de la femme ? En outre, rapprocher les mots « amour » et « prix » peut être compris comme une allusion à de la prostitution "pas chère" (une passe à 10 €).
Encore une femme dénudée, exhibée dans l'espace public, alors que tant de femmes réelles sont tenues de dissimuler leur corps et parfois leur visage derrière des voiles ! Notre exigence de féministes, c'est « ni voilées ni exhibées ».
Annick Boisset, 7 février 2010

Note : Le 8 février au soir sont apparues sur cette affiche dans une dizaine de stations de la ligne 7 à Paris des inscriptions féministes :
"Ni voilées ni exhibées"
"L'amour n'a pas de prix"
"Je ne suis pas à vendre"
"Vive l'amour ! Non à la prostitution !"
"Chair pas chère (retouchée) de femme à consommer"
"Non aux fausses femmes retouchées !"
"Ils m'ont coupé la tête"
Dans le slogan "le positif est de retour", "positif" a été changé en "prostitutif".
"marchandise : femme"
Les taggeuses sont de retour !

avoir une femme… et d'autres objets
page entière, quotidiens
Image: photo d'une voiture noire.
Slogan : "Vous avez une femme sublime, des enfants magnifiques, une superbe maison? Faites encore un effort, Peugeot RCZ, élue plus belle voiture de l'année 2009."
Quand cessera t-on d'assimiler les femmes (et les enfants qui en découlent) à des possessions masculines?
Bien évidemment, cette publicité ne s'adresse qu'à la moitié "mâle" du public. Sous entendu: Les femmes n'achètent pas de voitures, inutile de les compter au nombre des acheteurs potentiels!
En plus d'être doublement sexiste, c'est idiot.
Béatrice Marty, 7 février 2010

Je suis choquée que cette publicité ne s'adresse qu'aux hommes, c'est totalement discriminatoire ! En plus, la femme y est évoquée en objet ("Vous avez"). Je suis scandalisée qu'en 2010 on puisse encore faire des publicités pour les voitures en s'adressant exclusivement aux hommes alors que nous les femmes sommes si nombreuses à conduire et à acheter des voitures !
Cette publicité m'en rappelle une autre pour Audi datant de 1985 et qui disait "Il la voiture, il aura la femme !"
En bref, pas d'évolution et peu d'imagination pour les publicitaires de Peugeot qui continuent de surfer sur les vieux clichés sexistes, notamment celui des familles traditionnelles où l'homme seul travaille et paye, mais aussi sur les goûts sexués, c'est-à-dire que la voiture sportive est faite pour les hommes, et aux femmes les petites citadines!
Noémie Rigal, 15 mars 2010

L'amour : un gros mot ?
panneaux dans les vitrines + affichettes dans les magasins Marionnaud
Une jeune femme entièrement nue se tient debout, et nous regarde en souriant, la bouche grand ouverte. Elle dissimule son corps nu, plutôt mal que bien, derrière deux panneaux blancs, étroits et très longs (plus grands qu'elle), croisés (donc en forme de X). Derrière elle et à côté, quatre autres panneaux identiques.
Slogan : « Je teste avant de dire je t'aime »

Je suis entrée dans la boutique pour demander ce que ça voulait dire. Les deux vendeuses ont dit qu'elles ne comprenaient pas. Elles m'ont appris que les panneaux blancs, sur l'image, représentaient, démesurément grossies, des « touches olfactives », ces petites languettes de papier sur lesquelles elles vaporisent un peu de parfum afin que la cliente puisse en sentir l'odeur.
Alors, est-ce donc au parfum que la femme dit « je t'aime » ? Elles ont admis qu'il y avait en effet un doute.
On aime qui ? un homme ? une femme ? un parfum ? On teste quoi ou qui ? Le mot « tester » me fait penser au test du sida dont on demande les résultats, pour savoir si on peut « y aller ».
Bref, toujours l'imagination aussi pauvre et obsédée-sexuelle des publicitaires : une femme nue, une allusion à la sexualité, le mot magique « je t'aime », et avec cette camelote on essaie de vous fourguer un produit.
Ras le bol !
Anne Lancelot, 4 février 2010

Ils ne pensent qu'à ça (les publicitaires) !
petites affiches (portes de commerces)
Gü chocolat
Deux moelleux au chocolat ; chacun est contenu dans un ramequin transparent posé sur une assiette carrée rouge ; au second plan, une forme floue rose foncé.
Dialogue entre les deux moelleux, avec une bulle émanant de chacun d'eux.
« - C'est votre première fois ?
- Oui, et c'est pas la dernière. »

autre affiche
« - Oseriez-vous aller plus loin ?
- Oui ! Alors à ce soir au rayon frais. »

Dialogues à double sens sexuel, projection de désirs et de projets humains sur des moelleux au chocolat bie plan-plan : quel manque d'imagination chez les publicitaires, qui ramènent tout à la même vieille ficelle sexuelle !
Lydia Jaoui, 3 février 2010

Les pubs pour matelas nous gonflent
(les autres aussi !)

affiches (métro, Paris)
3 photos mettant en scène un matelas pour deux personnes dans une situation incongrue : il est disposé sur une surface inadéquate, de sorte qu'il ne peut pas être à plat
- dans une cuisine, sur la paillasse entre l'évier et la cuisinière
- sur le capot d'une voiture
- dans une chambre (dont on voit un bout du lit de style Louis XVI), sur une commode
Slogans :
Difficile de s'aimer ailleurs que sur un Dunlopillo.
Dormez comme vous aimez.
LoveUnlimited [mot recouvert en partie par une empreinte de rouge à lèvres]

Au moins pour les images, seuls éléments notables en cas de coup d'œil rapide, l'effet est raté : à première vue, le matelas de travers fait penser à des installations précaires, à un logement pour sans-abri.
Il faut prendre du temps, lire les slogans et analyser les détails des photos pour comprendre qu'il y a des allusions à la sexualité dans un milieu aisé (grande cuisine, mobilier de type ancien et voiture).
Cependant, le mot « aimer », répété, nous enjoint de ne pas penser à une vulgaire baise : sur un matelas de cette marque, on ne fornique pas bassement, on s'aime.
Avoir une relation sexuelle ailleurs que dans un lit excite apparemment l'imagination des publicitaires, mais la sexualité est une affaire intime qui n'a pas sa place dans le métro, avec des allusions aussi lourdes.
Juliette Chevalier, 31 janvier 2010




Retour à la page d’accueil.