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Silicone attitude
dans les Yvelines ?

28 août 2007 : réponse du président du Conseil général, et commentaire de La Meute

27 juin 2008 : RÉCIDIVE du Conseil général et nouvelle lettre de La Meute !

(voir au bas de la page)

4 juillet 2007


Un morceau de corps de jeune femme à gros seins, vêtue d'un jean et d'un débardeur blanc : la photo est cadrée de la bouche au pubis, avec sur la poitrine, des lettres noires « I [cœur rouge] TECHNO ».

Telle est la publicité avec laquelle le conseil général des Yvelines, présidé par Pierre Bédier (UMP), veut inciter des chefs d'entreprises de haute technologie à s'installer dans ce département. Elle sera publiée en juillet dans la presse française et britannique.

« Quand on veut valoriser l'intelligence et la technologie, on ne coupe pas la tête de la femme des Yvelines » : ainsi a réagi Marie-Hélène Lopez-Jolivet, maire et conseillère générale (PS) de Vernouillet.

C'est aussi l'avis de La Meute contre la publicité sexiste (qui groupe 5 972 personnes et associations, dans 57 pays).
Nous demandons au conseil général des Yvelines de faire preuve d'imagination pour donner du département une image moins sexiste et ringarde que cette « technolologie ».

Écrivez pour protester :
par lettre (c'est plus efficace) M. Pierre Bédier, président du Conseil Général des Yvelines, 2 Place André Mignot 78012 VERSAILLES Cedex
par courriel : communication@cg78.fr

L'image est visible sur le site

et avec un commentaire féministe sur ce blog : http://femininlemporte.canalblog.com/

Exemple de message (que vous pouvez copier ou dont vous pouvez vous inspirer)
Je découvre la publicité avec laquelle vous voulez inciter des chefs d'entreprises de haute technologie à s'installer dans votre département.
Un morceau de corps de jeune femme à gros seins, vêtue d'un jean et d'un débardeur blanc : la photo est cadrée de la bouche au pubis, avec sur la poitrine, des lettres noires « I [cœur rouge] TECHNO ».
Est-ce la « silicone attitude » dans les Yvelines ? Pour valoriser la créativité ou la « technolologie », vous choisissez de montrer une femme en lui coupant la tête !

Avec La Meute contre la publicité sexiste (qui groupe 5 972 personnes et associations, dans 57 pays), je vous demande de faire preuve d'imagination pour donner des Yvelines une image moins sexiste et ringarde.

Réaction de l'association Femmes et maths, à laquelle s'associent les associations Femmes et Sciences, Femmes ingénieurs, et l'ANEF (Association nationale des études féministes)

La high tech dans les Yvelines, un problème de cadrage ?

Depuis juin 2007, le Conseil général des Yvelines communique sur le capital « innovation - high tech » et la dimension « internationale » des Yvelines dans la presse économique française et britannique, en appui de sa politique de développement économique.
Le visuel montre une jeune femme portant un débardeur et sur sa poitrine, on peut lire : « I love Techno ».
La problématique des femmes dans les sciences est un sujet de préoccupation actuel des pouvoirs publics. C'est un élément important de la Convention pour l'égalité des chances entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif (mars 2000, reconduite en juin 2006), et de la Loi pour la recherche du 18 avril 2006, réclamant une « Représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des différentes structures de la recherche publique. ». De plus, l'objectif chiffré par la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'Ecole du 23 avril 2005 se fixe une augmentation de 20% des filles en 2010 dans les terminales scientifiques et techniques. Il est donc nécessaire de fournir aux élèves et étudiantes des modèles d'identification positive. On pourrait alors se féliciter que le département des Yvelines ait choisi une femme pour évoquer la performance dans le secteur des sciences et des techniques. Malheureusement, la jeune femme présentée n'est qu'un support de vente : c'est une femme-tronc, et même une femme-seins : on lui a coupé la tête. Avec un tel cadrage, cette publicité donne à croire que les Yvelines veulent attirer des scientifiques hommes avec des femmes comme appâts. Le Royaume-Uni, cible de cette campagne, qui travaille depuis maintenant une vingtaine d'années sur une représentation non sexiste des sciences et techniques (voir l'enquête européenne Widening Women's Work in Information and Communication Technologies de 2003) saura sans nul doute identifier grâce à ce visuel la spécificité du sexisme à la française.
**
A l'occasion de la Journée internationale des femmes du 8 mars 2007, le Prix de la Vocation Scientifique et technique des filles, a été remis à la préfecture des Yvelines à un certain nombre de jeunes filles de ce département. Heureusement, la publicité avec laquelle vous voulez inciter des chefs d'entreprises de haute technologie à s'installer dans votre département n'existait pas encore !
Un morceau de corps de jeune femme à gros seins, vêtue d'un jean et d'un débardeur blanc : la photo est cadrée de la bouche au pubis, avec sur la poitrine, des lettres noires « I [cœur rouge] TECHNO ». Est-ce la « silicone attitude » dans les Yvelines ? Pour valoriser la créativité ou la « technolologie », vous choisissez de montrer une femme en lui coupant la tête ! A un moment où on cherche à attirer les jeunes et général, et les jeunes filles en particulier, vers les métiers scientifiques et techniques, et pourquoi pas vers les entreprises des Yvelines, je doute que ce genre d'images motive les jeunes filles pour venir travailler dans votre département... D'ailleurs cela peut aussi repousser certaines entreprises etrangeres ! Avec "La Meute" contre la publicité sexiste (qui groupe 5 972 personnes et associations, dans 57 pays), je vous demande de faire preuve d'imagination pour donner des Yvelines une image moins sexiste et ringarde.
Je me tiens a votre disposition pour vous proposer pour les lyceens et collegiens de votre departement des actions d'incitation vers la technologie plus constructives et respectueuses.
Claudine Hermann
professeure honoraire de physique à l'Ecole Polytechnique
presidente d'honneur de l'association Femmes et Sciences
representante française (1998-2005) dans le groupe Femmes et Sciences de la direction generale Recherche de la Commission europeenne


et Colette Guillopé, professeur de mathématiques à l'université Paris 12 - Val de Marne, présidente de l'association Femmes et Sciences

courrier adressé à www.territoires-publics.com, signataire de la campagne
La problématique des femmes dans les sciences est un sujet de préoccupation actuel des pouvoirs publics.
Il est donc nécessaire et urgent de fournir aux élèves et étudiantes des
modèles d'identification positive.
Nos associations s'y emploient tous les jours.
Votre publicité intitulée Les Yvelines, le département fou de technologie va à l'encontre des objectifs d'égalité filles-garçons, femmes-hommes ainsi que contre cette volonté politique d'attirer des jeunes filles vers les sciences et les techniques.
Elle ne permet aucune identification positive possible mais elle renforce
les stéréotypes sociaux de sexe déjà très présents chez les jeunes.
Nous avons largement diffusé notre protestation ci-dessous auprès des
ministres de l'Education nationale, de la Recherche, de l'Emploi, auprès des sénateurs et auprès des conseillers généraux des Yvelines. Nous tenions à vous en faire part.
Nous aimerions avoir une réaction de votre part.
V.Slovacek-Chauveau
Présidente de l'association Femmes et mathématiques

COURRIELS DE MEMBRES DE LA MEUTE
adressés au président du conseil général

Monsieur,
Quand on veut valoriser l’intelligence et la technologie, on ne présente pas la femme, censée représenter les Yvelines à l’étranger, de cette façon : sans tête et n’existant que de la bouche au pubis !
En tant que femme, mère, et militante féministe, je proteste vivement, par cette lettre, contre l’image vulgaire et sexiste que vous donnez à notre département.
Je vous demande instamment de ne pas publier cette annonce qui ne peut qu’être contre-productive et de réfléchir à une campagne plus intelligente et donc plus efficace.
Sincèrement
Marie-Noëlle Bas

J'ai écrit sur le forum du Conseil général
Ah, la techno, c'est le "talent" qu'il faut pour prendre une photo de femme en entier et la recadrer pour lui couper la tête et les jambes, c'est ça? J'avoue que je ne comprends pas le message que le Conseil général entend faire passer en prétendant associer d'un côté un buste de femmes dont l'on voit surtout la poitrine et de l'autre la technologie et l'ouverture à l'international... Ah si, c'est peut-être parce que le message est en anglais? Ou parce que le tissu utilisé pour le débardeur est fabriqué sur des machines de haute technologie? Franchement, il suffisait de montrer une carte électronique, un écran d'ordinateur dans un laboratoire de recherche, une chaîne de montage automobile... Espérer faire venir des investisseurs avec ce genre de visuels pourrait en dire long sur le type d'investisseurs recherché, mais je penche plutôt pour un abyssal manque d'imagination.
Non, montrer un corps de femme (même pas en entier) ne suffit pas à "vendre" un produit, et c'est en tout cas très irrespectueux pour l'ensemble des entreprises de "technologie" implantées dans votre département et en particulier les femmes qui y travaillent, et qui auraient sans doute aimé garder leur tête, qui leur sert plus que leurs seins à produire de la "technologie".
Elodie BERVAS

I (don't like this kind of) techno
La "dimension internationale" des Yvelines, c'est 90-70-90 ? Et sont-ce bien les milieux "d'affaires" que vous visez, ou bien... "le milieu" tout court ? Consternant.
Marie Gribomont

Monsieur le Président du Conseil Général des Yvelines,
Permettez-moi de vous poser une devinette:
J'ai deux seins siliconés et un pubis. Qui suis-je? Une femme !
Tronquée ! Rabaissée ! Manipulée !
Pourquoi ne pas montrer sa tête? Auriez-vous peur de l'intelligence des femmes?
Je vous en prie, veuillez retirer cette publicité.
Vous rabaissez non seulement les femmes mais aussi les chefs d'entreprise qui certainement n'ont pas besoin d'une photo douteuse pour se lancer dans la Haute Technologie!
Une citoyenne, Noëlle Mas

Je découvre avec grand étonnement le prochain visuel que vous allez utiliser pour promouvoir l'avancée technologique dans votre département et inciter les investisseurs étrangers.
Au premier abord, je ne vois pas du tout le rapport entre la photo et le propos. Une jeune femme sans tête mais à la poitrine génèreuse ! Quel rapport avec l'avancée technologique ? Ah oui peut-être son tee-shirt "I love techno", j'aurais pensé éventuellement à la musique techno... en aucun cas à l'avancée technologique ni à aucun progrès quelqu'il soit d'ailleurs !
Bref, je trouve cela profondément déplaisant, cette utilisation d'un visuel féminin, à l'heure où l'on a beaucoup parlé de l'utilisation du corps de la femme pour vendre tout et n'importe quoi, apparemment il y en a qui n'ont toujours pas compris le message... qu'à cela ne tienne, on leur rapellera mais c'est lassant à la fin.
Mme Caneaux

Je suis une entrepreneure canadienne dégoûtée par le sexisme de votre publicité « I love techno ». N'avez-vous pas songé qu'il y a des femmes cheffes d'entreprise dans votre public-cible? Comment voulez-vous les attirer avec ces méthodes préhistoriques?
Vous pouvez être certains que les Yvelines seront mon dernier choix!
Isabelle N. Miron
Ottawa, Canada


Je réagis à la pub "I (Love) techno" que vous venez de sortir. Je ne vois pas quel rapport le Conseil général des Yvelines voit entre une paire de seins moulée dans un tee-shirt et la performance technologique du département. Ou s'il en voit un, je n'y adhère pas et je rejette la publicité qui fait de la femme un pur objet de consommation destinée à exciter le regard du passant ou de l'internaute et, par un détour en dessous de la ceinture, le pousse à adhérer au message...
Je vous dis donc toute ma déception qu'un CG utilise un tel outil de consommation.
C. Montalescot

Votre communication basée sur la mise en avant du physique d'une femme est tout sauf percutante. Votre message est digne d'un 3615 rose métissé d'une pub générique pour la musique techno.
L'utilisation sexiste d'une image de femme ne sert ici à rien d'autre qu'à
prouver votre mauvaise compréhension de ce qu'est une bonne campagne de notoriété.
Delphine Robiot

Je lis sur votre site web la chose suivante, accompagnée de son d'illustration, soit la photo d'une femme cadrée du cou au pubis, en jeans, et portant un t-shirt "marcel" sur lequel on peut lire: "I (gros coeur rouge) techno." "La campagne « I love Techno » valorisera auprès des milieux d'affaires français et britanniques le fait que les Yvelines sont le premier département en termes d'effectifs et de moyens consacrés à la R&D publique et privée."
Mais grands dieux, quel est diantre le rapport entre l'image et le texte?
On se demande vraiment comment ladite campagne peut imaginer une seule seconde valoriser "le fait que les Yvelines sont le 1er departement francais en termes d'effectifs et de moyens consacres a la RD publique et privee"! Peut-être cette campagne fera-t-elle savoir que les Yvelines ont choisi un très mauvais publicitaire? Un publicitaire sans aucune imagination, aucun sens de l'élaboration - "le sexe fait vendre", il a dî lire ça en 1ere annee au CELSA et après il a séché les cours. Remarquez, ça coûte cher un publicitaire, et il a réussi a vendre ça aux Yvelines, fortiche le mec. Il a bien dû se marrer quand meme.
Alors la campagne "I love Techno" convaincra peut-être les milieux d'affaires britanniques et francais que les Yvelines sont un petit département gouverné par des gens idiots, sans imagination, pas du tout à la page, sans aucun sens de l'élaboration, un département provincial dont les dirigeants ont l'imaginaire bloqué quelque part dans les années 80 du siecle dernier, un département sexiste, dans lequel les femmes n'ont pas de tête, et peut-être les hommes n'y ont-ils pas de queue, allez savoir !
Carine Libermann

Stop au sexisme !
Pascal Pavie

Si vous ne pouvez attirer différemment les investisseurs dans votre région, c'est qu'elle ne comporte pas de projets à moyen et long terme.
Les outils pour servir le développement de l'économie ne passent pas par le corps d'une femme mais par l'esprit de tous.
Martine Cappuyns - Bruxelles-Belgique

Impliquée de longues dates dans de nombreuses actions pour l'égalité des chances, j'ai été choqué par la publicité représentant une femme-tronc avec « I love Techno » destinée à encourager les entreprises de Haute Technologie à s'installer dans les Yvelines.
Le faible nombre de jeunes filles se dirigeant vers les études scientifiques est préoccupation qui réunit tous les acteurs publics. Cette désaffection est, en grande partie due, à des préjugés malheureusement largement partagés qui sous-entendent que les femmes ne sont pas faites pour la technique. Ces préjugés peuvent être combattus en proposant des modèles positifs de femmes scientifiques et en évitant les communications suggérant que les métiers scientifiques ont des contraintes qui les rendent incompatibles avec la féminité.
Une publicité qui montre une « femme tronc » qui semble représentée le territoire des Yvelines va à l'encontre de ces messages. Le monde de la technologie est un suggéré comme un monde d'homme qui s'intéresse aux corps de femmes.
Pour cette raison, je proteste contre cette campagne que je juge sexiste.
Véronique Ezratty

le 78 rétrograde ?
Monsieur le Président,
Pour y avoir résidé et travaillé, défendu aussi un certain nombre de valeurs, je suis abasourdie et affligée de découvrir votre campagne de publicité racoleuse dans le journal "Les Echos" pour le territoire, au demeurant de grande qualité, des Yvelines.
Non !!! Tous les moyens ne sont pas bons pour attirer les entreprises. Le Département se trouve-t-il dans une telle récession qu'il en arrive à utiliser les attributs sexuels de femmes à peine vêtues pour se vendre ? Si c'est le cas, c'est être tombé bien bas.
Je dois dire que le message attire le regard puisque je m'y suis attardée plusieurs minutes. Mais interpeller, innover de la sorte, c'est régresser et c'est aussi porter atteinte à la dignité des femmes. Comment mes anciennes collègues (car j'ai travaillé au service économique du Conseil Général) ont-elles pu faire fi de de leur amour propre et tolérer une telle atteinte à leur image ? Comment Madame Boutin, grande défenseuse des questions éthiques, a t-elle pu accepter le contenu de cette campagne de promotion ?
Je vous demande, Monsieur le Président, par respect et considération pour les femmes de ce pays, pour préserver leurs droits fondamentaux tant bafoués à travers le monde, de ne pas être un acteur de la régression et des fondamentalismes de tout bord qui utilisent la femme comme un objet de publicité, un objet tout court ou une citoyenne de seconde zone. A cette fin, je vous demande, Monsieur le Président, de bien vouloir retirer cette campagne de promotion qui porte atteinte à la dignité la plus élémentaire des femmes et fait obstacle à l'idée de progrès, d'innovation que souhaite pourtant diffuser le Département des Yvelines.
Béatrice ROBIN


Quel dommage qu'un message qui à la base communique un esprit jeune et dynamique à l'image de sa région, n'ait pas trouvé un autre support que la femme sans tête…
Il est donc enlevé à cette jeune fille la possibilité de s'exprimer par un autre moyen que par les formes de sa poitrine… Etait-ce pour ne pas détourner l'attention des lecteurs qui auraient pu avoir la mauvaise idée de la regarder dans les yeux ? Après tout en effet, mieux vaut lui couper la tête, moyen plus expéditif, que de lui mettre un sac sur la tête, ou un foulard, tiens !! pourquoi pas ? ah mais non d'autres ont déjà eu cette idée, et les foulards sur la tête des filles c'est mal vu en France… on ne sait pas trop pourquoi ! Une vague histoire de religion… parce que c'est pas très catholique ! comment ça le respect de la femme ? mais de quoi parlez-vous ?
Dommage que ces messieurs responsables de cette photo mal cadrée ne comprennent, apparemment pas, où est le problème (d'après leurs dires au journal télévisé).
Non, ce n'est pas que le message soit sur la poitrine, non ce n'est pas que le t-shirt soit moulant, ou transparent ( ?) mais bien que la tête ait été purement et inesthétiquement coupée.
Les messages publicitaires suggèrent et touchent l'inconscient…. que dit ce message ? que la technologie est un univers d'hommes et de leur instinct animal ? qu'on y accepte les formes généreuses des femmes mais pas leur tête, pas leur savoir ? c'est un peu excessif comme raisonnement ? … à peine….
Ce message, me dira-t-on, est néanmoins un bon message puisqu'il fait parler de lui et donc de son message par effet boule de neige… moi, j'ai surtout appris que dans le conseil général des Yvelines il y a des esprits misogynes qui s'en défendent parce que, soit ils n'en ont pas conscience (donc idiots), soit ils n'assument pas leur conviction (donc hypocrites) !
Sylvie Girard

Haute technologie ?
Je découvre la publicité avec laquelle vous voulez inciter des chefs d'entreprises de haute technologie à s'installer dans votre département : un morceau de corps de jeune femme, vêtue d'un débardeur blanc, montrant essentiellement son torse (elle n'a pas de jambe, mais surtout pas non plus de tête !), avec sur la poitrine, des lettres noires « I [cœur rouge] TECHNO ».
Je n'aurais pas plus apprécié une image "à la Bigard". Mais il s'agit de la même vulgarité, alimentant les attitudes sexistes et la représentation des corps comme objet de consommation.
Carole Jouasset

Sympathisant de la meute contre la publicité sexiste, j'ai été averti par ses soins du lancement de votre campagne.
Je souhaite y réagir car l'image d'une jeune femme sans tête mais cadrée avantageusement sur les seins, outre le côté sexiste si évident que je ne m'attarderai pas dessus, ne me semble franchement pas de nature à donner l'image flatteuse que vous recherchez.
Les nouvelles technologie sont par excellence le domaine d'activité où la créativité et l'imagination sont nécessaires. Dommage donc d'essayer d'attirer les cerveaux avec un pub aussi ringarde et peu imaginative ("y'a qu'à mettre une fille avec des gros seins" est le leitmotiv des créatifs de pub quand ils n'ont pas d'idées)
Laurent Leemans

Avec votre publicité destinée à promouvoir les technologies de votre département, vous manquez totalement votre cible : le cerveau... :
Même avec de l'imagination, impossible de faire le lien entre un corps tronqué de jeune femme - mis en valeur dans un tee shirt à l'aspect mouillé - et votre prétendue volonté d'attirer... des entreprises de haute technologie ! C'est par contre une marque de sexisme évidente doublée de ringardise.
Avec La Meute contre la pub sexiste, je vous prie de bien vouloir réfléchir à une manière plus pertinente, novatrice et non-sexiste de promouvoir vos objectifs...
Dominique Raffin

Messieurs les communiquants,
Je découvre avec stupeur la publicité que vous comptez utiliser pour attirer de jeunes entreprises technologiques dans votre région.
Permettez-moi de douter qu'en utilisant l'image d'une jeune femme sans tête mais à forte poitrine, vous présentiez une image jeune et moderne de votre département. Vous faites plutôt la démonstration de votre appartenance à un âge ancien où la femme n'était considérée par certains, dont vous semblez faire partie, que comme un objet de fantasme.
En utilisant cette idée vous démontrez votre retard sur notre siècle et faites preuve non pas de modernité mais de ringardise.
J'espère que cette publicité vous portera autant préjudice qu'elle le fait pour l'image de la femme moderne.
Un dernier détail, sachez qu'il y a de plus en plus de dirigeantes d'entreprise, surtout dans les nouvelles technologies, mais je pense que ça aussi, ça vous a échappé.
Je vous souhaite tout l'insuccès que mérite votre campagne et vous demande à l'avenir de faire preuve d'un peu plus d'ouverture d'esprit et de modernité.
Salutations affligées,
V. Soucaze

image dégradante
Je donne trop d'importance au corps (des femmes comme des hommes) pour accepter qu'il ne soit qu'un attirail publicitaire. Cela le réduirait à n'être qu'un accessoire de l'être alors qu'il lui est consubstantiel.
Je considère (comme la Meute), que votre image est dégradante. Tant pour les femmes que pour les hommes. Je pense d'ailleurs que la "techno" (comprendre technologie) est un peu une idéologie du corps comme d'une mécanique. Cela ne peut pas être bien pour le corps qu'il faut défendre en le protégeant de l'espace public.
Je dirais d'ailleurs encore pire sur les techno-parade qui ne montrent le corps que comme un ustensile. Il y a là une idéologie que je souhaite combattre. D'ailleurs le fait que leur musique porte le même nom que celui que vous avez voulu stigmatiser n'est certainement pas par hasard.
Hervé Le Meur

Veuillez s'il vous plait contribuer ainsi à éliminer toute forme de violence à l'égard des femmes. Ces images ont un impact néfaste sur l'identité des femmes: incessamment réduites à un corps, à un sexe (3500 messages publicitaires par jour), elles aspirent un jour à être reconnues par les médias comme des êtres entiers, comme elles le sont dans la réalité: des femmes actives, qui pensent qui agissent...qui sont des SUJETS et non des objets sexuels et esthétiques. Je peux vous assurer qu' il existe une soif, une véritable demande (les hommes comme les femmes) de modèles féminins valorisants et constructifs, sains (en France et dans le monde), pensons également aux petites filles qui naissent dans cet environnement d'images violentes, aux codes pornographiques envahissants et qui , endoctrinées dans cette socitété d'images et de stéréotypes, finissent par croire que pour se réaliser en tant que femme cela passe uniquement par le corps, la sexualité...Les dégats sur l'identité personnelle et sociale, sur la santé sont énormes (manque d'estime de soi, troubles alimentaires face à des critères de beauté inaccessibles etc...la liste est longue). Les garçons en sont écoeurés (d'après des études au Québec), la communication fille/garçon face à ce déséquilibre permanent se brise. les relations deviennent malsaines, les gars en ont aussi marre d'être enfermés dans des stéréotypes d'obsédés sexuels, omniprésents dans les médias.
Vous êtes averti.
Agissez, il n'est pas trop tard, il est temps que les choses changent n'est-ce pas? Chaque être humain a le droit à sa dignité, les femmes, les jeunes femmes et certains hommes le vivent très mal au quotidien...nous avons à faire à une montagne, les politiques sont dépassés. Vous avez un pouvoir de contribuer à mettre un terme à cette vaste "machine de guerre" (termes employés par Martin Dufresne, chercheur canadien et militant anti-sexiste, collectif masculin contre le sexisme créé en 1979) qui continue de violenter les femmes dans l'impunité....faites le bon choix, écoutez votre coeur, regardez la réalité et vous n'en retirez que des avantages (parole de sociologue). Les hommes, les femmes, les jeunes ne sont pas des idiots, ils ont un esprit critique et rejettent les stéréotypes sexistes, racistes, classistes etc...alors optez pour la création (l'avenir de la publicité), c'est ce qui caractérise le mieux l'être humain.D'après des études, les publicitaires et autres acteurs médiatiques ont un grand intérêt à agir dans ce sens.
Nora Kebbouche

Professeure dans un Institut d'enseignement supérieur tourné vers les nouvelles technologies, je me permets de vous écrire pour attirer votre attention sur le caractère sexiste de la publicité avec laquelle vous voulez inciter des chefs d'entreprises de haute technologie à s'installer dans votre département. Ce message va à l'encontre des efforts entrepris depuis plusieurs années pour attirer des filles dans les filières scientifiques et techniques. Je vous rappelle également le récent rapport européen (http://www.oecd.org/dataoecd/16/30/36645825.pdf <http://www.oecd.org/dataoecd/16/30/36645825.pdf> ) sur la désaffection des jeunes en ce qui concerne les études en sciences et techniques. Parmi ses recommandations, l'OCDE suggère de favoriser l'égalité des chances entre les hommes et les femmes. Je ne pense pas qu'une publicité de cette nature aille dans ce sens.
En espérant une réaction de votre part,
Chantal Morley

Je suis très choquée par cette campagne ayant pour but de “valoriser” la présence technologique des Yvelines auprès des milieux d'affaires européens et britanniques.
Je n'ai rien contre la séduction en général, mais sur cette affiche, la séduction ne s'adresse qu'aux hommes hétérosexuels. De fait, cette campagne exclut les femmes comme actrices potentielles du développement technologique et économique des Yvelines.
De plus, le message visuel renforce l'idée traditionnelle qui cantonne les femmes à leur rôle sexuel, tout en excluant leur valeur intellectuelle: large décolleté sur poitrine voluptueuse, cadrage à partir du pubis et tête coupée.
En tant que représentant de l'Etat français, qui consacre l'égalité des citoyens dans le préambule de la Constitution, vous savez certainement que l'égalité de fait des femmes et des hommes dans le monde professionnel et politique n'existe toujours pas (écart de salaire de 20 à 25% malgré une meilleure performance aux diplômes, chiffres INSEE, sous-représentation à l'Assemblée Nationale et au Sénat).
Cette campagne, payée par les contribuables, femmes et hommes, des Yvelines, dévalorise les femmes, et ne contribue pas à leur promotion professionnelle dans la technologie, au contraire.
Je trouve déplacée votre réponse qualifiant « d'exagération » ma réaction légitime à cette campagne, j'aurais escompté des excuses de votre part auprès de votre électorat féminin.
Pour information je travaille dans les milieux de la haute technologie depuis longtemps en France et aux Etats Unis dans la Silicon Valley.
Eliane Fiolet

Je voulais vous faire part de mon indignation concernant votre actuelle campagne publicitaire pour les Yvelines.
Utiliser la poitrine d'une femme dont la tête est tronquée pour présenter votre slogan est profondément sexiste. Tenter d'attirer des investisseurs de cette manière est insultant pour les femmes, et en particulier pour les femmes des Yvelines dont je fais partie.
Alors que beaucoup luttent pour que les femmes soient enfin respectées dans la société, vous avez préféré contribuer au renforcement des mentalités machistes.
C'est la raison pour laquelle je vous demande de ne plus publier cette publicité et d'en élaborer une qui respecte les femmes.
Espérant vivement que vous saurez prendre en compte les réactions que suscitent votre publicité, je vous adresse, Monsieur, mes salutations distinguées.
Carole Ledoux

Je découvre ce jour le « logo » de votre publicité avec laquelle vous voulez inciter des chefs d'entreprises high tech à s'installer dans votre département. Et plusieurs questions/remarques me viennent à l'esprit: - Le morceau du corps d'une jeune femme : pourquoi ne voit-on pas cette jolie jeune femme en entier ? Il me semble du coup que pour vous, le corps des femmes fait office de panneau publicitaire !
- Vêtue d'un jean et d'un débardeur blanc moulant: je n'ai pas l'impression que les Français (et les Anglais) se représentent une chef d'entreprise high tech dans cette tenue (même dans la plus « fun » des start-up), si c'est une femme chef d'entreprise que vous vouliez représenter...
- Avec sur les seins « I TECHNO » : associer le high tech à une paire de seins me paraît vraiment décalé et déplacé, et le slogan en lui-même ne reflète pas le monde de l'entreprise (plutôt celui des fan clubs de rock) Croyez-vous que de jeunes entrepreneurs peuvent associer leur entreprise à cette photo? Pensez-vous que de jeunes entrepreneurs femmes se sentiront attirées par les Yvelines (pour y implanter leur entreprise) avec une photo cadrée de la bouche au pubis, mettant une poitrine en valeur ?
Ou avez-vous plus « basiquement » fait une publicité qui ne cible ni les femmes (vous pensez impossible qu'une femme puisse devenir chef d'entreprise), ni les entrepreneurs high tech d'ailleurs (le secteur des nouvelles technologies n'est pas un fan club de pervers) mais plutôt des hommes qui ont en tête Bouche pulpeuse, forte Poitrine et musique Techno?
Etant plutôt curieuse de nature, je ne demande qu'à saisir, avec votre aide, le message que vous vouliez faire passer avec cette photo. Mais je tiens surtout par cette lettre à dénoncer une publicité que je trouve déplacée et insultante pour les femmes.
Julie Jadet

Je suis choquée par l'image de votre publicité « I love techno » qui montre la photo d'une femme sans tête, ou plutôt d'une adolescente. De plus je ne pense pas que les chefs d'entreprises de la haute technologie écoutent de la Techno, une musique qu'affectionnent plutôt les ados.
Non seulement c'est une publicité sexiste, elle est à la limite de l'atteinte sexuelle sur mineur.
Julia

Monsieur le Président,
J'ai découvert dans la presse du 9 juillet ( dans les Echos et le Monde notamment) la publicité par laquelle le Conseil Général des Yvelines prétend donner envie aux entrepreneurs, particulièrement ceux qui exercent dans les nouvelles technologies, de s'installer dans ce département.
Sincèrement, je me demande si ce message fonctionne encore et s'il peut convaincre un entrepreneur! Valoriser les technologies de pointe par l'image d'une femme sans tête ne vous paraît pas un contre sens ?
En revanche, cette image veut attirer le regard par d'autres avantages féminins, un argument publicitaire que bien d'autres ont utilisé avant vous, on aurait pu souhaiter, d'une grande collectivité locale, plus d'imagination !
Pour moi cette association est une manifestation des représentations sexistes qui perdurent dans les mentalités et contre lesquelles je lutte tous les jours parce que ces représentations permettent aux inégalités de perdurer dans le milieu du travail comme dans l'ensemble de la société.
Pour aller au bout de ma pensée, je trouve ce message si grossièrement sexiste que je suis étonnée qu'il ait pu passer votre entourage d'élus et de fonctionnaires pour s'étaler sur les murs.
Vous sous honoreriez de trouver un message moins sexiste, qui remette en cause les stéréotypes culturels, supports de toutes les inégalités entre les femmes et les hommes et mette la femme en avant de manière plus valorisante.
Ghyslaine RICHARD, Bègles

**************

Nous avons reçu la réponse suivante, datée du 31 juillet. La voici, suivie de nos commentaires.

Chère Madame, Cher Monsieur,

J'ai bien pris connaissance de votre mail relatif à la campagne de publicité « I Love Techno » que le Conseil général des Yvelines a mis en oeuvre auprès des décideurs économiques Français et Britanniques.

Très sincèrement, je comprends parfaitement que ce choix graphique puisse étonner, surprendre, voire même agacer. C'est le propre de la publicité. Si elle ne remplissait pas cette condition, elle serait inutile.

Mais en aucune manière, je ne pense que cette publicité puisse choquer : il n'y a aucune vulgarité, aucune provocation, aucun appel aux sentiments les plus dégradants. Il y a d'ailleurs tant de choses graves et terribles qui autorisent effectivement à réagir vivement. Notre symbole républicain « Marianne » est lui-même très souvent représenté jusqu'au niveau du buste, souvent dénudé d'ailleurs. La peinture, de tout temps, rend grâce à la beauté féminine, très souvent en la dénudant entièrement. Ces deux simples exemples - et il y en aurait tant d'autres - pour constater que notre exercice est tellement moins « provocateur » que des choses qui nous paraissent normales et acceptables, et en toute humilité sur le plan « artistique ».

Je ne chercherai donc pas à vous convaincre du bien fondé de ce choix. Mais je souhaitais simplement vous dire quels sont les ressorts qui nous ont conduits à une telle publicité (dont au passage je peux vous dire qu'elle a été réalisée par des créatives - et non des créatifs - jeunes, pleines d'humour, de joie et de vie). Elle a été salué par de nombreuses élues Yvelinoises, de tous âges, qui ont parfaitement compris la note humoristique et symbolique de ce visuel.

Sur la forme : le visuel doit être surprenant. Une jeune femme nous dit qu'elle aime la Techno. Vous savez, tout comme moi - qui ne suit d'ailleurs pas un fan de cette musique - que la musique électronique est un effet générationnel depuis maintenant 17 ans auprès des jeunes. Elle symbolise la jeunesse et le dynamisme.

Sur le fond : Les Yvelines sont un département dynamique et jeune, dont les atouts en termes de positionnement Hautes Technologies sont indiscutables. Chercheurs, créatifs, imaginatifs, tels sont 28 000 femmes et hommes travaillant dans notre département dans les 100 laboratoires et instituts de recherche. Il ne s'agit donc pas de les incarner par cette jeune femme, mais de pouvoir mettre en avant, dans le discours de cette publicité, cette réalité.

C'est donc avec humour, et en jouant sur le symbolisme que le parallèle se fait entre la « Techno » et les « Hautes Technologies ». La définition de cette publicité est bien de surprendre, de créer un décalage entre un contenant et un contenu.

Maintenant, il est parfaitement normal dans une démocratie que les avis s'expriment, que l'on dise que l'on n'est pas d'accord. Et si cette publicité - réservée à un public parfaitement ciblé, et d'ailleurs habitué à des exercices de communication - vous a choqué, croyez bien que tel n'était pas notre intention.

Je vous prie de recevoir, Chère Madame, Cher Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.

Pierre Bédier
Président du Conseil général des Yvelines

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COMMENTAIRES DE LA MEUTE

Nous avons tendance à nous méfier d'une réponse commençant par « Très sincèrement », comme si le signataire avait pu envisager de nous répondre autrement.

Voici quelques arguments utilisés pour sa défense (cités en italiques, entre guillements et suivis de notre réaction).

« Je comprends parfaitement que ce choix graphique puisse étonner, surprendre, voire agacer [mais] je ne pense pas que cette publicité puisse choquer » ; « si cette publicité (…) vous a choqué, croyez bien que telle n'était pas notre intention » « il n'y a [dans cette publicité] aucune vulgarité, aucune provocation »
La notion de vulgarité étant subjective, nous vous laissons la responsabilité de votre appréciation.
Notre point de vue est politique : nous considérons comme une provocation l'utilisation d'un corps féminin tronqué, pour symboliser un domaine - la haute technologie - où les femmes sont, malgré leurs qualifications et compétences, peu nombreuses à des postes de responsabilités.

Votre alibi « artistique » ne nous convainc pas : quoi de plus éculé que le graphisme associant un I et un cœur rouge ? Vous ne prétendez tout de même pas financer une œuvre d'art !

Cette publicité « a été réalisée par des créatives - et non des créatifs - jeunes, pleines d'humour, de joie et de vie ».
Que des femmes reproduisent des clichés machistes n'est pas nouveau.
Quant à l'humour, le vôtre et le leur diffèrent du nôtre.

« De nombreuses élues Yvelinoises, de tous âges, ont parfaitement compris la note humoristique et symbolique de ce visuel. »
D'autres élues, dont l'avis est tout aussi légitime, l'ont trouvé sexiste, vulgaire, et sans humour.

« Cette publicité - réservée à un public parfaitement ciblé, et d'ailleurs habitué à des exercices de communication »
Une publicité n'est pas « réservée » à une fraction du public, quand elle est disponible dans des quotidiens nationaux et sur des sites Internet.

« Chercheurs, créatifs, imaginatifs, tels sont 28 000 femmes et hommes travaillant dans notre département dans les 100 laboratoires et instituts de recherche. Il ne s'agit donc pas de les incarner par cette jeune femme, mais de pouvoir mettre en avant, dans le discours de cette publicité, cette réalité. »
La réalité que nous voyons « mise en avant », c'est une paire de seins sans tête, et cela ne nous semble pas illustrer les mots « chercheurs, créatifs, imaginatifs » ; nous associons plutôt ce cliché à ringard, machiste et sexiste.
Comment choisiriez-vous de symboliser la jeunesse au masculin ? Une paire de testicules de première fraîcheur ?

« Il y a d'ailleurs tant de choses graves et terribles »
Oui, il y a la faim dans le monde, ou le sort de la planète, mais ne changez pas de sujet ; c'est de votre publicité dégradante qu'il s'agit.
Parmi d'autres « choses graves et terribles », il y a la violence envers les femmes. Selon nous, il y a un lien entre l'image d'un corps de femme tronqué, dénudé et offert, et les violences et agressions que subissent au quotidien des femmes réelles.

La Meute contre la publicité sexiste

RÉCIDIVE !

27 juin 2008
Monsieur Pierre Bédier
Président du Conseil général des Yvelines

Monsieur,

Il y a un an, le Conseil général des Yvelines avait utilisé une image sexiste - un torse de jeune femme à forte poitrine et sans tête - dans une campagne de publicité destinée à inciter des entreprises de haute technologie à s'installer dans le département.
La Meute contre la publicité sexiste avait réagi en juillet dernier par un communiqué de presse et une lettre adressée à vous-même.

Nous apprenons que le Conseil général des Yvelines récidive en finançant, dans 22 annuaires de grandes écoles, une campagne qualifiée selon vos propres mots de « délibérément décalée pour une institution ».
Il s'agit de sept images d'une jeune femme aux attitudes provocantes, vêtue de tee-shirts portant des slogans dont certains sont à double sens sexuel, comme « s'envoyer en l'air » pour vanter l'industrie aérospatiale. (visibles ici)

La Meute contre la publicité sexiste demande de nouveau au Conseil général des Yvelines de faire preuve de créativité et de cesser de donner du département une image sexiste et ringarde.

AUTRES LETTRES DE LA MEUTE
Messieurs (car j'imagine mal des dames parmi vous),
"Les grandes filières des Yvelines où les décideurs actuels et futurs pourront exprimer leur talent", ce sont sans doute la photo de charme, les magazines people, le téléphone rose et ce genre de choses ?
Votre campagne de promotion des Yvelines de l'an passé était déjà d'une vulgarité et d'un sexisme insignes. Je dois vous féliciter, la vulgarité a légèrement diminué - les poitrines ont rétréci... Rien n'étant parfait en ce monde, le sexisme a augmenté - la bonne fille pas compliquée a cédé sa place à une garce plus sulfureuse. Rendez-vous l'an prochain pour la photo d'une "vraie salope" ?
Quant au message... - Ah ? il y a un message ?
Ma conclusion : je suis ravie de ne pas vivre dans les Yvelines, mes impôts ne sont pas si ridiculement dilapidés que ceux de vos concitoyens.
Si vous prenez la peine de me répondre, je vous serais très reconnaissante de ne pas évoquer "l'humour décalé" : le cliché de la féministe pas marrante est terrrrrriblement éculé. Le fait que certaines femmes auraient apprécié ces publicités ne fonctionne pas non plus : on trouve toujours quelques personnes de n'importe quel avis, surtout si on ne leur demande pas de l'assumer publiquement, et on a même vu des femmes dire "et s'il me plait d'être battue". Même en cherchant bien, je ne peux concevoir aucun argument qui pourrait vous aider à assurer votre défense et je compatis sincèrement à votre probable impuissance... à en trouver le moindre qui vaille.
Consternement vôtre,
Marie Gribomont

Je viens de découvrir, alerté par le réseau de La Meute, votre nouvelle campagne publicitaire.
Je suis surpris de découvrir comment un Conseil général peut sombrer dans une imagerie aussi rétrograde, vieillotte, archaïque dans son machisme primaire.
En tant qu'homme, je trouve vos photos simplement vexantes.
N'y aurait-il rien d'autre que le corps de la femme pour attirer l'attention sur les Yvelines?
C'est un peu maigre.
En tant que chef d'entreprise étranger investissant en France, cela me donne simplement envie de regarder ailleurs.
Patric Jean, producteur, 40 ans

Je me permets de vous faire part de mon étonnement mais aussi de mon entière réprobation du recours que vous faites à un sexisme archaïque pour illustrer une campagne de communication dont on s'attendrait à ce qu'elle vante les mérites d'un quelconque "Éros center" et non de grandes écoles.
On pouvait s'attendre à une communication... intelligente. Mais il est vrai que de plus en plus, le marketing, la publicité, la communication... ne s'adressent plus aux têtes, assurément malades, mais au c... !
Jean-Charles CABANEL

Votre campagne publicitaire auprès des grandes écoles, qui se veut "décalée pour une institution", ne risque-t-elle pas d'être consternante pour toutes les femmes cadres qui souhaiteraient travailler dans une entreprise à haut potentiel sur votre département ?
Des images de "pin-ups" peu vêtues sont en général punaisées dans entreprises et services les plus arriérés mentalement....
Pourquoi vouloir assimiler le département des Yvelines aux vulgaires "services techniques" de bourgades qui, un peu partout en France, laissent penser que réfléchir est douloureux ?
Ne savez-vous pas que nombre des dirigeants que vous "visez" par votre campagne ont lu avidement la série Millenium, du génial Stig Larsson, qui dénonce avec une acuité confondante toutes les attitudes dégradantes des hommes envers les femmes, dans les relations privées, dans le travail à quelque niveau que l'on se trouve de la hiérarchie, et dans les médias ?
Qu'essayez-vous donc de faire ??? De dire "non, regardez, dans les Yvelines, le monde ne change pas... ?"
J'aspire à voir des campagnes publicitaires pleines d'humour, de recherche créatrice, d'appels aux intelligences...
Sylvie ALLIX

Ayant eu l'occasion de voir les affiches que le conseil général de votre département a imaginées pour promouvoir les « grandes filières des Yvelines » auprès des anciens élèves de grandes écoles, je vous exprime mon indignation devant l'utilisation une fois de plus de photos de jeunes femmes dans des poses plus ou moins suggestives (sexuellement parlant bien entendu) et avec des commentaires des plus douteux.
Je citerai « s'envoyer en l'air » associé à une jeune femme à l'épaule savamment dénudée et « QI libre » sur la poitrine d'une autre laissant à penser que le QI des femmes est bizarrement placé.
Je vous demande donc de retirer ces affiches et vous demande de ne plus traiter les femmes comme des objets publicitaires dont on peut faire n'importe quoi.
Je vous en remercie vivement par avance.
Martine ULLMANN

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Nous avons reçu une réponse de M. Pierre Bédier, datée du 3 octobre 2008. Elle utilise les arguments habituels des annonceurs se défendant de sexisme : invocation de l'art (sous la protection de Delacroix), modernité, liberté et humour.
Nous nous sentons tout aussi libres d'estimer que cette série d'images est ringarde, sexiste et pas drôle.
La Meute des Chiennes de garde

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