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Publicités sexistes de 2008
signalées par des membres de La Meute

(par ordre chronologique inverse)

Que vend-elle ?
Publicité pour "Top Carrelage" (entreprise régionale) parue dans "Paru
Vendu Valenciennes" (journal gratuit) du 27 octobre 2008.
J'ai trouvé la publicité la plus ridicule de l'année. Sur le visuel, une jeune femme photographiée de la bouche au pubis. Elle est vêtue d'un micro-short à faux diamants et de plusieurs petits hauts superposés et ouverts sur le devant. Sa posture est suggestive, elle a la bouche entre-ouverte... Elle tient de gros écouteurs autour de son cou. En haut du visuel, "Ouverture les 1er et 11 novembre". Question : de quelle entreprise cette photo fait-elle la publicité ? Une boîte de nuit, une marque de vêtements pour adolescentes, un disquaire ? Perdu !
A gauche et en bas de l'affiche se trouve la réponse : "Top Carrelage, nouvelle collection carrelage 2009, le plus grand choix de la région, 1m2 acheté = 1m2 donné". Le rapport entre cette clubbeuse qui se déhanche et le carrelage ? Je cherche ! .
Alice RALLIER, Valenciennes

Yves Rocher, le naufrage
Au service publicitaire d'Yves Rocher, il doit y avoir soit un homme
machiste (ce qui ne serait pas très original), soit une femme qui se
croit à la fois féministe et créative avec son pseudo-humour. Après la
manifestation de femmes très en colère demandant... la baisse du prix
des produits de beauté (publicité sortie pour la Journée Internationale
des Femmes), voilà qu'Yves Rocher précise sa pensée avec le slogan "Une
femme belle est une femme libre (de choisir ses produits de beauté au
meilleur prix)".
Une femme pas belle ne peut-elle donc pas être libre ? La liberté
passe-t-elle par la beauté ? Et la liberté se limite-t-elle à la liberté
de choisir ses produits de beauté ? C'est quand même hyper pernicieux
comme slogan. Vache, je ne sais pas si cette boîte recrute ses
publicitaires chez les sympathisant(e)s talibans mais c'est bien imité.

Copie de mon courrier (envoyé le 17 octobre 2008 à partir du site) :
Je vous écris pour vous faire part de ma tristesse concernant la
dégradation sexiste de vos publicités. Après la navrante fausse
manifestation de femmes réclamant pour toute revendication la baisse des prix des produits de beauté (publicité sortie pour la dernière Journée
Internationale des Femmes), voici que vous récidivez avec le slogan "Une
femme belle est une femme libre (de choisir ses produits de beauté au
meilleur prix)".
Vous ne pensez pas plutôt que c'est le contraire ? Qu'une femme libre,
c'est une femme belle ? Que la liberté est une valeur plus précieuse que
la beauté ? Vous rendez-vous compte qu'avec ce genre de slogan, vous
freinez les efforts des millions de femmes qui partout dans le monde (et
même en France), luttent pour leur vie et leur dignité ? Et tout ça pour
vendre des produits que vous pourriez très bien vendre autrement (avec
des slogans qui au contraire valorisent les femmes et arrêtent de les
faire passer pour des idiotes qui sacrifient leur liberté à quelques
cosmétiques)? C'est si décevant de la part d'une enseigne comme la
vôtre, qui se veut prôner de bonnes valeurs (écologie, confiance en soi
etc).
J'étais cliente (vous pouvez vérifier dans vos fichiers), je ne le suis
plus. Je suis trop choquée.
Alice Rallier, Valenciennes

des musées racolent !
(affiches dans le métro) Voici deux publicités de grands musées parisiens destinées à inciter de jeunes adultes à y aller.
Pour le musée d'Orsay, une reproduction d'une prostituée nue sur un
lit (« L'Olympia », d'Edouard Manet, 1863) avec, selon les affiches, ces mots :
"accès illimités - avantages et réductions"
"laissez-passer pour les 18-30 ans"
(campagne pour MuséO, la carte jeune du musée d'Orsay)
et aussi : "carte blanche du musée d'Orsay... laissez-passer"

Pour le musée du Louvre, une poitrine de femme (« Jeune fille en buste de Pierre-Narcisse Guérin », 1794), avec ces mots :
« Puisque la beauté est aussi dans les yeux de celui qui regarde »
Selon les affiches, on peut lire "pour Noël, offrez la carte Louvre jeunes"
"moins de 26 ans 1 an/15 Euros"
"accès illimité à tout le musée"

La politique de ces deux musées serait-elle d'assimiler les femmes à des objets sexuels (en accès illimité, qu'on offre pour Noël, et avec qui on aurait carte blanche) afin d'attirer une clientèle masculine ?
De plus l'expression "laissez-passer" donne l'impression qu'on invite les passants à entrer dans un musée-maison close, tragique rapprochement !
Ces musées seraient-ils fiers de pouvoir présenter une grande collection d'œuvres érotiques, une version "artistique" de magasines contemporains
tristement spécialisés ?
Où est l'intérêt d'attirer des individus au musée si c'est pour leur proposer la même vision dégradante des femmes, déjà suffisamment relayée dans tous les domaines de la société ?
Ce n'est pas parce que les musées manquent d'argent qu'ils doivent
s'abaisser à racoler des clients, ou plutôt des prostituants !
Flo Dikayou, 30 décembre 2008

Un pneu en bijou : ça vole haut !
(presse) Une femme utilisée pour vendre un pneu. C'est la dernière trouvaille de Norauto. Sur cette image, on voit une femme, debout, appuyée sur un pneu, très grand, qui lui arrive jusqu'à la taille. Mais pourquoi donc une femme pour vendre un pneu ? Si l'on se fait l'avocat du diable, l'on pourrait rétorquer que la femme associée à un pneu pourrait (enfin !) inverser les stéréotypes habituels, selon lesquels la mécanique, les voitures seraient l'apanage des hommes. Oui mais voilà : si une femme est présente ici, elle n'est pas en train de conduire une voiture, ni de faire de la mécanique automobile ; elle n'est pas en situation d'action, mais dans une position passive. Habillée d'une longue robe de soirée et parée de bijoux, elle repose sur l'un de ses bras appuyé sur le pneu, son autre bras semblant presque le caresser. On voit qu'elle est là uniquement pour attirer le regard sur la publicité, réduite à être une potiche.
Sur cette image, un texte : « Nous faisons baisser le prix des pneus parce que votre sécurité ne doit pas être un luxe. » Selon le message de la pub, cette femme représenterait donc une personne riche, qui serait en mesure de se payer le pneu de qualité. Autre cliché sexiste dans cette pub : celui de la femme futile, aimant les bijoux, le luxe. Car, sur l'image, cette femme est parée de nombreux bijoux, et, si l'on regarde attentivement, elle semble même considérer le pneu comme un de ses bijoux, étant donnée la manière dont elle tient celui-ci, et au regard des ressemblances, entre ses bracelets (assez gros et noirs) et le pneu. Elle semble ainsi avoir détourné le pneu de son utilité première, l'avoir volé à ceux qui en auraient besoin pour leur sécurité… Dans cette publicité sexiste, cette femme tient le rôle de la méchante qui a « piqué le pneu », et celui de l'idiote qui n'a pas compris à quoi il servait…
Plus gênant, si l'on passe rapidement sur la publicité, (ce qui arrive à la plupart des gens), on voit en premier ces mots : « nous faisons baisser durablement le prix » et ce, sur une photo de femme…L'espace d'un instant, on ne sait plus si c'est du pneu ou de la femme qu'on parle! Allusion on ne peut plus sexiste ! Et c'est bien, aussi, certainement, cette confusion qu'a cherchée l'auteur .
Laura Sidola, 15 déc. 08

L'EMPLOYEUR / l'employée
Régulièrement, depuis la création du site Internet des ASSEDIC, je suis très étonnée -et bien plus, très agacée-, comme une forme d'attaque à l'égard de la femme- que le site ASSEDIC présente des photos assez explicites sur ce sexisme presque invisible... Mais le plus pervers : Dès la page d'ouverture du site Assedic, sont présentées la photo d'un homme en tant que "symbole visuel" de l'employeur, et celle d'une jeune femme -au sourire un peu niais-, qui incarne visuellement le symbole du "demandeur d'emploi".
Ces photos reviennent systématiquement sur les différentes pages du site. Il n'y a pas de visuels d'homme 'demandeur d'emploi', et de femme
"employeur"...
Le fait est avéré : Ce systématisme est soit le fruit d'un individu qui a
crée ce site avec l'emploi de ces photos sans la moindre réflexion de
l'impact extrêmement négatif sur l'image des femmes, soit une forme
malheureusement plus inconsciente du sexisme qui sévit toujours.
Emanant d'un site public comme les Assedic / Unedic, que plusieurs millions de personnes visitent chaque mois depuis 3 ans -employeurs et demandeurs d'emplois confondus-, il y a cette violence symbolique là faite à la femme, à son image : Elle est de fait en position de "demandeuse", quasi "affaiblie" par son statut de demandeuse d'emploi, la photo de l'Homme incarnant le "Pouvoir" de l'employeur.
La notion de soumission / domination est flagrante !
[déjà dénoncé par une autre internaute, voir ci-dessous en février : "différence officielle"]

dehors/dedans
Pour les fêtes, Fragonard propose ses parfums pour enfants (déjà débile en soi, mais passons), "l'eau des fées" et "l'eau des aventuriers" (je vous laisse deviner laquelle s'adresse aux filles et laquelle aux garçons, mais passons encore !) en coffret cadeau. Le coffret "fées" (filles donc) est proposé avec "un carnet rose pour noter tous ses secrets", alors que le coffret "aventuriers" (garçons) s'accompagne d'une… boussole ! Les garçons sont donc encouragés à sortir, à apprendre une technique pour se debrouiller et à acquérir de l'indépendence, alors que les filles sont encouragées à se cantonner à leur propre intérieur. Grrrr....
Rosa Paris, 6 déc. 2008

elle est maladroite et lui violent
Je viens de voir à la TV une pub pour Decathlon (jeudi 27 Novembre 2008 vers 13h30 sur la 3) : un petit garçon regarde passer avec dévotion une petite fille sur un vélo; images ambiguës : séduction, amour, émerveillement...Plus loin, -les filles sont si maladroites-, la petite fille tombe, elle est assise dans l'herbe, le petit garçon arrive vite: il va soigner, réconforter la mignonne fillette...Eh bien non, il lui pique son magnifique vélo !! ( C'est l'objet du désir, B-tween, pour enfant, à 74 euros et des broutilles).
C'est pas beau !!??
Tout y est.
Assimilation du bel objet à la jolie petite fille. Confusion des valeurs. Maladresse de la fille qui, en plus, se retrouve victime du vol de sa bicyclette !
Même à l'âge de la maternelle, ou à peu près, tout est déjà stéréotypé. Avec une connotation violente évoquée sur le ton de la bonne blague du petit garçon qui doit être un joyeux luron. La fille a tout perdu dans l'affaire : son vélo, son équilibre et peut-être plus ! Mais je suis sûre que ça va ravir et amuser les mamies et papis conditionnés, entre autres !!!
Berk !
Lunita, 27 novembre 2008

mamelles à café ?
Sur les grands panneaux publicitaires de Paris, donc en grandeur réelle, La firme Lavazza nous invite à consommer du café par l'intermédiaire d'une superbe louve couvant son Romulus et son Remus devant le Colisée.
La jeune femme est couverte d'une peau de bête, marchant comme une bête avec en prime les fesses proéminentes ; elle nous convie à boire du café avec un regard mi-doux, mi-agressif.
Une fois de plus, la femme est exhibée dans un état d'infériorité de par la position et la comparaison à un animal. S'ajoute le stéréotype de la mère nourricière.
La photographe - une femme ! - interprète ce cliché comme une représentation culturelle, raffinée et élégante de « l'italianité ».
Et tout cela pour vendre du café !
Alice Dawans, 19 novembre 2008

il a la femme, il aura la voiture
Publicité sur une double page de magazine. Photographie en milieu urbain. Une rue. Le décor est peu présent, peu éclairé.
Page de gauche, un couple hétérosexuel traverse la chaussée en venant vers nous. Lui n'apparaît que très partiellement. Mal éclairé, mal cadré. Seul son menton nous permet de voir la direction vers laquelle porte son regard. A gauche. Là où se trouve la femme qui marche à ses côtés. Mais aussi vers notre page de droite où stationne, le long du trottoir, la Volvo XC 60, nimbée de lumière comme la femme. Ambivalence et ambiguïté du regard, et éternel parallèle entre voiture et érotisme féminin. La relation homme/auto se doit, pour les publicitaires, d'être sensuelle, sexuelle. L'idée est ici renforcée par le fait que la femme est enceinte. Conduire, c'est posséder, c'est soumettre la voiture comme la femme. Soumission de la voiture qui répond aux sollicitations de l'accélérateur ; soumission de la femme aux désirs de l'homme. Une même trajectoire d'asservissement.
Hormis le texte informatif sur la voiture, limité à un bandeau longitudinal qui se développe en bas de la publicité, on trouve page de gauche, côté couple, deux phrases "accrochées" aux personnages. La phrase censée révéler les pensées de l'homme dit : "Il aime son style". La phrase supposée dévoiler les pensées de la femme dit : "Elle a confiance en lui".
On manie l'équivoque. L'homme "aime le style" de sa compagne et de la Volvo qui pourrait, comme la femme, accompagner sa vie. La femme "a confiance en lui" comme la voiture a confiance en celui qui la mènera sur la route. Fusion de la voiture et de son conducteur qui forme un couple uni. Abandon au chauffeur et à l'époux qui trace la route du couple en toute sécurité, sur qui l'on peut se reposer ; il est "safety". Sourire épanoui -et éclairé- de la femme. Confiance et sérénité. "Il aime son style". Ne serait-elle que cela ? Un objet aux lignes épurées dont le design met en valeur les choix de l'homme ?
Merci Volvo pour cette vision novatrice du couple !
Pour écrire : VOLVO AUTOMOBILES FRANCE 34, rue de la Croix de Fer 78 122 Saint-Germain en Laye
Gérard BECQUET, 17/11/08

nivellement par le bas
(affiches)
Un homme, torse nu, au physique avantageux, nous lance un regard ténébreux par en-dessous. Le slogan: "Christophe a beau être doux et ferme, il est loin d'être aussi réconfortant que le matelas Simmons".
L'homme est clairement comparé à l'objet. Comparaison renforcée par le choix des qualificatifs "doux et ferme" pour l'homme alors qu'il s'agit de qualificatifs employés habituellement pour un matelas, tandis que le matelas est "réconfortant", qualité pourtant humaine.
A l'heure où le Parlement Européen a adopté une loi sur l'image des femmes dans les médias et la lutte des représentations stéréotypées et/ou dégradantes, il semble incroyable de constater que les annonceurs choisissent de dévaloriser les hommes. C'est un nivellement par le bas.
Un être humain, homme ou femme n'est pas un objet, donc n'est pas à vendre.
Cette assimilation humain/objet est d'autant plus choquante quand on sait que toutes les huit secondes une personne est victime de la traite humaine. Et ça, ce n'est pas pour de la pub. C'est la triste réalité.
Alice Coudène, 5 nov. 08

ENCORE SLOGGI !
LETTRE À L'ANNONCEUR
Antoine Dumais, Triumph France 69 bd d'Europe BP 49 67217 Obernai Cédex

Tout n'est pas permis ... pour vendre de la lingerie
Non, le corps des femmes n'est pas EN PROMO !


Monsieur,
Vos affiches sont exposées dans les abribus parisiens, la nuit avec un éclairage.
L'affiche comporte un arrière-plan sombre imitant un papier largement déchiré. En sort au premier plan, avec un effet de focus lumineux, le bassin d'une femme avec ses fesses, moulées et largement dégagées par un slip voile collant. Juste en dessous, en bien plus gros que le nom même de votre marque, et en lettres capitales, les mots EN PROMO se détachent, associant très visiblement fesses de femme et promotion.
La réduction de la femme à ses fesses « EN PROMO », le morcellement du corps féminin et, plus grave, l'association de la déchirure avec le sexe d'une femme sont d'une grande violence symbolique.
Dans un monde où 10% des femmes déclarent avoir subi des violences, où tant de femmes vivent des harcèlements, des gestes intrusifs notamment dans les transports en commun, des viols et des brutalités sexuelles, cette affiche renforce le sexisme et esthétise la violence contre les femmes.
Dominique Raffin, 27 octobre 2008

la boulange s'y met !
(panneaux déroulants, oct 08)
slogan « La Campaillette, 50 cm de plaisir »
avec l'image d'un pain long, posé verticalement, un peu penché vers la droite.
Ils ne pensent qu'à ça ! Ralbol de ces obsédés sexuels !
Ou alors, c'est moi ? Tout à coup, j'ai un doute, dans ce monde hérissé de symboles phalliques…

pourquoi elles et pas eux ?
Lettre au magasin Carrefour
une remarque à propos de la publicité toutes boîtes du 22 octobre 08 .
Si vous comparez la page 17 et la page 20 , il n'y a rien qui vous saute aux yeux?
moi (et mon compagnon) si: en page 17 nous voyons des gamines en sous-vêtements et un femme en nuisette en satin et en page 20, nous voyons des blousons, des pulls etc. On se demande d'ailleurs qui les porte vu qu'on ne voit aucun mannequin.
Alors je trouve très joli une femme en nuisette mais je ne vois pas pourquoi vous n'avez pas mis un homme en boxer. Et pourquoi des gamines en sous-vêtement et pas des gamins ?
Rosetta, 24/10/08

les doutes des machos
(affichettes dans les wagons de métro à Paris)
« J'astique la mienne tous les matins », et « Celle de mon mari ne tombe jamais en panne, c'est pratique » sont des slogans pour un site… de voitures (321auto.com).
Dans la vraie vie, le macho éprouve des doutes sur sa virilité, et s'angoisse de n'être pas « à la hauteur » ; dans les wagons de métro à Paris, le chœur des machos veut nous persuader que la leur marche bien. Une insistance qui semble louche !
21 oct. 08

Je n'en croyais pas mes yeux, hier, en prenant le métro.
Je regarde les petites affichettes apposées des deux côtés de la cabine du conducteur, en haut, 80 x 20 cm environ, dans le sens de la largeur, et j'y lis le texte suivant en assez grosses lettres blanches sur fond foncé :
sur la première :
"J'astique la mienne tous les matins"
et sur la seconde :
"Celle de mon mari ne tombe jamais en panne, c'est agréable"
Je crois à une méprise de ma part, donc je relis, et regarde, consternée, le pauvre passager, debout, dessous, qui ignore totalement ce qui lui couronne la tête.
Ah ! Ca y est ! Je comprends mieux ! C'est vraiment moi qui ai l'esprit mal tourné ! J'aurais dû lire TOUT ce qui était écrit, MÊME si les caractères sont plus petits. En effet, il y a une autre phrase chaque fois :
"Toutes les autos et tout sur l'auto sur 321auto.com"
Ne peuvent être choqués que les gens qui savent lire car il n'y a nulle photo ni d'auto ni d'autre chose !
Sylvie Escat, 24/10/08

Voiture porno !
Twingo, presse, oct.08
Une petite voiture grise, à l'arrêt.
Quelques détails transforment une photo toute simple :
- la voiture est posée sur un tissu rose drapé dont les plis occupent tout le reste de l'espace, comme dans un décor de strip-tease
- sur les phares sont posées deux étoiles noires qui font penser à celles qui cachent les mamelons des strip-teaseuses sur les couvertures des magazines porno
- slogan : « Twingo Renault Sport Interdite aux moins de 18 ans »
Ou comment transformer une évidence légale - on n'a pas le permis avant 18 ans - en une allusion pornographique : quels sont les films interdits aux moins de 18 ans ?
Le féminin « une voiture » est détourné pour faire d'une caisse à savon polluante et chère un « objet de désir » sur un mode pornographique.
Quelle imagination, les publicitaires ! Quand on n'a pas d'idée, on applique la même recette : du cul, et surtout sans finesse.
Julie Gautier

La pub Drag-queen est pleine de bonnes intentions, même si elle est un peu maladroite, mais le parallèle entre les deux pubs est affligeant: Quel rapport entre un homme de 50 ans qui vit et assume son homosexualité, au moins en sortant en Drag-Queen, et semble ravi de la voir reconnue par son propre fils, et une femme de 20 ans qui travaille comme stripteaseuse et dont la mère la protège si peu qu'elle trouve que c'est un travail normal.
L'homme fait la queue pour rentrer en discothèque, a choisi de sortir en DragQueen (attention, je n'ai pas dit choisit d'être homosexuel), rien ne sous-entend qu'il pratique striptease ou prostitution. La femme monnaye sa nudité (et les propos de sa mère sous-entendent qu'elle était précédemment au chômage), et non seulement sa mère semble y voir un travail normal mais le parallèle avec l'autre pub semble y voir une forme ludique d'épanouissement de la sexualité. Je doute que l'ambiance d'une boite de strip-tease ou d'un bar à hôtesses ait rien de ludique ni de sexuellement épanouissant pour les employées.
Valérie Courteaut

Réponse de l'Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) saisie par Carole Ledoux
Affaire : Renault Twingo " Mère et fille"
Madame,
Nous avons bien reçu votre réaction qui a fait l'objet de toute notre attention.
Nous vous précisons que ce projet a fait l'objet d'un travail en amont avec l'agence afin que l'affiche représentant la jeune femme ne soit pas contraire aux exigences de décence couramment admises. Lors du visionnage de ce film, dans le cadre de la procédure d'avis définitif avant diffusion, ce spot nous est apparu acceptable au regard des règles de droit et de déontologie en vigueurs.
Toutefois, nous vous informons que nous transmettons votre réaction -à ce jour isolée-à l'agence en charge du budget.

Commentaire de Carole Ledoux
Je vous remercie pour votre réponse. Je tenais à ajouter les deux remarques suivantes :
- même si la photo de la jeune fille était décente, c'est le message implicite de cette annonce qui est très préjudiciable pour les femmes, car il banalise une activité très voisine de la prostitution. Je trouve d'ailleurs que ce sont les messages de ce type qui sont les plus dangereux : on évoque sans provocation, tout naturellement, en l'édulcorant (notamment par la photo décente) une chose qui n'est pas neutre du tout, qui contient une tout autre réalité, et c'est ainsi qu'elle se banalise tout en douceur.
Si je puis me permettre, il me semble que vous vous êtes centrés uniquement sur l'aspect "décence" de la publicité en négligeant le sens même du message adressé. Je souhaite de tout coeur que vous preniez bien en compte cet aspect plus subtil et insidieux du sexisme dans la publicité.
- si je suis la seule à vous avoir écrit, autour de moi cette publicité a pourtant eu le même écho. Vous savez, je pense, que la plupart des gens subissent passivement les messages publicitaires, même quand ils les désapprouvent, ce que je comprends bien, car réagir demande un certain investissement et aussi parce que malheureusement peu connaissent l'ARPP ou savent qu'on peut réagir auprès de vous. Les individus se sentent grandement impuissants face à la publicité en général.

pour mieux voir le sexisme
publicité télé pour les lunettes Krys
Un homme est dans son bureau, il attend sa femme qui semble se préparer, il y a un gros plan sur son visage, elle se maquille tout en demandant à l'homme si ses amis sont sympathiques, elle annonce qu'elle aura une tenue spéciale. Lorsqu'elle semble prête, l'homme en costume se dirige vers la porte, et la femme vêtue de ses seules lunettes le rejoint, on les voit partir vers cette soirée, de dos, la femme totalement nue.
Je me suis demandé où ils allaient : rejoindre un club échangiste? Va-t-il la vendre sur le marché aux femmes ? Mais surtout pourquoi faut-il montrer une femme nue pour vendre des lunettes?
Ariane Gil, 15/10/08

Affichage extérieur format abribus.
Pour chaque version, les personnes sont cadrées en buste. Il n'y a pas que des femmes mais celles-ci sont particulièrement nunuches : « avant j'étais nue… », une femme, nue, écrase son sein, « avant, j'étais blonde… », « Avant, j'avais une grande bouche » (!!!)
Le pire est la version TV (qui passe encore en novembre 08) : une femme, jeune, se maquille devant son miroir… tout en discutant avec son mari. Quand elle est prête pour se rendre à la soirée où ils vont rejoindre leurs amis, ils se dirigent tous deux vers la porte. Elle dit « ils vont être surpris par ma tenue. Lui : Hors de prix ? ». On voit alors qu'elle ne porte rien - à part ses lunettes - mais a néanmoins des talons hauts (à contre-jour, on devine plus qu'on ne voit ses formes, mais sa silhouette chaloupée est faite pour être remarquée).
Je trouve qu'on dirait qu'il va offrir sa femme à ses amis même si, apparemment, c'est elle qui semble en avoir l'initiative. C'est surtout la présence des escarpins qui fait penser à une mise en scène visant à flatter la suprématie mâle et non pas à un acte de liberté de la part de la femme. Welzer-Lang a par ailleurs mené une étude dans laquelle il démontre que les femmes accompagnant leur homme dans les clubs échangistes le faisaient en réalité pour répondre à sa demande et non par rapport à leur propre désir.
Quant à Aubade, je me doutais bien qu'ils n'avaient pas fini leurs « leçons » (pour geishas occidentales), contrairement à ce qu'on avait lu sur leur site. Le comble du foutage de gueule, c'est d'écrire « le mettre à genoux » alors que c'est elle qui l'est !
Karole Delaporte

spécialiste de lingerie ?
Je connais votre magasin depuis longtemps car je suis du quartier, et équipée d'ordinateurs, j'en ai été cliente. Je suis révoltée de votre campagne publicitaire actuelle mettant en scène un adolescent vêtu d'un tee-shirt et d'un bermuda, entouré de deux femmes en slip et soutien gorge qui sont visiblement chargées de le déniaiser. Déshabiller une personne quand les autres gardent leur vêtement est un classique de l'humiliation et je constate que vous réservez ce sort aux femmes. Question subsidiaire : Chez Surcouf, vous vendez de l'informatique ou de la lingerie ?
Je peux vous assurer qu'en tant que cliente, je vais faire une pause. Je
travaille dans le quartier et nous venions régulièrement prendre des cartouches couleur et du papier, j'ai choisi un autre fournisseur via internet pour le moment, aussi compétitif que vous.
Bien des femmes travaillent dans les services achat, possèdent des ordinateurs et gèrent les albums de la famille, gourmands en papier photo. Avec de telles affiches, vous en refroidirez plus d'une ! Et je plains sérieusement le personnel féminin qui travaille dans votre entreprise, votre publicité touche au harcèlement moral à leur égard.
J'espère que vous comprendrez le sens de ma protestation et de ma déception, et vous invite à faire de la publicité d'une manière plus équitable pour les femmes et leur image ! Merci de votre attention.
D. Raffin, 6 oct (voir action de La Meute)

mariage et vieux clichés
J'ai été choquée par la publicité de Bouygues Immobilier .
On y voit une belle femme encore jeune et blonde, en robe de mariée et déposant un baiser du bout des lèvres, comme dégoûtée, sur le crâne chauve d'un vieillard tout sourire qui mesure une tête de moins qu'elle (dont le costume blanc n'est pas sans rappeler Eddy Barclay !) En arrière-plan, une maison et un slogan "Il existe une autre façon de devenir propriétaire".
Il s'agit d'une publicité pour une promotion de Bouygues Immobilier envoyée par mail aux abonnées de leur newsletter, donc à diffusion moins large que l'affichage, la presse ou la télévision.
Pour autant, une diffusion moins large doit-elle excuser l'étalage de clichés sexistes et racistes "anti-vieux" que cette image véhicule ?
Une femme ne peut-elle que se marier pour accéder à la propriété ? Qui plus est, avec un "vieux" pour hériter plus vite ? Qui plus est, une blonde pour parfaire le cliché de la belle écervelée ?
Un homme âgé est-il nécessairement attiré par des "jeunettes" pour réchauffer ces vieux jours ? Ne peut-il être aimé d'une femme de son âge ? Ne peut-il être aimé pour autre chose que son argent ?
On connaît toutes et tous la réponse à ces questions puisque nous avons signé le manifeste de La Meute ; finalement, la seule question qui reste est : cette entreprise a-t-elle des créatifs dignes de ce nom ?
Isabelle Gonthier, 30 sept. 2008

incitation au crime
Shalimar (parfum de Gerlain), dans les abribus
Photo noir et blanc : petite fille (12 ou 14 ans, ou femme ayant l'air d'avoir cet âge) nue se couvrant des mains la poitrine qu'elle n'a pas, mais regarde droit dans l'objectif avec séduction et tête de petite poupée effarouchée. Au premier plan, floue et peu visible, c'est sa cuisse qui s'écarte sur la gauche. Donc tout de suite à droite, hors du cadre, c'est son sexe ouvert (et offert) qui se trouve réellement au premier plan. Cette publicité et tout le système qui l'autorise invitent clairement à la pédophilie, il me semble.
Karole Delaporte, 30 sept. 2008

belles et idiotes, comme d'habitude !
Dim (affiches)
Deux versions. 1) Une femme perd son peignoir dans les rayons d'une bicyclette, sur les quai de la Seine (immeuble parisien en arrière-plan).
2) Une autre femme se retrouve nue pareillement à cause d'un petit chien qui tire sur ses vêtements. Les deux fois, la femme a la même pose : les avant-bras levés où est écrit l'onomatopée « Oupppps ! »
Les deux visages (et corps) sont ceux d'humanoïdes plus que d'humaines. Ces femmes se retrouvent nues malgré elles et ça se veut érotique. Ce qui est censé rendre la chose encore plus excitante, c'est qu'elles sont idiotes (on peut abuser d'elles sans qu'elles s'en aperçoivent) et ridiculisées. En même temps, elles sont parfaitement « belles » (féminines, sexy). Comme quoi, même correspondre parfaitement aux normes, pour une femme, ne garantit aucune respectabilité.
Karole Delaporte, 30 sept. 2008

mais si, il sait laver !
campagne de la SNCF visant les moins de 25 ans
cartes postales et panneaux publicitaires
un jeune homme d'environ 18 ans dans un lavomatic, l'air désespéré et tenant dans ses mains son T-shirt qui a rétréci au lavage.
Slogan : " Y'en a marre !! -60% sur le train pour apporter ta lessive à maman"
En plus de prendre les jeunes adultes pour des ados retardés incapables de faire leur lessive tous seuls, cette publicité sexiste véhicule la conception éminemment surannée et misogyne de la femme-au-foyer-bonne-à-tout-faire.
Chloé Dumesnil, 24 sept. 08

besoin de quoi ?
Une des pubs déroulantes du portail d'Orange.
Une femme, la trentaine, apparaît en gros plan entre des cintres portant une garde-robe d'automne ou d'hiver. "Besoin d'argent ?" interroge la pub. Les mains écartent les cintres qui supportent des vêtements aux tons pastel. L'ensemble exhale un climat de douceur ; douceur des tons, chaleur des matières laineuses. La femme, un peu comme une gamine prête à faire une bêtise, a un large sourire. Elle rit du bon coup qu'elle va réaliser. La tête est légèrement rentrée dans les épaules ; attitude de quelqu'un qui se cache et scrute les alentours avant de sortir de sa cachette. Mode ludique. Regard en coin, biaisé, de quelqu'un qui va réaliser un bon tour. Yeux de fouine. Tout ça n'est pas sérieux, n'est pas grave. On va s'éclater !
"Votre crédit à taux promo ! "Les hauts, les bas de l'existence, SOFINCO peut les aplanir. La courbe oscillante qui part de l'étoile - logo symbolique de cet organisme de crédit - semble symboliser à la fois les hauts et les bas des finances de la Française moyenne mais aussi l'électrocardiogramme émotionnel de celle qui se retrouve sous l'emprise d'une fièvre acheteuse. "Cliquez vite", n'hésitez pas ! Achat d'impulsion auquel peut tout naturellement céder la femme car il s'agit d'une femme et non d'un homme à qui s'adresse cette pub ; une femme, c'est-à-dire un être impulsif, irréfléchi, irrationnel, tout à ses pulsions, celle dont le rôle ambigu, ambivalent est à la fois traditionnellement de veiller sur les cordons de la bourse mais aussi d'être l'être écervelé, évaporé, léger ; tout au plaisir égoïste du paraître et de la représentation vestimentaire. Petit animal futile qui ne trouve sa jubilation que dans la dépense, l'achat, l'appropriation et qui ne peut résister à l'appel d'une promotion, même si ce nouveau crédit grève lourdement son budget.
Incitation pernicieuse au surendettement. Mais la femme est une proie si facile à forcer !
Gérard Becquet, 15/09/08

Moi, je prends ça mal !
pub télé pour la voiture de Renault Twingo
Une femme, la quarantaine, au volant d'une Twingo avec une jeune femme qu'on imagine être sa fille. Elles doivent être sur le bd de Clichy, vers Pigalle, car elles passent devant un strip-tease. Sur l'affiche du strip-tease figure la fille justement, plus ou moins nue (elle doit se cacher les seins avec le bras, je ne me souviens pas précisément, mais l'idée c'est qu'elle doit faire du strip à l'intérieur).
Les deux femmes la voient, la fille est hyper-gênée, elle s'attend que sa mère pique une crise ; au lieu de ça, la mère lui dit juste "quoi ? t'as trouvé du boulot et tu ne m'as rien dit ?" elle semble à deux doigts de la féliciter ! Je veux bien que la chute soit "prenez la vie côté Twingo", l'air de dire que l'on prend des mauvaises nouvelles moins mal quand on est en Twingo... ce qui revient à peu près à admettre que d'apprendre que sa fille fait du striptease est tout de même une mauvaise nouvelle. Mais l'impression générale est que cela ne dérange pas plus que ça la mère que sa fille fasse du strip tease.
Moi qui suis mère de deux filles ados, ça me déprime....
Regan Kramer, 15 sept. 08

Je désapprouve totalement votre dernier spot publicitaire, qui banalise à outrance l'activité de stripteaseuse (la mère ravie que sa fille la pratique !). Savez-vous que cette activité est le plus souvent associée à la prostitution (dans la réalité et dans les esprits) ? Ce sont des activités dans la grande majorité des cas subies par les femmes, activités soumises à la domination et à la violence des hommes qui en tirent le plus de profit. On parle aujourd'hui d'esclavage sexuel... C'est révoltant de voir votre marque adresser un message qui encourage tout cela, aux jeunes en particulier.

De même pour votre nouvelle campagne online pour la twingo " interdite aux moins de 18 ans", qui est très misogyne comme le remarque d'ailleurs le site ww.comm1media.fr.
Le sexisme était-il vraiment utile pour faire la promotion de votre voiture ?
En espérant de tout coeur que vous utiliserez d'autres ressorts dans vos prochaines campagnes ... je vous adresse des salutations affligées
Carole Ledoux, 9 oct 08

Loto sexiste !
4 boules, 4 nouvelles façons de jouer au loto.
Les nouvelles façons de jouer au loto: couverture du site
L'une des quatre vidéos met en scène une fille dont les seuls éléments de mémorisation sont "manucure, mèches et solarium".
Une autre met en scène un jeune homme qui s'agace de la débilité de sa mère, incapable de comprendre qu'on peut gagner avec 2 numéros...
Les autres propositions sont un jardinier et un monsieur au bureau, normalement intelligents qui expliquent le processus directement au spectateur...
C'est incroyable de sexisme.
Chantal Danet, 15/09/08

bonnet d'âne à Monoprix (action de La Meute, 4 sept. 08)

Il décide, elle suit !
prévention du sida (campagne IMPES et ministère de la Santé)
Je la trouve sexiste car le texte dit : 1) « Il veut arrêter le préservatif ». 2) « Elle aussi ». 3) « Ils vont d'abord faire le test ».
C'est d'abord lui qui VEUT (donc lui qui décide ?)
Elle, en fait, elle le suit. Elle veut la même chose que lui (comme pour le reste de leur sexualité ?)
Ensuite, elle est enveloppée par lui comme une petite chose fragile, d'ailleurs, elle le regarde par en dessous, comme une petite fille en admiration (tandis qu'il regarde par terre). [il a l'air plus mûr qu'elle, en tout cas, certainement plus assuré]. L'effet est renforcé par ses énormes chaussures à lui, tandis qu'elle est pieds nus. Cela la fait paraître plus fragile, vulnérable (avec des grosses chaussures, on écrabouille, on peut faire très mal en donnant des coups de pieds et surtout, aller partout où l'on veut, tandis que pieds nus, pas bien loin).
La fille n'est pas nue mais plus nue que lui. Une partie est chez lui habillée, chez elle nue. Pourquoi ?
Karole Delaporte, 23 août 08

Les femmes, seules solidaires ?
La campagne d'affichage au sujet d'une éventuelle canicule, qui est censé encourager la solidarité avec ses voisins, ne montre (à ma connaissance) que des femmes ou des enfants s'occupant de vieillards, comme si la solidarité et la responsabilité de s'occuper de ses vieux voisins n'incombaient qu'aux femmes (on se doute que les enfants ont été envoyés par une femme).
A moins qu'il y ait des affiches que je n'ai pas vues, aucun homme n'est jamais représenté s'occupant de son voisin.
Regan Kramer, 18 août 08

Épouser, est-ce manger ?
affiche publicitaire pour les melons Soldive, gare Montparnasse
Trois panneaux représentent une côte de melon à la belle chair orangée avec en bas le même slogan « tentation de la chair »
1. « Préliminaires ». Image : une bouchée a été enlevée, on voit des traces de dents.
2. « Passage à l'acte » : des morceaux ont été coupés, et une fourchette est plantée dans le premier.
3. « Mariage consommé » : toute la chair a été enlevée.
S'agit-il d'assimiler de la chair humaine, et plus spécifiquement féminine, à du melon comestible, appétissant ? De jouer sur les mots épouser et manger ? Pourquoi mettre de la sexualité aussi là-dedans ?
Pour ces publicitaires obsédés, préliminer, c'est mordre, enlever un morceau. Passer à l'acte, aux choses sérieuses, c'est planter un objet phallique dans la chair. Consommer, c'est faire disparaître la partie comestible.
En été, les femmes ne sont-elles que de la chair tentante ?
Anne Guilbert, 9 août 2008
La même publicité avait déjà été signalée au même emplacement à l'été 2006.

à la Guadeloupe aussi !
Le paysage guadeloupéen est actuellement occupé par des panneaux publicitaires pour la bière locale Corsaire.
En gros plan, un verre à bière, type flûte, aux contours évoquant le galbe d'un corps, est rempli aux trois quarts de bière blonde. Le dernier quart, réservé à la mousse blanche, suit la bordure du verre évoquant 2 seins. Sous le verre un slogan Ma blonde préférée.
Je trouve cette pub non seulement sexiste mais vulgaire et offensante tant pour les hommes que les femmes :
· elle vise un consommateur masculin guadeloupéen, (les femmes ne boivent donc pas de bière ?) entrant dans le stéréotype de l'Antillais macho. Mais de plus en plus, nos compatriotes refusent de se reconnaître dans ce cliché et n'apprécient donc pas ce manque de respect à leur égard.
· Elle utilise dans le slogan le fantasme sexuel (et racial ?) lié à la femme blonde.
· Elle utilise le corps féminin - et en particulier le sein - l'offrant à consommer, à boire, comme un objet qui lie le plaisir à la succion. Retour au stade oral ?
Monique Hénon, 2 août 2008

Réponse
La société Corsaire présente des excuses pour avoir heurté ma sensibilité, mais elle se défend : « Ce visuel de femme suggérée ne nous a en rien semblé sexiste ou dégradant. » Elle assure qu'elle tiendra compte de cette réaction pour ses prochaines campagnes.
Nous prenons acte et attendons la prochaine campagne.

3 Suisses ou 3 Maquereaux ?
catalogue 3 Suisses, automne-hiver 2008/2009, page 119
une femme très mince, debout, déhanchée, vêtue d'un ensemble noir à jupe courte, bas noirs et bottines noires à hauts talons.
texte
« hitchhiking (autostop)
Destination Centre-ville ! option-taxi, avec ma petite jupe, ça devrait être facile ! »
Bravo pour cette contribution des 3 Suisses au machisme ! On ne s'attend pas à trouver dans un catalogue de vente par correspondance une telle réclame pour la prostitution. Montrer ses jambes pour faire de l'autostop, quelle vision moderne des femmes !
Mireille Colas, août 2008

marchand de meubles, ou de quoi ?
(affiches dans le métro parisien)
photo de trois matelas
texte « L'échangisme en toute liberté »
« 90 jours pour adopter votre nouveau matelas ou l'échanger »
Ikéa

Encore un jeu de mots lourdement sexuel ! Faut-il rappeler à Ikéa que l'échangisme, ce n'est pas la possibilité de rapporter son matelas, mais la sexualité de groupe ?
Quant à l'adopter, adopte-t-on un matelas ? Pourquoi employer ce mot qui fait penser à un enfant ?
Sexualité, enfant : est-ce bien nécessaire ?
Ikéa, sexiste en toute liberté ! C'est sa liberté de nous imposer ces jeux de mots sexuels, à nous qui ne sommes pas libres de ne pas les voir en prenant le métro.
Anne Gautier, juillet 2008

clichés à la pelle
affiches pour la boisson Yop (juin 08), fraise et vanille
YOP FRAISE donc rose ... donc pour fille bien entendu :
La fille jaillit de la bouteille de Yop les bras écartés, en jupe, les jambes ouvertes, la bouche ouverte, les chaussures ont été éjectées de ses pieds. Elle et les accessoires sont "peints" avec le yaourt. Les objets entourant la fille sont :
un nounours
une fleur
un collier
des lunettes de soleil
un sac à maindes chaussures ballerine
un petit chat
une ceinture
un sèche cheveux
une brosse à cheveux
un soutien gorge

YOP VANILLE = pour le garçon : en beige :
Le garçon jaillit lui aussi de la bouteille, en pantalon, jambes écartées, les chaussures éjectées aussi, il y a une planche de skate sous un de ses pieds. Le garçon et les objets sont eux aussi "peints" avec le yaourt. Les objets qui l'entourent sont :
une casquette
un casque
des baskets
un ballon
un chien,
un skate board,
une mini chaine hifi (incertitude sur cette forme rectangulaire qui ressemble à une chaîne).
Mon commentaire : stéréotype selon le code couleur rose classiquement attribué aux filles. Application de stéréotypes sexistes aux objets entourant les personnages :
- féminin avec les classiques accessoires "beauté",
- masculin avec du sport et du mouvement...
sempiternels stéréotypes !
Ma question : les garçons vont-ils encore oser le Yop Fraise ? ...
Pour protester : http://www.yoplait.fr/page.php/fr/18_47.htm
Dominique Raffin, juin 08

cliché sur la belle-mère
pub télé pour le jeu Le Millionnaire
Un homme rêve de donner sa belle-mère à bouffer à une plante carnivore géante. À la fin, il est dans une grande serre, en train de tendre un gros bout de viande rouge sur une baguette à une plante carnivore géante, il y a un escarpin de femme sur le sol. ET la voix de l'épouse qui demande "où est maman" (ou "tu n'as pas vu maman"). Je suppose que ça veut dire
"il a gagné le millionnaire, il a enfin pu se débarasser de sa belle mère". En pleine histoire de femme découpée en morceau et mise dans une valise ... on voit comment la réalité rejoint la "fiction".
Dominique Raffin, juin 08

sexe et voiture
sur le site d'information www.journaldunet.com
pub pour le loueur de voitures Sixt :
Une jeune femme, en tenue d'hôtesse d'accueil sourit : "Voulez vous me
tester?"
"Avec on sans capote ?"
"Seul ou à plusieurs ?"
Les réponses aux questions renvoient sur le site de ce loueur de
voitures !
Catherine, juin 08

corps de femme et guitare
Je suis inscrite à E bay pour vendre et acheter aux enchères sur internet.
J'ai été choquée par les annonces d'un vendeur de guitares qui affiche des femmes quasi nues pour présenter les guitares.
http://cgi.ebay.fr/ALBA-Guitare-electrique-top-qualite_W0QQitemZ310058052022QQ
C'est le lien pour une annonce mais lorsqu'on clique sur le lien pour
voir ses autres ventes, c'est un vrai catalogue de femmes!

Voici ce que je lui ai écrit :
J'aimerais savoir pourquoi vous affichez la photo d'une femme presque nue pour vendre un objet.
La femme n'est pas un objet, elle n'est pas à vendre. Je pense que nous devons tous être vigilants aujourd'hui quant à l'image de la femme véhiculée dans les médias, lorsqu'on sait que 2 millions de femmes par an sont victimes en France de violences conjugales. Je vous prie pour le bien de tous et pour un rapport homme/femme plus sain de modifier votre photo pour les ventes futures.
Melanie Popineau, juin 08

objet sexuel
publicité sur le site www.strategies.fr pour 20minutes.fr
Défilement de trois images, accompagnées de trois textes. Chaque image représente la silhouette d'une femme (des hanches au visage), en couleur fuchsia foncé. Du texte apparaît ensuite sur le corps de la silhouette féminine, en blanc.
Première silhouette : une femme élancée, mains sur les hanches. Texte : "Bonjour, je suis la fine. Mes mensurations : 468x30".
Deuxième silhouette : une femme de 3/4, les bras levés et un sein de profil. Texte : "Bonjour, je suis la voluptueuse. Mes mensurations : 468x468".
Troisième silhouette : une femme plus en rondeur, mains sur les hanches. Texte : "Bonjour, je suis la généreuse. Mes mensurations : 980x400".
Ensuite apparaît le message de l'annonceur : "Sur 20minutes.fr <http://20minutes.fr> , chaque bannière est séduisante et émoustille votre créativité".

Etant donné qu'elle cherche à vendre des encarts publicitaires, cette publicité s'adresse donc aux responsables des stratégies de marketing dans les entreprises. Au regard de votre choix d' "utiliser" des femmes pour décrire votre produit, vous pensez donc - est-ce naïf ou malheureusement réaliste ?- que ces responsables sont des hommes... Belle image de votre conception du monde du travail et de l'égalité entre les femmes et les hommes ! On imagine donc aisément la politique salariale qui a lieu dans votre entreprise en terme d'embauche et de valorisation de l'égalité des sexes.
En partant donc de ce principe que vos interlocuteurs seront de sexe masculin, vous utilisez sans complexe l'imagerie de la femme objet sexuel pour vendre votre produit. En effet, quoi de plus simple que d'attirer les hommes avec des femmes séductrices pour leur vendre n'importe quoi, et en particulier lorsqu'elles sont nues ! Avec de l'humour, j'en conviens : vous choisissez d'accoler aux silhouettes de ces femmes des adjectifs on ne peut plus clichés : la ronde est généreuse, et celle qui dévoile sa poitrine est voluptueuse. Et comme c'est subtil de comparer la taille d'un encart publicitaire à des mensurations de poitrines féminines !
Par cette publicité on ne peut plus choquante, vous banalisez l'image de la femme comme objet sexuel à visée commerciale. Vous n'épargnez pas non plus les hommes, les faisant passer pour des abrutis incapables de mener leur stratégie commerciale sans un appât sexuel qui les ramène dans leur "rôle" de mâle et client. On pourrait même se demander si ce type d'encarts publicitaires n'inciterait pas vos interlocuteurs à diffuser à leur tour des publicités utilisant la femme comme produit de séduction, facile mais tellement efficace ! Proxénétisme ou ouverture discrète ?
En bref, il est hallucinant de voir circuler une publicité qui utilise clairement et sans complexe l'objet "femme" et son rôle d'appât sexuel pour vendre tout et n'importe quoi. Vous vous vantez d'être le 4ème site d'informations, mais vos choix stratégiques marketing jettent un doute sur le sérieux et l'éthique de votre activité...
J'espère donc que vous retirerez au plus vite cette publicité qui participe de la dégradation des relations femmes-hommes et du vivre-ensemble.
Pierrette Pape, juin 08

l'important, c'est le poil
spot télé des rasoirs Bic
lettre à l'annonceur :
Je suis scandalisée par le sexisme de votre dernière publicité télévisée
pour des rasoirs féminins. On y voit une jeune femme rater un créneau avec sa voiture et laisser son véhicule mal garé dans la rue avant de filer
prendre un bain et se raser avec le slogan "qui a dit que les femmes ne
savaient rien faire de leurs dix doigts?"
Cette publicité véhicule de nombreux clichés lamentablement sexistes : les femmes ne savent pas faire un créneau en voiture ni se garer correctement mais on le leur pardonne grâce à leur charme et à
leur capacité à avoir les jambes douces et bien rasées, n'est-ce pas ?
Après tout, l'important pour une femme n'est-il pas de savoir rester
séduisante en toutes circonstances ?
Vous insultez vos clientes avec une telle publicité!

Réponse de BIC:
Madame,
Nous avons bien pris note de vos commentaires concernant notre campagne publicitaire de rasoirs BIC® Soleil Clic.
Nous n'avons poursuivi d'autre but que celui de l'humour. Nous sommes désolés que vous n'ayez pas apprécié cette publicité.
Nous vous remercions pour votre fidélité à notre marque et vous prions de recevoir, Madame, nos salutations distinguées.
Société BIC
Service Communication
14 rue Jeanne d'Asnières
92611 Clichy Cedex

Ma réaction
Le sexisme n'a rien de drôle et aller se cacher derrière un prétendu humour n'a pas de sens : il se trouve encore de nos jours des personnes pour trouver "l'humour" raciste ou antisémite hilarant. Cela suffit-il à le justifier ? Je ne crois pas et je pense qu'il en va de même pour le prétendu "humour" sexiste.
Quant à ma fidélité à votre marque, sachez bien que je n'achèterai plus aucun de vos produits et que je veille à informer mon entourage de votre politique sexiste et insultante à l'égard de celles à qui vous voudriez en vendre.
Lauriane BARBE, mai 08

mincir en lisant Le Monde
La baisse de recettes publicitaires inciterait-elle Le Monde à accepter n'importe quoi, y compris une pleine page qui frôle la pub mensongère ?
Jeudi 22 mai, page 19, en plein "dossier spécial asie," et en face de la photo d'une dame estimable, s'étale une nana svelte, toute nue, en train de s'amincir pendant son sommeil. En lisant le texte minuscule
en bas de page, on se rend compte que c'est une vaste fumisterie, et scandaleuse par son emplacement au milieu des photos des désastres sans bornes.
Sara Mitter, mai 08

rétro de chez rétro
publicité faite par le ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi
Libération, mercredi 21 mai, une grande page
Il s'agi de « services à la personne », et on voit une femme style années 50 avec tous les qualificatifs allant avec sur les bienfaits pour les femmes de ce service
-mère attentionnée
-collègue bienveillante
-femme épanouie

éternelle mineure ?
Groupama (spot télé)
Je suis scandalisée par le sexisme de votre publicité. Un jeune couple vient demander au père de la fiancée la permission de se marier. Celui-ci refuse au motif que le futur mari va "lui prendre sa fille, lui faire 3 enfants et disparaître sans payer la pension alimentaire", il s'inquiète donc de devoir par la suite entretenir sa fille et ses petits-enfants.
Vous rendez-vous compte que les femmes ne sont pas d'éternelles mineures dépendant soit de leur père soit de leur mari? Vous rendez-vous compte du message horriblement sexiste que véhicule cette publicité quand des millions de femmes dans le monde (et même encore en France) luttent pour leur émancipation et le refus des mariages arrangés par les familles?
Lauriane BARBE, mai 08

chaud, le machisme !
Passionata (groupe Chantelle), spot télé
Une femme en sous-vêtements se trémousse de façon plus que suggestive sur un cheval en glace.
La chaleur de cette femme fait fondre le cheval, ce qui forme une flaque en forme de coeur sur le sol.
Le slogan : " Passionata, typiquement féminin " objétise encore la femme. Est-ce ça la féminité ? Heureusement non !
Ce spot banalise la sexualité et la ramène au rang de produit de consommation, véhicule le stéréotype de la femme-objet en lui donnant une image glamour.
Line Joset, avril 08

porno banalisée
Pearle Opticiens (en Belgique et aux Pays-Bas).
Publicité sur presque une demi-page du journal gratuit Metro du lundi 14 avril 2008, distribué en Belgique.
En gros plan, un homme, portant des lunettes, devant son ordinateur, photographié de face (donc on ne voit que la partie supérieure du dos de l'écran de l'ordinateur). On devine en arrière-plan d'autres dos d'écrans d'ordinateur, on comprend que l'homme est au travail. Il est en train de regarder son écran avec beaucoup d'intérêt, comme le confirme son rictus (bouche en O comme font certains hommes lorsqu'ils visionnent des scènes à connotation sexuelle ou lorsqu'ils croisent des femmes dans la rue). Sur ses lunettes apparaît un reflet de l'écran de l'ordinateur : la poitrine d'une femme, sur chaque verre. Le slogan : "Il y a des moments où il vaut mieux porter des lentilles". Le but de la publicité : faire la promotion des lentilles mensuelles avec l'offre d'un set d'essai gratuit. "Il y a des moments où les lentilles sont un peu plus pratiques"..., explique le texte de la publicité ; en effet, un homme qui visionne des sites pornographiques sur son ordinateur au travail préfère rester discret !
Cette publicité est choquante en ce que :
- elle banalise le visionnage de sites à caractère sexuel, et principalement de femmes nues, par des hommes ;
- elle banalise le visionnage de ces sites au travail, comme si cette activité était complètement intégrée à la journée classique d'un employé, pause entre deux dossiers, besoin qui ne peut attendre.
Il faut un peu de temps pour comprendre le lien entre le slogan et la photo, car on ne regarde pas forcément tout de suite les lunettes. Mais une fois qu'on a vu le reflet de l'écran sur les verres des lunettes, le message s'explique et la publicité révèle son caractère profondément machiste !
Pierrette Pape, avril 08

réponse:
Nous voulons vous offrir nos excuses si notre publicité vous a choquée.
Cette publicité a été ciblée vers des étudiants pour faire passer notre message d'une manière ludique.
Ce n'était certainement pas notre intention de dégrader les femmes ou de portraiter les hommes de manière négative.
Cette publicité date du 14 avril ; on n'utilise plus en ce moment ni dans le futur.

Ce que porc veut
Les nouvelles publicités Naf-Naf fleurissent sur les panneaux, mais le message délivré n'a rien de joli ni de frais. Sur une première série d'affiches, quatre à cinq jeunes filles trop minces, habillées en rose et alignées bien sagement. Devant, un petit cochon (qui lui n'y est bien sûr pour rien) le nez en l'air, affublé de lunettes noires et d'une sorte de foulard noir aussi, avec à la patte un outil de couturière (une sorte de boule de tissu qui sert à piquer les aiguilles dedans). Slogan : " Le rose, c'est ma couleur fétiche". L'utilisation d'un animal met déjà mal à l'aise (les animaux n'ont pas à être exploités par les publicitaires, notre société de consommation ne les concerne pas), mais la mise en scène est franchement répugnante. Ce cochon (le choix de l'animal n'est bien sûr pas innocent, on traite de "cochons" ou de "porcs" les hommes grossiers avec les femmes et les obsédés sexuels) fait furieusement penser à un proxénète (les lunettes noires) armé (la boule à aiguilles) paradant (la position de sa tête) devant "ses" prostituées.
Sur une deuxième série d'affiches, six à huit jeunes filles aussi décharnées que les précédentes mais habillées de couleurs vives marchent à la suite du même cochon, toujours affublé de ses lunettes noires et de sa boule à aiguilles. Slogan : "Je veux des couleurs, rien que des couleurs et encore des couleurs". C'est toujours le cochon qui a l'air de commander à la troupe de jeunes filles, qui lui emboîtent le pas comme pour marcher dans son jeu. Vous avez dit collection été 2008 ? Je crois que je vais aller m'habiller là où l'air est un peu plus léger, parce que je n'ai pas envie de sentir une haleine de porc (humain) même symbolique au-dessus de mon épaule pendant que je choisirai mes fringues.
Alice RALLIER, avril 08

chapeau / maillot de bain
publicité Internet pour la banque Barclays (visible par exemple sur le site free.fr, quand on clique sur "webmail" pour vérifier ses mails)
Sous le titre "elle revient", image d'une femme de dos, en maillot de bain, devant une nuée de photographes. Quel est l'intérêt de montrer une femme en maillot de bain pour vanter un compte bancaire? A noter que la version "masculine" de la publicité ("il revient", visible sur le site www.barclays.fr <http://www.barclays.fr> par exemple) met en scène un homme de dos, lui aussi face à une nuée de photographes, mais habillé en costume et chapeau melon ! Quelle différence de traitement !
Katell Abiven, avril 08

femmes ou femelles ?
Orangina (affiches et télévision)
On voit des animaux et des plantes en sous-vêtement et talons aiguilles, une poitrine assez abondante et dans une position plus que suggestive. Il y a aussi un « homme-ours » musclé, à genoux, la langue pendante, une expression stupide sur le visage. A côté de chaque « personnage », une bouteille d'Orangina moitié moins grande et le slogan « Naturellement Pulpeuse ». Bien sûr, on se demande qui est Naturellement Pulpeuse... La boisson ou l'espèce de femme hybride offerte comme un morceau de viande ? Quant à l'ours, il ne fait que véhiculer le stéréotype de l'homme « stupide et obsédé, tout dans les muscles, rien dans la tête». Que de sexisme !
Cléo Ravier, avril 08

la nature a bon dos
Orangina, spot TV + affichage
"Naturellement pulpeuse", voilà votre nouveau slogan. A partir de là vous avez décliné un concept TV reprenant cette idée de nature ; et dans votre nature idéale, que voit-on ? Des animaux "humanisés" : un ours qui ne porte qu'un cache-sexe, et des biches, pandas ou zèbres femelles en petite tenue affriolante, poitrine généreuse qui font de la pool-dance ou sont à califourchon sur des bouteilles d'Orangina. Dans votre nature idéale, la femme-femme n'est rien d'autre que sexy et aguicheuse, qu'elle soit serveuse ou gogo-danseuse. D'après vous donc, l'homme est une grosse brute, la femme un objet sexuel : c'est la nature, c'est comme ça. Tout ça pour vendre du jus d'orange pétillant. Vous vous étiez sûrement dit : "en plus on ne met pas d'humains, on ne pourra pas être taxés de sexisme", eh bien c'est raté !
Julie Formentel, avril 2008

la maman et le chauffeur
Pub presse pour le break Clio (Renault)
Un couple au lit, chacun lit une brochure.
Elle : il y a un bébé sur la couverture et le titre est « naissance ».
Lui : il y a la voiture en question en couverture, son nom, sa marque.
Slogan : « un bonheur n'arrive jamais seul. »
Analyse : elle est heureuse de l'arrivée prochaine du bébé et lui de l'arrivée prochaine de la voiture.
Simpliste. L'homme lui a mis sa petite graine, elle se transforme en mère, et lui reste un enfant mais qui joue maintenant avec de grosses voitures !
Aussi injurieux pour l'un que pour l'autre.
Je l'ai écrit à Renault, avec ce commentaire "Ca suffit les pubs sexistes!
Les femmes en ont assez d'être enfermées dans leur soi-disant rôle biologique!
Une femme peut être mère si elle le veut et est toujours en revanche: un être humain, une travailleuse, une amante...et aussi une acheteuse de Renault parfois éventuellement (enfin, ça dépend de vous) , ne l'oubliez pas!
Lora Crohain, avril 08

squelette à vendre
Zadig et Voltaire (presse, grandes affiches dans des vitrines des boutiques de cette marque)
De profil, une jeune femme très mince, en slip, assise sur une moto orientée vers la gauche ; ses bras tendus (mains sur le guidon) masquent en partie ses seins. Elle porte des lunettes et un casque dont dépassent des cheveux longs flottant au vent. Elle est nu-pieds.
Slogan : This is Zadig !
Cette femme est si mince que ses bras sont squelettiques et son ventre, non pas rond, mais creux. Pourquoi montrer une mannequin aussi maigre et quasi nue pour vendre des vêtements ? Cette image fait penser à la mort, avec un corps si jeune et si décharné.
Cette publicité est sexiste, car elle utilise la nudité pour vendre un produit, et elle montre un modèle de femme dangereux, car trop maigre.
Chantal Lefevre, avril 08

viol banalisé
déodorant Axe dark chocolate (télé)
Un homme blanc, après s'être aspergé de déodorant, devient couleur chocolat et est littéralement dévoré par des femmes.
Si les cas de viols sont rares sur les hommes (et ceux qui sont commis le sont par des hommes), on ne peut pas invoquer l'irréalisme de la scène. Les viols et violences sexuelles sont condamnables. Ce prétendu humour est abject. Personne n'aime être violé-e. Cette pub est une banalisation du viol.
Alice Coudène, avril 08

Osez, mais quoi ? Quelle audace !
bière Pelforth (affiches)
Une main d'homme tient une ardoise de restaurant sur laquelle est écrit "Suggestion du jour : osez la blonde". Pas de photos de bière ni de la marque. Je ne peux pas croire que les auteurs de cette affiche n'aient pas pensé à une femme blonde. On la suggère au client pour son 4 heures peut-être? C'est une allusion à la prostitution, voire au viol. Cela me dégoûte. Surtout lorsque l'on connait le racisme anti-blonde ambiant. Quelques jours après avoir vu cette affiche, j'en ai vu une nouvelle avec la photo de la bière cette fois, mais pourquoi ne pas l'avoir mise dès le départ si ce n'est pour pimenter le message ?
J'ai écrit à l'annonceur qui m'a répondu que le but était de démontrer la qualité des bières de la marque. Alors pourquoi ne pas avoir montré la bière dès le départ ?
Alice Coudène, avril 08

trop jeune !
parfum Chloé (affiches)
Photo en noir et blanc - en bas à droite il y a la photo en couleurs du flacon de parfum.
La photo représente une très jeune fille légèrement de côté, l'épaule dénudée, les cheveux décoiffés lui couvrant une moitié du visage, la bouche lègèrement entrouverte - comme si elle avait été photographiée par surprise. Sur son cou, il est écrit "Chloé"
Cette inscription sème le doute, car elle met au second plan l'image du parfum. La première impression est l'association entre la très jeune fille et le prénom "Chloé", très ambiguë (genre site X). La jeunesse du visage, son aspect juvénile (tout juste sortie de l'enfance) est la seconde impression de malaise que provoque cette publicité, qui cherche à coller une image de sensualité sur un visage de gamine.
Dans les deux autres photos de la campagne, les modèles sont adultes, ou représentées comme telles.
Nicole Deplaine, avril 08

Galeries Laporno
Couverture du catalogue maison des Galeries Lafayette, fév. 08.
Une très jeune femme, très mince, aux larges épaules, est assise sur une chaise, devant un mur d'appartement. Elle porte des talons aiguilles en vernis noir, et son corps est nu, à l'exception de bas noirs et de longs gants noirs. Ses bras sont croisés, ses mains cachant ses seins. Elle croise haut les jambes, ce qui cache son pubis.
Elle a les yeux fermés. Sur sa tête, un classeur rouge en forme de toit de maison, avec des brides noires nouées sous le menton. De la fumée blanche sort d'une cheminée de ce toit.
Slogan « La maison vit plus fort »

Une femme nue pour vendre de la vaisselle ! Un corps de femme exhibé, yeux fermés, tête qui fume ! Quelle accumulation de clichés sexistes et ringards !
Depuis sept ans, ce grand magasin est l'annonceur le plus souvent repéré par La Meute pour ses publicités sexistes. Voir par exemple.

Au vrai chic parisien
Publicité pour le parfum "Montaigne" de Caron, vue dans Marianne n°570 (du 22 au 28 mars 2008) : sur fond noir, une femme nue (dessinée), de face, yeux fermés, cheveux longs, lèvres pulpeuses, brillantes et entre-ouvertes, jambes écartées, une main sur une cuisse, l'autre qui s'éponge le front, l'ensemble suggérant la position sexuelle de l'amazone. Pour tout vêtement, plein de petites bouteilles de parfum (disposées façon robe du soir à demi retroussée avec décolleté jusqu'au nombril). Slogan : "Montaigne, l'art de porter du Caron aujourd'hui". Message subliminal : aujourd'hui, être chic, c'est s'exhiber. Signature : "Caron, grande maison de haute parfumerie depuis 1904". C'est vrai qu'une classe pareille, ça valait le coup d'être bien mis en valeur. Autant se parfumer au jus de poubelle, au point où on en est. Quelle misère.
Alice RALLIER, mars 08

Pizza ou prostituée ?
Domino's Pizza
J'ai une envie très sincère d'applaudir votre nouvel axe de communication que j'ai eu la chance de découvrir à la télé. Cela faisait bien longtemps qu'on n'avait pas autant joué sur les stéréotypes sexistes et la misogynie pour vendre un produit, en l'occurence des pizzas.
Premièrement, symboliser vos pizzas par des femmes (sans doute, parce qu'on dit "une" pizza ? Très bonne réflexion !) est d'une misogynie hallucinante ! Un produit à manger, donc consommable, qu'on commande puis qu'on jette une fois utilisé, vous le symbolisez par une femme. Pizza = femme ; jeter après consommation...
Deuxièmement, parce que ce n'était sans doute pas assez scandaleux encore, votre spot TV est une bonne démonstration de stéréotypes et est assez tendancieux. Je prends en exemple celui pour votre pizza "savoyarde" : des hommes, des vrais, regardent leur match de foot tandis que la copine, trop nulle (comprend rien au foot, cette gonzesse, ah ces femmes...) fait ses valises (ben oui, les femmes ça réagit toujours comme ça, non ?) Une solution ? Commander une pizza ! Ou, comme on voit dans votre pub, commander une femme, pour cette soirée entre potes ; après tout, elle est docile, consommable, elle fait tout ce qu'ils voudront, elle est là pour faire plaisir, c'est elle qui le dit ! Parle-t-on toujours d'une pizza, ou d'une prostituée ?
Encore bravo ! Ne comptez pas sur moi pour commander chez vous !
Julie Formentel, mars 08

Domino's Pizza
J'ai vu votre publicité à la télé. Celle où une fille qui ne comprend rien au foot (mais quelle abrutie alors !) laisse son copain et sa bande de copains qui commandent aussitôt une pizza. Déjà, je trouve votre campagne extrêmement « cliché » et limite, mais lorsque je vois que ce n'est pas une pizza qui est livrée mais une femme habillée en pizza, je suis consternée.
C'est une pizza ou une femme qui sera dévorée ? Femme qui plus est, est prête à tout pour les satisfaire. Une femme obéissante, consommable, disponible. Une prostituée ?
Je me suis penchée sur vos dépliants après visionnage de la pub. Moi qui avais simplement l'habitude d'un numéro de téléphone pour commander, sans même regarder le menu ! J'en ai eu un haut le cœur de voir une femme pour chaque pizza. Il y en a pour tous les goûts. On la commande, on la consomme et on jette l'emballage.
Bravo ! Vraiment ! Belle campagne !
Cela est abject pour toutes les femmes et encore plus lorsqu'on pense aux problèmes de prostitution inhérents aux manifestations sportives. La coupe du Monde de football a fait couler beaucoup d'encre et d'indignation face à ces femmes prostituées consommables, trafiquées par des réseaux pour beaucoup d'entre elles. Il semble que vous vous en amusiez. Ignoble.
Sachez que , avant d'être « consommables », les femmes se nourrissent aussi. De pizzas éventuellement. Plus jamais je ne commanderai chez vous.
Alice COUDENE, ancienne cliente, juillet 08

Spéciale 8 mars !
Au service publicitaire d'Yves Rocher, un(e) petit(e) malin(gne) en panne d'inspiration a regardé son calendrier et a trouvé que le 8 mars, c'était la journée internationale des femmes : bingo ! La nouvelle publicité de l'enseigne, toute noire et aux lettres dessinés à la va-vite, style "Attention, rebelle qui écrit sur les murs", est donc le dessin d'une "fausse" manifestation de femmes, réclamant à grand renfort de porte-voix "La beauté pour toutes", "-50% sur tout le magasin", et brandissant des slogans d'une consternante débilité : "Belles oui, ruinées non", "Belles de 7 à 77 ans"... Autrement dit, ce que les femmes revendiquent, leur seule et unique préoccupation, leur seule perspective de vie meilleure en ce monde, c'est la baisse du prix des cosmétiques ! Le slogan de la marque est "Yves Rocher, on n'a jamais autant respecté la nature des femmes" : eh bien maintenant que l'on sait quelle est la conception de la nature des femmes chez Yves Rocher, on va aller se faire respecter ailleurs.
Alice RALLIER

différence officielle
Assedic, le site officiel de l'assurance chômage
http://www.assedic.fr/assedic/assedic.portal
La page d'accueil est partagée en deux : à gauche, sur fond rouge les demandeurs d'emploi (au masculin "neutre") ; à droite, sur fond bleu, les "employeurs" (toujours au masculin "neutre", les organismes publics ont toujours autant de mal à féminiser les fonctions, les métiers, les titres...). Il aurait été facile d'écrire "demandeurs-demandeuses d'emploi" et "employeurs-employeuses", mais le masculin neutre, parait-il, englobe les deux sexes.
Seulement voilà, les images associées aux deux parties du site ne sont pas aussi "neutres" ! En effet, à gauche, sur fond rouge, l'onglet "demandeurs d'emploi" montre une image de femme, la bouche entrouverte et le regard un peu inquiet. En parallèle, sur fond bleu, les "employeurs" sont symbolisés par une image d'homme, la bouche bien fermée, vaguement souriant, le regard rassurant... Belle image égalitaire véhiculée par le site d'un organisme public ! Les femmes demandent l'emploi et les hommes l'offrent ! Etait-il si compliqué de faire figurer des silhouettes d'hommes et de femmes des deux côtés ? N'y a-t-il vraiment pas d'hommes au chômage, et pas de femmes qui recrutent en France ?
Une telle page d'accueil est inacceptable pour un site officiel.
Maria Candea, fév. 08

emballée en quatre images
page d'accueil du site http://www.j-assure-ce-soir.com
Il s'agit d'un diaporama de quatre images :
1-Un homme en costard les pieds sur son bureau et les mains croisées sur la nuque (il fait ce qu'il veut parce qu'il est le chef et que les autres sont à sa disposition pour satisfaire son désir immédiat), se demande quel cadeau il va faire à la femme avec laquelle il a rendez-vous le soir même (car c'est bien connu pour séduire une femme il faut lui offrir des cadeaux !)
2- Un centre commercial rutilant de plusieurs niveaux, (genre le moindre truc là-dedans coûte les yeux de la tête mais « Chérie rien n'est trop beau pour toi ! Je vaux cher et tu m'appartiens, donc tu vaux cher aussi ! ») A l'extrême droite une femme debout au téléphone déjà un sac à la main prête à foncer chercher « Le Cadeau », sourire forcé, elle fixe l'internaute, (son air niais la rend tellement serviable.)
3- Une rue en noir et blanc, un scooter flou au milieu de la scène (les livreurs sont comme les anges ils n'ont pas de sexe).
4- Un homme relax entoure une femme déjà à moitié à poil (eh oui quand on assure, tout va très vite), une bretelle seulement est visible. A la vue du cadeau rose (forcément les femmes aiment le rose), elle sourit béatement. (Elle paraît tout à fait conquise).
5- Il n'y a pas de cinquième image mais celles et ceux qui veulent connaître la suite peuvent se rendre sur http://www.tu-vas-voir-com-je-la-nik-ce-soir.com
La Mission est accomplie, un grand bravo à ce site !
Florence Cassisi, fév 08

pourquoi si nue ?
Versace (Le Monde, 9 février)
On voit jusqu'au haut des cuisses les jambes nues d'une femme chaussées de sandales à talons hauts et lacets sur la cheville (pied en quelque sorte ficelé). Elle tient dans la main droite un tissu orangé et dans la main gauche un sac orangé qui touche presque terre. Son poignet gauche est caché par trois lourds anneaux en bracelet. Ce qui peut faire penser : 1) qu'elle est nue, 2) que c'est une esclave. Dans les deux cas, une publicité sexiste.
Nicole ERNEST, 8 février 2008

ils ne pensent qu'à ça !
banque ING Direct.
Image d'une jeune femme en robe orange, assise sur un 'tape derrière' (le jeu d'enfant) de square. La photo semble prise d'en-dessous (sa robe). Le texte dit "Et hop ! Plus haut les intérêts." ... La pub semble dire que les intérêts sont le derrière de cette femme. Le capital féminin se situerait sous nos jupes ? C'est ce que le jeu mot/image de cette pub semble dire.
Dominique Raffin, 9 fév 08.

carrément ringard
Depuis quelques jours, Neuf Télécom diffuse une pub digne d'une autre époque.
Une classique discussion entre deux publicitaires où ils mesurent les appels vers le 1099.
Quand il y a des photos de femmes à poitrine plus ou moins mise en avant sur des panneaux, ça fait monter le nombre d'appels, alors qu'une fois les panneaux baissés, personne n'appelle le numéro.
En gros, sympa :
o le corps de la femme fait vendre de l'abo internet (mais bon, la ficelle est si grosse…) mais en plus
o c'est monsieur qui achète de l'internet ! (vision déjà dépassée…)
Luce Avérous, 11 janvier 08

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