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"Franchement", utiliser la violence contre les femmes est indigne !

Voici la lettre que nous adressons aux responsables de Reporters sans frontières. Nous vous proposons de reprendre ce texte ou de vous en inspirer, et d'écrire vous aussi, de préférence par la poste, ce qui est bien plus effficace qu'un courriel. Les responsables d'une campagne savent que, pour UNE lettre qu'ils reçoivent d'un-e protestataire, il y a MILLE autres personnes qui sont tout aussi mécontentes mais n'ont pas pris le temps d'écrire.
Vous pouvez aussi envoyer un courriel à Reporters sans frontières.

ci-dessous, réponse de RSF, et nouvelles réactions de Chiennes de garde

Action n°32 de La Meute

Lettre ouverte de La Meute des Chiennes de garde à Reporters sans frontières
Gérald Sapey, Président de RSF International
Pierre Veilletet, président de RSF France
Jean-François Juillard, secrétaire général

Paris, le 16 mars 2009
Messieurs,
Pour faire connaître au grand public votre bilan annuel de la liberté de la presse dans le monde, vous avez choisi, illustrant votre campagne en France, la photo d'un buste de Marianne, symbole de la République. Des traînées rouge sombre coulent de son nez et tombent sur sa tunique, comme s'il s'agissait d'une femme ayant reçu un coup de poing en pleine figure et saignant du nez.
Vous accompagnez cette image-choc du slogan en gros caractères : « Franchement, elle l'a cherché ».
En bas et en tout petits caractères, l'explication : « La France est 35e sur 168 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. »

Utiliser l'image d'une femme violentée, en l'accompagnant du commentaire « Franchement, elle l'a cherché », vous place du côté des conjoints agresseurs qui se justifient en affirmant que, « franchement », une femme battue est responsable de l'agression qu'elle a subie.
Sans doute aviez-vous l'intention de communiquer au second degré, mais pour les victimes de violences conjugales (2 millions de femmes en France), comme pour les agresseurs, c'est le premier degré, la représentation de violences contre une femme, qui restera en mémoire, avec la légitimation que vous lui donnez.

Qu'on la prenne au premier ou au second degré, votre campagne fait avant tout la promotion de la violence, à la fois contre le symbole de la République et contre une figure féminine à laquelle chaque femme voyant votre affiche peut se sentir identifiée. Et Marianne, femme ou République, l'aurait « franchement cherché » ! Ne percevez-vous pas le danger qu'il y a à promouvoir la violence dans n'importe quelle situation, et le dommage qui peut en résulter pour l'image de RSF ?

Nous vous exprimons notre totale désapprobation pour le sexisme de cette campagne, et vous demandons de renoncer à la diffuser dorénavant.
Quant à nous, quels que louables que soient vos buts, nous ne soutiendrons plus une organisation qui utilise et banalise la violence contre les femmes.

Les Chiennes de garde

LETTRES DES MEMBRES DE LA MEUTE adressées à RSF
Chantal Sayegh-Dursus

Une publicité percutante n'est pas nécessairement dégradante ou sexiste.
Il est vrai que la France fait partie des pays du Sud de l'Europe, avec l'Italie, la Grèce, l'Espagne ou le Portugal, où les violences faites aux femmes, étant courantes, sont culturellement acceptées. Et une telle publicité devrait peut-être parler à son public.
Mais nous, Chiennes de Garde, avons l'illusion de croire que les discriminations diverses faites aux femmes, qui dans nos sociétés sont déjà considérées comme des citoyens de seconde zone, ne devraient pas perdurer. Car non seulement elles nous sont préjudiciables dans tous les domaines (emploi, politique, criminalité…), mais elles nous placent au dernier rang, non seulement dans l'Europe des 27, vis-à-vis des pays du Nord, mais aussi au niveau mondial.
Donc une campagne publicitaire, faite, qui plus en est, par Reporters Sans Frontières, se devrait de donner une image plus évoluée de la France dans le monde. Et surtout, de la placer dans le peloton de tête, et non point comme « lanterne rouge », dans le domaine de l'égalité des sexes et de la représentation des femmes.

Martin Dufresne
Collectif masculin contre le sexisme, Montréal, Québec

Celle-là, c'est vous qui l'avez cherchée!
Est-ce le rapprochement annoncé de la France avec l'administration cubaine qui vous amène ainsi à perdre toute retenue et à-propos dans vos choix d'illustrations?
Je m'associe à La Meute des Chiennes de garde pour réclamer le retrait d'une illustration et d'un slogan atroces qui non seulement ne démontrent en rien votre argument mais réitèrent un stéréotype alimentant la violence conjugale et misogyne en général.
Sans doute cherchez-vous simplement à attirer l'attention avec une image-choc... Mais cette illustration et surtout ce slogan semblent plutôt démontrer une faillite morale de votre part, une lacune qui, à la limite, justifie plutôt que dénonce les limites imposées à la liberté de presse en France où l'on n'hésite pas à faire aussi peu de cas d'un grave problème de société.
Auriez-vous utilisé une image de Noir lynché avec la même insouciance?
Retirez au plus vite cette image qui vous discrédite comme humanistes et comme organisation libertaire.

Geneviève Guernier, Montréal
Je remarque combien cette publicité tombe à point alors qu'un débat gigantesque est suscité de ce côté de l'Atlantique par l'annonce de la violence qu'a exercée un chanteur populaire sur sa compagne, également chanteuse (il s'agit du couple de Rihanna et Chris Brown). Les médias se sont délectés des photos (sans retouches, pour une fois) du visage tuméfié, monstrueux et méconnaissable de la jeune femme alors que Brown venait de la battre.
Le slogan de RSF pourrait avoir été tiré des résultats d'un sondage du Boston Public Health Commission (BPHC) sur la situation de ce couple. Voir l'article du BPHC (en anglais)
En résumé, la moitié des jeunes hommes et jeunes femmes interrogé-es ont déclaré considérer que la chanteuse est «responsable d'avoir été battue par son ami ».
J'imagine que les bonnes gens de RSF goûteraient la douce ironie de cette coïncidence.

Sylvère-Romain LABIS
L'allégorie de la République dans une telle situation, c'est d'un goût discutable. Certains, ces derniers temps, proclament à qui veut les entendre que la République, c'est ringard, archaïque, etc.
Êtes-vous de leur côté ?
« Franchement, elle l'a cherché ».
Certainement, dans votre esprit, c'est évidemment à prendre au second degré. Ce qui circule sur Internet démontre que beaucoup de gens s'excitent à la vue d'une femme battue et saignante. Des gens considèrent que les femmes sont là pour ça. Des cibles, des victimes par destination.
Sans parler de celles qui ont subi l'agression, qui sont bien plus nombreuses que les statistiques veulent bien l'avouer et qui reçoivent ce type de message comme une accusation, une agression supplémentaire.
Je veux croire que c'est sans le vouloir que vous accentuez la victimisation des femmes.
Je trouve un peu irresponsable d'afficher encore une image de femme brutalisée, et dont on suggère qu'elle a été violée, comme si nous n'étions pas fréquemment agressés par ce type d'images.

Jane Ossent
Objet : Campagne, a caractere AGRESSIF envers la gente feminine
Messieurs, les responsables de cette campagne ……
Comprenez notre indignation, pour cette illustration, de la liberte de la presse , representee par un visuel agressif a double sens !
« Une femme, violentee, blessee a sang »avec pour slogan, ce justificatif masculin :
« Elle l'a bien cherché »
Femme representee par le buste de Marianne, qui saigne abondamment du nez …..comme tant de femmes qui se font défigurer, au quotidien.
A vous Messieurs, je m'adresse, pour vous dire, que cette publicite est une HONTE
Oui, honte à la presse, qui se fait le porte-parole du machisme et de la violence envers les femmes.
Ne pouvons-nous n'être representées que NUES ……ou VIOLENTÉES ?
Notre existence se résume-t-elle seulement à ces clichés que vous utilisez toujours ?
Pour comble d'irrespect et d'arrogance, VOUS rajoutez ce slogan :
« ELLE L'A BIEN CHERCHÉ »
La liberte d'expression, ce n'est pas PROPAGER, l'oppression féminine, par de subtiles et viles suggestions d'affiches, en donnant « LIBRE COURS » aux bas instincts sexistes
Je m'insurge, en temps que femme, respectable !si vous me le permetez !, et s'il nous reste encore ce droit , ainsi qu'au nom de toutes ces autres que vous humiliez de la sorte, mais qui ne prennent pas le temps de vous en faire reproche..
À mon avis, cette affiche, est le cas de figure-type, où la liberte de la presse ne devrait pas être ! Car c'est la porte ouverte à tous les abus. Vous venez de nous en donner la PREUVE…….
« QUELLE HONTE »
Vous aussi, vous l'avez bien cherché, quand, nous nous RÉVOLTONS ……
J'espère qu'un de vos membres aura l'intelligence de s'excuser de telles maladresses irréfléchies, et fera en sorte de retirer ces horreurs de la circulation ; nous sommes déjà tant abreuvées de ces calamités dans l'espace public.
Une femme parmi tant d'autres, que vous outragez en banalisant la violence faite aux femmes

Selda DE CARVALHO
Votre publicité, la Marianne battue, est immonde, de mauvais goût et me fait remettre en question le respect que je portAIS à votre organisation. Je ne la soutiendrai plus jamais.
La défense des droits, c'est la défense des droits de tous les humains, c'est le respect de TOUS les humains. Vous l'ignorez, comme vous venez de nous le montrer. Nous, les femmes, nous n'acceptons pas d'être traitées comme le rebut de la société.

valéri.e bouillon, sculpteur.e plasticien.ne Zerose
RSF bonjour,
Je souhaite vous faire part de mon dégoût concernant votre campagne d'affichage française.
Alors c'est donc ainsi que vous pensez défendre les droits de quiconque ? En instaurant encore et toujours un rapport de force ?
Mais le problème de la liberté en général et de celle de la presse en particulier, n'est-il pas, de fait, dans un rapport de force inégalitaire entre ceux qui ont les moyens de 'cogner' et ceux qui n'ont que leur 'plume' pour défendre leurs idéaux ?
Mais ce qui me heurte encore davantage dans cette affiche, c'est qu'avant d'y voir quel que symbole que ce soit (à savoir la République Française), j'y vois une femme violentée et ça me fait mal, ça me fait très mal. Alors que tous les deux jours une femme meurt sous les coups de son conjoint en France, RSF-France ne trouve rien de mieux que d'utiliser une image de femme cognée pour illustrer sa lutte pour les droits humains. Et assortie de la mention “Elle l'a cherché” !!! Ben voyons, c'est la première défense invoquée par le conjoint-cogneur !!
Je ne pense pas que cela fasse honneur aux valeurs que vous défendez et je vous demande instamment de retirer cette affiche de votre site.

Cécile Bourgain
Soutenant la meute des Chiennes de garde, j'ai découvert par leur intermédiaire votre odieuse campagne publicitaire, qui "joue" sur la triste réalité des violences contre les femmes pour promouvoir la liberté de la presse.
Cela paraît invraisemblable que des personnes luttant pour les droits humains aient à ce point négligé l'injure faite aux femmes battues par cette campagne.
J'espère que vous réagirez au plus vite aux voix qui s'élèvent contre cette campagne et penserez davantage aux droits des femmes à l'avenir.

Alice RALLIER, Valenciennes
Je suis anéantie de consternation par votre nouveau visuel (la Marianne ensanglantée qui "l'a bien cherché"). Il est probablement inutile que je vous explique pourquoi, les réponses habituellement faites par les publicitaires et autres "créatifs" invoquant invariablement dans ce cas le "second degré", le "style décalé", l'"humour" et/ou "la nécessité de faire parler de la campagne". Or, il se trouve que j'en ai ras-le-bol de m'user le clavier en pure perte.
Je me contenterai donc de vous fournir l'information suivante : il m'arrivait d'acheter votre album de photos et d'en faire la promotion autour de moi, je ne le ferai plus. Et de vous livrer (si vous lisez toujours) ma réflexion philosophique en prime : si ceux qui se réclament de la liberté de la presse et de la justice en général ne voient rien à redire à ce genre de visuel, qu'ils remplacent donc tous les honnêtes journalistes (qui sont d'autant plus à plaindre qu'ils ne sont pas en mesure de choisir ceux qui les défendent) moisissant pour leur malheur dans tous les cachots des quatre coins de la planète. Je pense que le monde se portera mieux sans eux.
Aves mes regrets.

(message antérieur, pour information)
Coordination lesbienne en France
Nous avons pris connaissance avec effroi de l'affiche que vous proposez à la presse sous le thème « campagne France » pour la promotion de votre bilan annuel de la liberté de la presse dans le monde.
La statue de « Marianne », au visage ensanglanté avec le slogan : « Franchement, elle l'a cherché » utilise un lieu commun extrêmement misogyne qui justifie les violences faites aux femmes. Quelle liberté de la presse êtes-vous censés défendre, quelles règles déontologiques vous appliquez-vous ? Comment croyez-vous que ce message peut être perçu ?
Nous refusons que les violences faites aux femmes soient ainsi banalisées et vous demandons, à la veille du 8 mars, journée des femmes, de bien vouloir retirer ce visuel de votre site et de toute diffusion..

Micheline Carrier, éditrice de Sisyphe, Montréal
Sujet: votre publicité banalisant la violence faite aux femmes
Messieurs (et mesdames aussi s'il y en a qui ont participé à ce choix),
Le site féministe Sisyphe.org, dont la fréquentation dans la francophonie atteint en moyenne 8 000 visiteurs et visiteuses par jour, se joint à la Meute des Chiennes de garde pour dénoncer la publicité que vous avez créée dans le but de faire connaître votre bilan annuel.
La liberté d'expression nous est chère, nous aussi, mais nous ne l'exerçons sur le dos de groupes victimes de discrimination et de violence, comme vous le faites.
Nous endossons entièrement les arguments de La Meute des Chiennes de garde et nous vous promettons une très large diffusion de cette dénonciation dans les réseaux intellectuels, féministes et communautaires de l'ensemble de la francophonie. Nous n'avons pas l'intention de relayer à nouveau l'information de votre organisation si vous ne retirez pas cette publicité banalisant la violence à l'égard des femmes et ne présentez pas d'excuses. La liberté d'expression ne justifie pas tout, et la violence contre les femmes est un crime encore plus grave que la restriction du droit à la liberté d'expression.

Yvette Roudy, ancienne ministre
Je m'associe tout à fait à ce texte. Cette image est indigne.

humour de dogue (blog)
Qu'il s'agisse de premier ou de second degré, votre visuel à la Marianne tabassée fait la promotion de la violence :
- envers "la femme" qui peut être chacune d'entre nous,
- envers "le symbole de la République", et la République ce sont les citoyen-nes !...
Femme ou République qui aurait "franchement cherché" selon vos termes ... à être tabassée ? Je trouve “franchement” dangereux de promouvoir la violence en général. Le monde est déjà violent notamment envers les femmes. Je ne comprends vraiment pas en quoi un tel visuel peut servir vos objectifs, à moins de chercher à attirer les cogneurs ou de promouvoir un monde de non-droit ? ... En tant que femme, militante féministe et adhérente d'Amnesty International, je tiens à vous dire ma stupéfaction et mon écoeurement devant un tel choix ! En espérant que ce visuel soit vite abandonné ...

Isabelle VINCENDON
Je partage totalement l'indignation de l'association « les chiennes de garde » devant l'illustration que vous avez choisie dans votre campagne pour la liberté de la presse.
Aucun grief, aucun reproche ne justifient de battre une femme.
Vous me faites penser à la triste blague sur les juifs et les coiffeurs : « cette nuit, la police a mis en prison tous les juifs et tous les coiffeurs. Ah bon ? Pourquoi les coiffeurs ? »
Eh bien, dans votre affiche, c'est pareil : « RSF enfonce le clou de la femme battue qui l'a bien cherché, et de toute façon les femmes battues font partie du quotidien de l'humanité, on peut donc les utiliser dans la publicité ; et par ailleurs il y a un problème de liberté de la presse . Ah oui, vous avez raison, il y a un problème de liberté de la presse ».

Jacqueline Shernetzky
Je figure parmi les 6.674 personnes de 58 pays qui, depuis l'an 2000, ont signé le Manifeste "Non à la publicité sexiste". Je suis également membre de plusieurs réseaux ou associations (dont le Zonta International qui regroupe 35.000 femmes occupant des postes de responsabilités dans 70 pays du monde).
Je viens de consulter votre site où j'ai découvert l'illustration de votre dernière campagne en France par la photo d'un buste d'une Marianne ensanglantée que vous commentez d'un énorme bandeau "Franchement elle l'a cherché", suivi , en petits caractères, du classement de la France au tableau de la liberté de la presse et de votre signature "Reporters sans frontières".
J'apprécie la cause que vous défendez et le fait que votre agence ou équipe publicitaire ait voulu retenir un visuel-choc pour votre campagne.
Ce visuel-choc est réussi! Mais pourquoi l'avoir fait en éclaboussant de mépris la cause des femmes victimes de violences?
Supposez un instant qu'une femme qui vous est chère (votre mère? votre épouse? votre fille? une amie? une collaboratrice?) soit tabassée et qu'un journaliste en rende compte en écrivant "Franchement, elle l'a cherché"! J'imagine que votre réaction devant une telle insulte, gratuite, méchante et machiste ressemblerait beaucoup à celle que j'ai face à votre publicité.
Au nom de toutes les femmes victimes de violence dans le monde (en France 1 femme sur 10 est victime de violences conjugales et tous les 2 jours 1/2 une femme meurt sous les coups), votre publicité me choque et m'indigne.
Je vous demande de bien vouloir la retirer telle qu'elle se présente.
Il est facile de la modifier sans lui retirer son impact. Ceci, d'autant plus qu'elle se trompe de message. Il suffit, par exemple, de conserver la photo de Marianne ensanglantée (pour le choc visuel) et de remplacer le bandeau "franchement elle l'a cherché" par un nouveau bandeau tel que :
"Liberté de la Presse :
France classée 35ème sur 168 pays!"
Cette nouvelle présentation aurait aussi l'avantage de souligner le message qui est le vôtre..

Alice COUDENE
Je tiens à vous faire part de mon indignation face au visuel de la campagne France de RSF.
Ce visuel montre un buste de Marianne tâchée de sang avec le slogan « Franchement, elle l'a cherché ! » et en petit caractères « la France est 35eme sur 168 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières ».
Je ne comprends pas le sens de ce visuel. « Elle l'a cherché ! » : combien de femmes en France et dans le monde subissent des violences justifiées par les agresseurs grâce à ce « elle l'a cherché ! » ! Comment une organisation telle que RSF peut-elle utiliser la violence faite aux femmes comme argument de campagne ?
C'est une véritable honte et cela remet considérablement en cause l'estime que je donnAIS à votre organisation.
Vous rétorquerez sans doute que je manque d'humour et que ce visuel se prend au 2nd degré. Alors allons demander aux 166 tuées par leurs conjoint en 2008 en France comment elles goûtent à ce 2nd degré depuis le cimetière, ainsi qu'à leurs enfants et aux millions de femmes battues qui luttent chaque jour pour leur vie. Vous contribuez à la valorisation des agresseurs et détournez leur culpabilité sur les victimes.
C'est encore plus ignoble de votre part, une organisation qui prétend se battre pour la liberté. C'est pourquoi je vous demande de retirer au plus vite cette campagne absolument indigne de vous.

Laurence Galand
Je me permets de vous signaler la perplexité qui m'envahit au regard de votre visuel représentant une Mariane au visage ensanglanté, illustrée de ces mots : « Franchement elle l'a cherché ».
Il me semble impossible que vous ignoriez que de nombreuses femmes en France vivent une violence conjugale quotidienne, que certaines meurent sous les coups de leur conjoint qui pense que « Franchement, elle l'a cherché ».
Je suis convaincue qu'une telle image encourage un tel comportement.
Vous y avez réfléchi, j'imagine. Alors pourquoi cette image ?
Franchement, je cherche. Et pour le moment, je trouve juste ça affligeant..

Suzelle Lambert
Franchement de mauvais goût !
Madame, monsieur,
Votre publicité "Franchement elle l'a cherché" me navre infiniment. Si
c'est là la liberté de la presse que vous revendiquez, j'avoue que je
ne vous suis pas dans ce glissement.
Je trouve déplorable d'utiliser la liberté d'expression d'une façon
aussi irresponsable. Cette publicité donne à penser qu'il est légitime (ou banal) de battre une femme (ou un pays) qui ne se conduit pas selon
nos attentes. La violence conjugale est un fléau planétaire et
reprendre les paroles mêmes des agresseurs (« elle l'a bien cherché ») pour défendre votre cause, vous place du côté de la tyrannie, non de la
liberté. L'humour du propos ne justifie en rien ce dérapage.
La fin ne justifie pas tous les moyens.

Carole Ledoux
Je suis profondément choquée par votre campagne publicitaire dont le message banalise et, pire, légitime les violences faites aux femmes. Quand on sait qu'en France, une femme sur dix est victime de violences conjugales, c'est absolument révoltant !

Laurent Philippet
Votre dernier visuel mettant en scène le buste de Marianne ensanglantée pour remettre en cause la liberté de la presse en France n'est pas acceptable.
Utiliser l'image d'une femme battue pour dénoncer le manque de liberté de la presse est ignoble que ce soit au 2nd, 3e ou é-nième degré.
Cela illustre tristement un fait réel atroce : "une femme meurt tous les 2 jours en France de violence conjugale".
La violence contre les femmes ne doit pas, au même titre que tout autre forme de violence envers un être vivant, servir d'illustration détournée.
Auriez-vous imaginé une personne de couleur tenue en laisse, le corps marqué de traces de fouet avec le même slogan écrit en gros "Franchement elle l'a cherché" suivi du message en tous petits caractères "La France est 35e sur 168 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières" ? Non !
Avez-vous pensé à la réaction suscitée par une telle affiche sur les femmes et enfants battus et sur les conjoints "batteurs" ?
Les 1ers seront anéantis tandis que les 2nds seront valorisés.
Une organisation que je pensais louable ne recevra plus mon soutien tant qu'elle continuera comme beaucoup d'autres à banaliser la violence contre les femmes.

Véronique J
franchement, c'est odieux
Madame, Monsieur, je suis scandalisée par l'affiche de votre campagne - qui représente un buste de Marianne victime de violence. C'est insupportable de voir sans cesse mise en scène la violence contre les femmes pour faire passer n'importe quelle idée ; de cette façon, vous banalisez cette violence, grâce à vous elle est toujours plus intégrée, admise, non-remise en question. Savez vous qu'en France ce sont plusieurs femmes par semaines qui décèdent sous les coups de leur conjoint ?
Je suis profondément choquée par l'image de cette affiche, et complètement indignée lorsque je lis le slogan. Aujourd'hui encore dans notre société de nombreuses personnes pensent que les femmes victimes de violence « l'ont bien cherché », alors que nous baignons dans un système patriarcal qui nous apprend dès le plus jeune âge à tolérer la violence masculine.
Oui, en voyant cette affiche je réagis moi aussi au premier degré, je me sens concernée par la violence faite aux femmes, et je trouve honteux que vous essayiez d'utiliser mon émotion pour faire passer un autre message, fût-il sur la liberté de la presse. Ce mélange des genres est scandaleux. D'ailleurs, en mettant en comparaison la violence faite aux reporters avec la violence faite aux femmes, vous affaiblissez considérablement votre message - votre lutte en devient presque dérisoire.
Je vous demande de retirer immédiatement cette affiche. En attendant, je décide de cesser tout soutien à votre association (je n'achèterai plus vos parutions).

Françoise Hatchuel
Je suis très fâchée de votre dernière campagne de presse que vous avez choisi d'illustrer par la photo d'un buste de Marianne "agrémenté" de traînées rouge sombre coulant de son nez et tombant sur sa tunique, comme s'il s'agissait d'une femme ayant reçu un coup de poing en pleine figure et saignant du nez.
Vous accompagnez cette image-choc du slogan en gros caractères : «
Franchement, elle l'a cherché ».
En bas et en tout petits caractères, l'explication : « La France est 35e sur 168 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par
Reporters sans frontières. »
Utiliser l'image d'une femme violentée, en l'accompagnant du commentaire « Franchement, elle l'a cherché » est tout bonnement odieux et reprend les pires clichés machistes. C'est le raisonnement type de tous les conjoints agresseurs qui se justifient en affirmant que, « franchement », une femme battue est responsable de l'agression qu'elle a subie. Sans parler évidemment des femmes violées qui, chacun le sait, ne sont que des allumeuses ayant bien cherché ce qui leur arrive...
Au-delà du degré supplémentaire d'ignominie qu'ajoute le caractère sexiste de l'image utilisée, je m'étonne qu'une association comme la vôtre fasse appel, même au second degré (j'ose espérer que c'est le cas) à un raisonnement justifiant la violence, quelle qu'elle soit. "Ils l'ont bien cherché" n'est-ce pas ce que disent tous les assassins de journalistes contre lesquels vous luttez à juste titre ?
J'avais jusqu'à présent une haute opinion de votre association. Cela ne sera plus le cas tant que vous n'aurez pas retiré cette campagne et fait des excuses publiques à toutes les femmes doublement victimes, non seulement de coups mais de l'accusation d'en être responsables, et qui doivent lutter au quotidien pour retrouver confiance en elles. Elles sont 2 millions en France, et à coup sûr, votre campagne va "franchement" être un appui précieux pour elles... La volonté (louable) d'attirer l'attention sur une cause juste ne peut justifier l'utilisation d'image et de phrases chocs dont on sait qu'elles marquent plus qu'insidieusement les esprits. Le cerveau humain les enregistre et, sollicité comme il l'est dans l'espace public dans lequel elles apparaissent, ne peut prendre le temps de les traiter.
L'argument du second degré et de l'appel à la réflexion n'est valable que dans le cadre, par exemple d'une exposition où chacun-e se rend délibérément et prend le temps de se questionner sur ce qu'il ou elle voit et reçoit.
Je vous exprime donc, avec les Chiennes de Garde, ma totale désapprobation pour le sexisme de cette campagne, et vous demande de renoncer à la diffuser dorénavant.
Quels que louables que soient vos buts, je ne soutiendrais plus une
organisation qui utilise et banalise la violence contre les femmes tant que vous n'aurez pas présenté des excuses publiques.


Plusieurs membres de La Meute des Chiennes de garde ont reçu cette réponse, identique pour tous (même les hommes se voient salués d'un « Madame » !)
Précisions : Mix-Cité n'a nullement « organisé » cette campagne de lettres à RSF : elle a été l'une des premières associations à protester.
L'argument « cette image relève d'une campagne ancienne » nous semble des plus douteux. Selon le propre classement de RSF, la France était 31e en 2007, et le bilan 2008 de RSF indique qu'elle a "encore perdu 4 places" ; elle est donc 35e - comme indiqué sur l'affiche. En outre, dans l'espace "Presse" de leur site, pour la France, il n'y a que ce visuel.
Quoi, il y est encore ? Demandons-leur de l'enlever !

RÉPONSE DE RSF (un copié-collé !), signé de Hervé Deguine
27 mars 2009
Madame,
Nous avons bien reçu le courrier que vous nous avez adressé suite à la campagne organisée par Mix-Cité et vous remercions de l'intérêt que vous portez aux activités de notre organisation.
Ainsi que nous avons eu l'occasion de l'indiquer à cette association, le but du visuel dont vous contestez la légitimité était de marquer les esprits en attirant l'attention sur les atteintes à la liberté de la presse en France même. La France est ici représentée par l'icône officielle qui la symbolise dans les lieux publics, et notamment dans les tribunaux où la presse est souvent maltraitée. Mariane ne représente ni une femme, ni un homme ; elle incarne la République, et c'est bien ce symbole bafoué que nous dénonçons. Le "elle" de "Franchement, elle l'a cherché" ne se rapporte pas à la femme en général, ni à une femme en particulier, mais à la France, comme l'indique clairement la légende figurant au-dessous du visuel ("La France est 35e sur 168 pays au classement mondial..."). Je ne pense pas qu'il y ait la moindre ambiguïté dans cette campagne, par ailleurs conçue par des femmes.
Mix-Cité mène un combat tout à fait légitime et nécessaire en faveur de l'égalité des sexes et dénonce à juste titre l'usage de la violence entre les sexes. Il y a sans aucun doute beaucoup à faire dans ce domaine et Reporters sans frontières participe d'ailleurs à cette lutte depuis sa création en 1985, en soutenant notamment les femmes journalistes victimes de violences en raison de leurs écrits. Ce serait se tromper de cible que de nous voir en adversaires.
Enfin, pour votre information, et contrairement à ce qu'indique Mix-Cité, cette image relève d'une campagne ancienne, datant de 2006 ou de 2007. A l'époque où elle a été diffusée, il n'y a eu aucune réaction d'aucune association. Elle ne figure plus sur notre site qu'à titre d'archives et n'a pas vocation à être diffusée de nouveau.
Si vous souhaitez d'autres informations sur nos campagnes de presse, n'hésitez pas à contacter notre directrice de la Communication, Quitterie de Livonnière, ou notre directrice du marketing, Karine Larue
.

Nouvelles réponses de Chiennes de garde

Béatrice Fracchiolla, maîtresse de conférences en Sciences du langage
Monsieur,
Votre courrier est étonnant. D'abord parce qu'il écorche (à nouveau) Marianne, qui prend en effet deux -n. Ensuite parce qu'il répond indifféremment à tous les courriers reçus sans distinction de provenance (qu'il s'agisse des Chiennes de garde ou de Mix-Cité, finalement, tout ça serait la même chose). Enfin, parce qu'il suppose que seules les femmes sont susceptibles de réagir à votre campagne, en répondant indifféremment aux hommes et femmes par le terme d'adresse "Madame", ce qui pourrait facilement être pris comme une réponse sexiste caractérisée.
Marianne, contrairement à ce que vous soutenez, est la représentation allégorique de la Liberté et de la République et non de la France. Par ailleurs, si elle est certes représentation symbolique, c'est bien sous les traits incontestables d'une femme (qui a d'ailleurs eu pour modèle quelques-unes de nos actrices les plus célèbres : Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Laetitia Casta...).
Il ne s'agit pas ici de vous traiter en adversaire, mais de vous mettre fortement en garde contre les effets de manche et de métaphore qui, étant imagés et souvent faciles, sont ici à double tranchant et sont plus facilement lisibles par un premier degré - très dommageable aux femmes, comme l'expliquait le courrier envoyé par les Chiennes de Garde. Car, au risque de nous répéter, ce que l'on voit d'abord, malheureusement, en passant devant votre campagne choc, c'est une femme battue qui, 'ayant "bien cherché", l'aurait également "bien mérité"; ce qu'induit implicitement la construction visuelle et textuelle de la campagne. Votre processus de métaphorisation n'est que second et latent, décryptable par la lecture d'un texte plus petit et peu clair. C'est cette gradation inversée qui est extrêmement gênante, alors que l'inverse eût été peut-être envisageable, à savoir, mettre en avant d'abord l'objet de la campagne, avec un texte approprié. En particulier, une simple formule interrogative de type "direz-vous qu'elle l'a cherché?" plutôt qu'une formule affirmative eût été moins incitative par rapport à cette violence. Pour finir, le caractère le plus gênant de tous dans cette campagne est l'utilisation de la violence pour dénoncer la violence, que ce soit à l'égard d'une femme ou à l'égard d'un homme.

Suzelle Lambert
J'avais très bien saisi le niveau de lecture de l'affiche, là n'est pas le problème, mais ce que vous ne saisissez peut-être pas, c'est que l'expression "elle l'a cherché" est très chargée symboliquement et son pouvoir évocateur nous ramène la violence conjugale au premier plan, entachant ainsi le sens que vous croyez véhiculer à travers ce message.
Que des femmes l'aient conçue ne m'étonne qu'à moitié; notre rapport à la culpabilité est si étroit et parfois si paradoxal.
Souvent les femmes victimes de violence elles-mêmes pensent qu"elles l'ont « bien mérité ».
Mais personne ne mérite d'être violenté, pas même un État. Penser ainsi me semble pernicieux.
Ceci dit, j'ai beaucoup de respect pour le travail de Reporters sans frontières. Je ne tenais qu'à dénoncer ce qui m'apparaît comme une erreur de jugement.

Carole Ledoux
Merci pour votre réponse. Je me permets d'y répondre ceci :
- je ne savais pas que l'association Mix-Cité dont vous parlez avait également réagi à votre campagne.
- Marianne, qui symbolise la France, est bel et bien représentée par une femme. La représenter violentée, c'est donc inévitablement représenter une femme violentée. La question n'est pas l'« ambiguité » de votre campagne, mais les différents messages dont elle est porteuse. Le second degré concerne bien la France, mais au premier, il s'agit bien de la représentation d'une femme violemment battue. Et quand ce premier degré banalise, et légitime même par le texte associé, un fléau social, dont sont victimes 1 femme sur 10 en France, on ne peut pas l'ignorer !
- le fait qu'une campagne soit conçue par des femmes ne garantit rien, malheureusement. De nombreuses femmes ne sont pas plus conscientes que les hommes de la portée de ce genre de messages, en particulier celles qui ne sont pas concernées par cette violence. Par ailleurs les femmes comme les hommes intègrent depuis l'enfance des représentations sexistes, en grande partie de façon inconsciente, ce qui les empêche d'avoir le regard critique nécessaire.
- je ne vous considérais pas comme un « adversaire », mais je vous exprimais mon profond désaccord concernant une campagne que vous avez réalisée.
- je me réjouis que vous n'ayez pas l'intention de la diffuser à nouveau. Cependant elle reste très facilement accessible sur votre site, ce qui poursuit sa diffusion sous une autre forme Il serait souhaitable pour les femmes, que ce message qui leur est préjudiciable, soit retiré.
Espérant que vous saurez prendre conscience du double message de votre campagne et surtout que vous serez vigilant lors de vos prochaines campagnes.

Selda DE CARVALHO
La République est représentée par une femme et vous ne pouvez empêcher qui que ce soit de prendre votre publicité au premier degré (je pense aux femmes battues et aux hommes violents).
Quant à l'argument qu'elle aurait été conçue par des femmes, cela ne change rien. Malheureusement toutes les femmes ne s'attardent pas devant les signes misogynes bien présents dans nos sociétés. Votre slogan en est la preuve puisqu'il dit la misogynie ordinaire…
Que vous preniez la défense des femmes journalistes me paraît logique puisque vous prenez celle des hommes journalistes ! Cela veut dire que vous prenez - et c'est très bien - la défense des journalistes.
Je ne souhaite pas d'autres informations sur vos campagnes de presse, je souhaite que vous respectiez toutes les femmes et pas seulement les femmes journalistes.

Auréline Décorne
Vous avez répondu à différent(e)s citoyen(ne)s concernant votre affiche choquante.
La plupart des annonceurs nous expliquent dans ce cas qu'ils n'ont en effet pas cherché à blesser qui que ce soit et ils font des excuses si c'est le cas. Ils prennent l'initiative d'enlever l'affiche de leur(s) support(s). Ils font preuve de modestie car ils savent qu'ils ne travaillent pas sur toutes ces problématiques et ils acceptent de reconnaitre qu'un message est fait pour être compris par les lecteurs (dont la moitié sont des femmes) d'autant plus quand des milliers d'euros de communication sont dépensés par les associations qui travaillent sur ces causes.
Vous avez répondu comme si vous étiez irréprochables et bienfaiteurs vis-à-vis des violences faites aux femmes journalistes, et comme si les paradoxes n'existaient jamais. Mieux, vous avez mis en doute la crédibilité de l'association Mix-cité en avançant que cette campagne date d'il y a plusieurs années : le temps vous donnerait plus de légitimité à continuer à promouvoir ce genre de publicité choquante sur vos supports de communication grand public ?
La meilleure réponse aurait été de prendre en considération les différents messages qui vous ont été envoyés et qui se recoupent tous : n'êtes-vous pas dotés d'un peu de compassion ? Êtes-vous si extérieurs à la violence faite aux femmes que cela vous ferait rester insensibles ? Êtes-vous inconscients au point de répondre sans réflexion sérieuse devant une question si délicate et si grave ?
Pour information, je ne suis pas de Mix-cité, donc ne me répondez pas comme si l'on pouvait se contenter de telles réponses, qui ont le mérite d'exister, mais qui restent dans l'incompréhension devant cette question redondante et générale de la lutte contre les violences.
La communication se doit d'être créative, de marquer les esprits, mais pas d'inciter à la violence. Vous savez très bien ce que l'ambiguïté de vos messages, ajoutée à d'autres messages équivalents dans notre société, tend à susciter dans les comportements.
N'insultez pas, s'il vous plait, la déontologie du journalisme ou celle de la création publicitaire, par votre anesthésie devant la souffrance ou, je l'espère, un simple manque de volonté d'ouvrir les yeux sur le moment.
Vous avez le droit de ne pas tout savoir, mais vous avez surtout le devoir de faire évoluer vos idées, quand un ensemble de personnes vous expliquent qu'elles ne peuvent plus soutenir votre association, compte tenu qu'elle ne respecte pas les règles de la création publicitaire concernant l'image de la femme. L'action de ces personnes est légitime et on ne peut plus logique, dans la mesure où vous parasitez leurs combats.
Merci de reconnaitre que vous n'étiez tout simplement pas au courant de l'existence de ces règles (ce n'est pas le cœur de métier des reporters de l'être), ni même les femmes que vous dites à l'origine de cette campagne et merci d'enlever cette publicité.

Après avoir protesté contre l'indigence de la réponse circulaire, Françoise Hatchuel a reçu cet aveu de reconnaissance d'Hervé Deguine :
« Sur le fond, nous avons de toute façon été sensibles à vos arguments et bien sûr nous serons plus vigilants à l'avenir. Votre démarche - la vôtre et celle de quelques autres personnes - n'a pas été inutile. »

Et cette dernière information, adressée par Hervé Deguine, secrétaire général adjoint :
"Nous sommes en train de changer notre site internet ; la campagne n'y figurera plus à partir du 27 avril."
Il serait temps !



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