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action N°34 - 1er mars 2010
LA MEUTE DEMANDE la création d'une instance chargée d'examiner toutes les publicités avant leur diffusion dans l'espace public.

Lettre ouverte des Chiennes de garde
aux présidents de la République, du Sénat et de l'Assemblée nationale


LA PUBLICITÉ NOUS TIRE VERS LE BAS.
ÇA SUFFIT !


Prévenir le tabagisme des jeunes - la cause est juste mais, pour en faire la publicité, l'association Droits des non fumeurs a utilisé un moyen dangereux : trois images représentant - avec une cigarette comme symbole sexuel - une fellation qu'un homme impose à une jeune fille dans un cas, à un jeune garçon dans les deux autres ; ces images, diffusées dans des lieux publics, sur des présentoirs de cartes gratuites, renforcent l'amalgame entre violence masculine et sexualité, ce qui est typique de la pornographie.
Comparer la dépendance au tabac avec le crime de viol sur mineur est abusif.
Exposer dans l'espace public des images pornographiques est une agression, d'autant plus cruelle que des millions d'entre nous ont été victimes de violences sexuelles.

Phénomène rare, cette campagne a été réprouvée à la quasi-unanimité. C'est le signe d'une prise de conscience dans l'opinion : une décision politique s'impose.
En France, les publicitaires ont pris un pouvoir démesuré : ils envahissent notre environnement et nous manipulent pour susciter des désirs qui modifieront nos comportements. Une fois de plus, la preuve est faite qu'ils usent de manière irresponsable d'un pouvoir qui, de surcroît, s'exerce sans contrôle. En effet, l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) n'intervient pas avant la diffusion des campagnes, sauf pour les spots télévisés ; elle peut demander le retrait d'une publicité après avoir reçu des plaintes, c'est-à-dire quand le mal est déjà fait : son inefficacité est donc flagrante.

Nous revendiquons le droit de vivre sans être exposés en permanence à des clichés sexistes, des slogans abrutissants, des images de violence, et en particulier de violence sexuelle, car pour nous, féministes, la sexualité est la rencontre de deux adultes (des majeurs au sens légal : plus de 15 ans), dans la réciprocité de leurs désirs.
Nous demandons la création d'une instance chargée d'examiner toutes les publicités avant leur diffusion dans l'espace public. Dirigée par une personnalité indépendante, elle sera composée pour moitié de représentant-es du peuple (élu-es, associations) et pour moitié de professionnels.

Aucun film ne peut sortir en France sans un visa officiel ; pourtant, personne n'est obligé d'aller au cinéma ni d'acheter un DVD. Alors, pourquoi les publicitaires ont-ils toute liberté pour imposer des images dégradantes, dévalorisantes ou déshumanisantes dans l'espace public ?
Depuis dix ans, La Meute des Chiennes de garde explique que
ÇA SUFFIT !
Aux politiques d'agir !

lettre envoyée le 1er mars 2010 à
M. le président de la République, Palais de l'Élysée, 55 rue du faubourg Saint Honoré 75008 Paris
M. le président du Sénat 15 rue de Vaugirard 75006 Paris
M. le président de l'Assemblée nationale 126 rue de l'Université 75355 Paris cedex 07

Les membres de La Meute sont invité-es à se joindre à cette action collective en envoyant la lettre ci-dessous (ou un message analogue rédigé dans leurs propres termes) aux présidents de la République, du Sénat et de l'Assemblée nationale. Par la poste de préférence, car c'est beaucoup plus efficace qu'un courriel.
Chaque lettre compte. Selon les spécialistes de communication, une lettre reçue d'une personne qui proteste correspond à celles de mille autres qui sont tout aussi mécontentes mais n'ont pas écrit.
Ensemble, nous gagnerons !


Ce texte est publié dans l'Humanité du 3 mars 2010.

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