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action N°33 - 12 octobre 2009
NON AU FROMAGE QUI TUE !

(suite de l'action ici)

Lettre ouverte à MM. Vincent Descœur, président du Conseil général du Cantal, et René Souchon, président du Conseil régional d'Auvergne

Non à une campagne publicitaire banalisant la violence machiste contre les femmes !
Non à l'utilisation de l'argent public pour la financer !


Chantal a oublié le fromage ? Pour la punir, son compagnon
1 l'expulse de la voiture et la laisse au bord de la route
2 répond NON au moment du mariage
3 se désolidarise d'elle pendant une escalade en cordée
4 la laisse tomber au bas de la pente, avec cri de détresse de la victime

Il s'agit d'une campagne publicitaire en quatre films diffusés à la télévision et sur Internet (visibles ici), avec pour slogan « Oublier le cantal peut être fatal ! »

Ces films, réalisés par l'agence Polygone, portent le logo de la République française et celui de l'Union européenne ; ils ont été financés notamment par de l'argent public provenant du conseil régional d'Auvergne et du département du Cantal.

Dans la « vraie vie », en France, tous les deux jours, une femme meurt sous les coups de son compagnon.
NON à la banalisation de la violence contre les femmes !
NON à ce prétendu humour qui prend les femmes pour cible !
Le machisme n'est pas une fatalité : résistons-lui !

o Les Chiennes de garde ne mangeront plus de ce fromage-là !
o Elles demandent l'arrêt immédiat de cette campagne sexiste.
o Elles demandent aux pouvoirs publics de cesser de cautionner ainsi la violence machiste avec de l'argent public
.

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Nous vous invitons à écrire votre propre texte de réaction (vous pouvez vous inspirer de celui de La Meute) à
M. Vincent Descœur, président du Conseil général du Cantal
Hôtel du Département
28, avenue Gambetta
15015 Aurillac Cédex
Téléphone : 04.71.46.20.20
courriel via le site http://www.cantal.fr/

M. René Souchon, président du Conseil régional d'Auvergne
Hôtel de la Région BP 60
63402 Chamalières Cedex
Téléphone : 04 73 31 85 85
courriel via le site http://www.auvergne.org/contacts.html

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MESSAGES DE MEMBRES DE LA MEUTE

voir le blog de Circé
et son analyse
8 oct. 09
le blog des meurtres de femmes pour moins que ça
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Monsieur le Président,
Je viens de prendre connaissance des quatre films publicitaires diffusés à la télévision et sur Internet et réalisés par l'agence Polygone. Ils ont été financés notamment par de l'argent public provenant du conseil régional d'Auvergne et du département du Cantal
Sans remettre en cause la liberté du créateur (mais il ne s'agit pas ici d'une œuvre artistique), je me permets de souligner le caractère choquant du scénario, qui met en scène une violence fort peu humoristique contre une femme, dans le cadre d'une relation conjugale.
Vous n'êtes pas sans savoir que la violence contre les femmes est un des fléaux des sociétés modernes. L'invocation possible d'un "second degré" dans les messages que vous avez financés ne diminue en rien leur impact désastreux de ce point de vue.
Je doute fort par ailleurs que l'association du cantal, comme fromage, à des scènes de violence conjugale, soit réellement profitable au produit, que par ailleurs beaucoup apprécient, mais qui pourraient être tentés de le rejeter de ce fait. La même conclusion pourrait être tirée à l'égard de l'institution que vous présidez.
C'est pourquoi je me suis permis d'attirer votre attention sur ces questions.
Bien cordialement
Philippe Breton

chronique de Philippe Breton dans le quotidien La Marseillaise
Le département du Cantal, ainsi que la région Auvergne, se sont associés à une campagne publicitaire pour le moins contestable. Il s’agit de promouvoir le fromage qui porte le nom du département. Disons-le tout net, ce fromage n’est pas en cause. Il est souvent excellent et ses producteurs font des efforts de qualité qui méritent toute l’attention. Les arguments pour promouvoir cet excellent produit ne manquent donc pas. On imagine bien des spots publicitaires nous mettant en appétit et nous décrivant le travail des artisans qui le bichonnent. Au lieu de cela, nous avons droit à quatre spots destinés à la télévision et à internet qui mettent en scène, le croirez-vous, des actes de violences conjugales. On y voit un mari jeter sa femme sur l’autoroute avec ses bagages, un autre la précipiter dans le vide alors qu’elle fait de l’escalade. Le scénario est le même, la femme « a oublié de prendre le cantal » donc son mari la violente. C’est immonde et surtout raté du point de vue du produit. En ces temps où la violence conjugale (des hommes envers les femmes, majoritairement) sévit et fait de nombreuses victimes, il est particulièrement de mauvais goût de construire sur ce thème des messages publicitaires. C’est une faute morale qui retombe négativement sur tout ceux qui s’y sont associés. On sait bien ce que les publicitaires diront pour leur défense. Les uns invoqueront le fait qu’ils font de l’ « art ». C’est comme cela qu’ils se défendent lorsque ces affaires vont devant les tribunaux. S’ils veulent faire de l’art, qu’ils cessent de faire de la publicité ! Les autres diront que leurs détracteurs « manquent d’humour » et qu’il faut regarder tout cela au « second degré ». L’argument est éculé et ne convaincra guère tous ceux qui sont victimes de coups, portés sans doute avec humour. Mais le problème ce n’est pas les publicitaires mais ceux qui acceptent leurs propositions. Et là il faut s’interroger sur l’emploi de l’argent public, c’est-à-dire les fonds du département et de la région, pour financer de tels messages. Le problème n’est plus moral mais politique. D’un côté l’Etat et ses partenaires locaux font des campagnes de prévention contre les violences conjugales, ils financent des centres d’aide et d’accueil pour femmes battues, payent des éducateurs et des assistantes sociales pour tenter d’endiguer le fléau de cette violence, et de l’autre, financent des campagnes qui vont dans le sens inverse. On se demande comment des élus locaux ne sont pas rendus compte qu’associer ainsi le fromage et la violence risquait d’être contre-productif. Ces publicités ne donnent pas envie. De plus, elles associent les financeurs au message lui-même. L’image du département et celle de la région risquent d’être contaminées par la violence du message qu’elles financent. Les publicitaires, qui connaissent bien les mécanismes du marketing et de l’influence, ne leur ont-ils pas dit ? C’est dommage et c’est sans doute trop tard. La parole restera, en dernière instance, aux électeurs. Après tout, nous sommes en démocratie. Ils jugeront, en conscience.

Monsieur le Président du Conseil Général.
Je découvre aujourd'hui la campagne de publicité "Oublier le cantal, ça peut être fatal !" co-financée par le Conseil Général du Cantal.
Le visionnage de ces trois spots télé me laisse amère et en colère.
Combien de temps les publicitaires continueront-ils à répandre une vision passéiste du couple et de la famille ?
Ne savent-ils pas que, de plus en plus, des hommes s'occupent des courses et du sac pour le pique-nique ?
Ne savent-ils pas qu'ils ont une responsabilité dans l'extension dans les mœurs du partage des tâches ?
Est-il nécessaire, pour faire rire dans une scène d'alpinisme, de présenter un homme grimpé en premier, qui donne des conseils à une épouse nunuche et moins au fait que lui des techniques d'alpinisme ?
Dans cette scène, quand l'homme lâche la corde, la femme ne tombe pas au fond du ravin. La corde était assurée.
Mais dans la "vraie vie", une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son compagnon.
Je suis offusquée de la banalisation de la violence faite aux femmes par cette campagne, de surcroit financée avec de l'argent public.
Je vous demande d'intervenir pour que sa diffusion soit stoppée immédiatement et de veiller à l'avenir à une plus grande conformité des messages publicitaires avec les valeurs dont votre institution est l'une des garantes.
Clémentine Fardoux, 13 octobre 2009

Monsieur,
J'ai été très choquée de voir la campagne de publicité que votre département a cru bon de financer. La lutte pour le maintien de la diversité fromagère française et l'amour du Cantal en particulier ne sauraient en AUCUN CAS justifier l'usage répété d'images mettant en scène une femme violentée et victime.
Pensez-vous donc vraiment que ces images soient de pure fiction et que l'on puisse rire de situations qui chaque jour sont endurées par des millions de femmes en France comme dans le Cantal?
Cette banalisation est écoeurante et il est consternant que la fonction politique n'ait pas eu ici l'intelligence d'éclairer des publicitaires tout juste capables de surfer sur un sexisme galvaudé de comptoir.
Raphaëlle Branche, 13 octobre 2009

commentaires ajoutés au texte de La Meute
Le lait, les oeufs que nous consommons sont des produits issus des
femelles du monde animal. Remercions la nature si généreuse des
femelles, lesquelles ont permis et permettent à beaucoup d'êtres
humains de ne pas mourir de faim !
Ce genre de publicité doit être dénoncé. Qui sont les ordures de
misogynes qui ont permis de diffuser ce genre de pub ? Il faudrait que
ce type de publicité passe sous le coup de la loi : car ce sont
incitations à la violence et au meurtre contre les femmes. On ne peut
rire de cela que si l'on est un pervers machiste, haineux envers les
femmes.
Nelly Granger, 13 octobre 2009

Je suis stupéfaite de votre campagne télévisée pour promouvoir le fromage Cantal (spot du mariage), j'ai pu voir les autres spots sur votre site. Ils mettent tous en scène un jeune couple, avec des stéréotypes ringards. Bien sûr c'est ELLE qui fait les courses,c'est LUI qui conduit, assure l'escalade en montagne, et qui pose les questions. La pauvre femme a fait l'erreur FATALE ... (c'est vous qui le dites) ... d'oublier le fromage ! À erreur fatale, traitement fatal ... surtout quand il la lâche et qu'elle s'écrase en bas de la montagne ... De quoi vous dégoûter à la fois du fromage et de l'escalade en Auvergne !
Un ou une professionnel-le de la communication ne peut ignorer qu'une femme MEURT tous les 2 jours de violences conjugales ... sans compter les femmes battues chaque jour ... pour des motifs aussi gravissimes que l'oubli d'un fromage ou d'une savonnette !
Le coup de grâce m'est administré en bas de l'écran quand je découvre que mes impôts financent cette campagne de promotion du rabaissement des femmes et des violences conjugales ! C'est au Cantal, à sa région et au fromage que votre pub risque d'être fatale...
Dominique Raffin

Mon sens de l'humour s'arrête net là où l'humour rencontre une certaine réalité : celle du meurtre*.
Plus généralement, je n'aime pas 'humour qui blesse et avilit une catégorie de personnes, toujours la ou les mêmes catégories de personnes, en général. C'est tellement facile de tirer le gros lot en jouant sur les lieux communs que pour un peu ça tiendrait du délit d'initiés !
Ainsi vous subventionnez un spot publicitaire sur le fromage cantal qui joue avec la réalité de la domination masculine, vous croyez qu'il s'agit du second degré et que maintenant tout va bien pour les femmes? Ouvrez les yeux ! Consultez les rapports sur la violence faite aux femmes et vous comprendrez qu'avec ce spot immonde, c'est à votre image de marque que ce cantal va être "fatal" !
*Dans la réalité, en France, tous les deux jours, une femme est assassinée par son compagnon.
valéri.e bouillon

Caro Signore, in qualità di Presidente dell'Associazione Italiana Protocollo contro la Pubblicità sessista, le comunico che diffonderò da oggi la mia idea di non mangiare più il vostro formaggio che viene pubblicizzato tramite campagne sessiste.
No alla pubblicità sessista
No ai formaggi sessisti!
Ico Gasparri, Milano

Et si on l'appelait carrément le Cantat ? Avec des photos d'archives de Marie Trintignant, l'effet serait beuf !
Martin Dufresne

Certes, vu de loin, votre campagne peut paraitre légère mais elle renvoie à des comportements sexistes et dangereux.
Dans un premier temps, on assiste à la responsabilité des courses attribuée à la femme. Or, les femmes luttent pour le partage des tâches au sein du foyer.
Ici, il est évident qu'elle s'occupe de cette corvée et a intérêt à le faire correctement. Puis, elle est malmenée par son compagnon, de l'expulsion de la voiture à la mise en danger de ses jours durant une escalade en cordée.
Etes-vous conscient que dans la « vraie vie », en France, tous les deux jours, une femme meurt sous les coups de son compagnon ?
Etes-vous conscient que les violences conjugales débutent souvent à cause d'une pecadille comme celle ci ? Etes-vous conscients que les femmes battues vivent dans la peur d'avoir commis "une faute" imaginaire qui donnerait à leur compagnon violent des raisons de passer leur rage sur elles et leur famille ?
En tant qu'élus, il semble pourtant que vous ayez bien retenu la lecon "mangez, bougez" qui, nous le savons vous et moi, est ridicule pour du fromage qui ne sera jamais light mais qui sera toujours une part des petits plaisirs de la vie ... Certes vous ne pouvez pas y couper mais vous pouvez couper à ce type de campagne.
Pourquoi gaspiller l'argent public en utilisant des valeurs machistes, dépassées et incitant à une banalisation de conduites violentes pour vendre un fromage ? Fromage qui n'a pas besoin de ça pour être attirant, c'est un produit du terroir apprécié. Ici, il devient un objet de crainte, de violence et perd tout son aspect plaisir...Cette pub est de plus ratée. Elle fera rire des "abrutis" mais je doute qu'elle donne faim...
Bref, en tant que chienne de garde, je vous demande donc de stopper cette campagne publicitaire et de financer une campagne cohérente, qui ne porte plus atteinte à la dignité des femmes (et tant qu'à faire qui donne envie de manger votre fromage)
Kateline Dorveaux

Quelle fut ma stupeur lorsque j'ai découvert les publicités pour le fromage cantal ! Croire que c'est de l'humour de banaliser la violence envers les femmes dans l'inconscient des individus est plus que scandaleux. Je suis profondément choqué.
Est-ce que je dois vous rappeler qu'en France une femme meurt tous les deux jours suite aux coups de son compagnon? Ces vidéos fictives rappellent malheureusement une situation bien réelle et dont souffrent beaucoup de personnes.
En tant qu'homme, je suis choqué que l'on fasse des publicités qui inculquent aux hommes de se comporter avec violence et arrogance envers les femmes. Ce genre de vidéos ont beaucoup d'impact sur le psychisme des individus et il est absolument irresponsable de ne pas en prendre compte.
De plus vous faites la publicité pour un produit qui a été obtenu suite à de la violence, ce qui est injustifiable en soi. En effet pour produire du lait, la vache doit d'abord donner naissance à un veau suite à quoi on la sépare de celui-ci, ce qui provoque souffrance et angoisse autant pour la mère que pour le petit, ceci afin de pouvoir utiliser le lait de la vache pour notre plaisir gustatif. Les vaches sont ensuite tuées à l'age de 5 ans, n'étant plus rentable au delà, alors qu'elles pourraient vivre jusqu'à l'âge de 25 ans. Il est juste de dire que le sexisme dont ont fait preuve les créateurs de ces publicités est à la hauteur de leur spécisme primaire.
Par ailleurs, ce qui est fondamentalement grotesque, c'est le fait que ces publicités reproduisent tous les clichés sexistes contre lesquels notre société a le devoir de se battre. Le cliché de la femme qui devrait s'occuper de la nourriture, le cliché de l'homme qui conduit la voiture et la femme qui doit rester assise et obéissante à côté, le cliché des blondes qui ne seraient pas très intelligentes, le cliché des hommes qui sont tellement insensibles que ça ne leur pose pas de problèmes de faire souffrir autrui, le cliché des femmes qui seraient vraiment nulles en sport et j'en passe... J'espère que vous vous rendez compte qu'il serait très difficile de faire pire.
En exigeant qu'il n'y ait plus ce genre de publicités ringardes banalisant la violence, etc.
Anushavan Sarukhanyan, féministe et antispéciste, 14 octobre 2009

CANTAL = VIOLENCE CONTRE LES FEMMES
Monsieur le Président,
Voici ce que je retiendrai de votre belle région.
Evidemment je fais référence à votre campagne de promotion télévisuelle pour le fromage de Cantal que vous subventionnez avec l'argent de ces femmes (plus de 50 % de la population de ce pays) et pour encourager les hommes à ne pas réfréner la violence qu'ils ont en eux contre l'autre moitié de l'humanité.
Parce que le message "second degré" ne me fait pas rire, dans ce pays où tous les deux jours une femme est assassinée par son conjoint.
Puisque "DEGUSTER DU CANTAL PEUT M'ETRE FATAL" vous comprendrez que désormais je me tournerai vers les fromages d'autres régions plus accueillantes.
Je vous demande d'arrêter cette campagne et d'adresser à toutes les femmes et contribuables vos excuses.
Recevez, Monsieur le Président, mes salutations navrées.
Gwen, 20 octobre 09

voir le blog de Zoé

Marie-George Buffet, secrétaire nationale du parti communiste, et Laurence Cohen, responsable nationale Droits des femmes / féminisme ont adressé le 26 octobre une lettre ouverte à Roselyne Bachelot, demandant à la ministre de la Santé le retrait de la publicité. (texte sur http://www.cyberbougnat.net/IMG/pdf/cantal-fatal.pdf )
Madame la Ministre,
Nombreuses et nombreux ont été celles et ceux qui nous ont fait part de leur indignation concernant les publicités « Oublier le Cantal, ça peut être fatal ». Après avoir pris connaissance de celles- ci, nous tenons à nous associer à cette vive protestation.
Cette publicité qui devrait promouvoir un fromage « Le Cantal » en est loin. Elle est déclinée de plusieurs manières, mettant en scène une jeune femme à qui l’on reproche d’avoir oublié ce fromage et qui, pour cela, est punie et notamment laissée sur le bord de la route, avec le slogan « Oublier le Cantal, ça peut être fatal »!
Cette publicité est tout à fait l’inverse de l’évolution des mentalités vers le partage des tâches et la non violence à l’égard des femmes.
C’est le contraire de la promotion pour l’égalité et la non violence entre femmes et hommes. Nous nous interrogeons sur le but recherché : est-ce une publicité visant à la promotion d’un produit ou est-ce une publicité, comme de nombreuses autres, qui met en avant l’obligation de soumission des femmes à la suprématie de l’autorité des hommes ? La publicité a un impact énorme sur les consciences, elle forge autant les préjugés que les croyances. Nous souhaitons dénoncer tout sexisme présent dans les publicités. Ces images sont pour nous aliénantes, elles ont des conséquences dans les rapports sociaux homme/femme, elles sont contraires à l’évolution d’une société respectueuse de l’égalité. Une fois de plus, la publicité est utilisée pour valoriser des normes sexistes et non pour
communiquer sur l’idée d’acheter un produit pour lequel elle devrait être conçue.
Loin de nous l’idée de nous placer en censeurs, mais à propos de cette pub, nous demandons qu’un autre message publicitaire, valorisant le produit, soit diffusé. Nous exigeons que cette publicité programmée sur trois années, financée avec de l’argent public à hauteur de 2 millions d’euros (Ministère, Conseil Régional d’Auvergne, Conseil Général du Cantal), soit retirée des écrans de télévision ainsi que sur le net.
En Juillet 2001, un groupe d’experts a remis aux autorités gouvernementales un rapport sur l’image des femmes dans la publicité. Ce rapport ouvre la possibilité pour les femmes et les associations qui se sentent agressées par ces publicités, de faire appel à la justice Ces recommandations sont restées lettre morte, nous les réitérons. Nous proposons également la mise en place d’un numéro vert afin que les femmes ou les associations puissent interpeller les autorités.
Par ailleurs, le groupe des Députés communistes, républicains et parti de gauche et le groupe Communistes, républicains et citoyens de l’Assemblée nationale et du Sénat ont déposé une loi contre les violences faites aux femmes en décembre 2007, nous demandons qu’elle puisse être discutée au niveau de ces 2 assemblées, afin d’être votée dans les plus brefs délais. On voit bien que des moyens pour son application pourraient être trouvés,
comme le financement de ce genre de publicité sexiste le suggère.
Dans l’attente, nous vous demandons d’agir pour le remplacement de ce message publicitaire en faveur du produit, appréciable au demeurant. D’autant que vous participez au financement de cette campagne.

voir article et commentaires sur rue89

Dominique Tripet, qui avait porté plainte auprès du Jury de déontologie publicitaire (JDP), a reçu le 30 octobre une réponse par lettre de Marie-Dominique Hagelsteen, présidente du JDP, qui refuse de présenter sa plainte aux autres membres. La même plainte, déposée par La Meute des Chiennes de garde, a reçu la même fin de non-recevoir. En effet, nous explique la présidente, nous n'avons rien compris à l'humour de cette publicité, qu'il faut prendre (mais bien sûr !) au second degré :
« [...] cette campagne ne nous apparaît pas contraire aux dispositions déontologiques en vigueur et notamment à la recommandation "Image de la personne humaine".
En effet, cette campagne s'articule autour de séquences totalement burlesques qui, poussant le comique de situation à l'extrême, mettent en scène un homme qui privilégie toujours le fromage cantal à sa compagne, le tout sous le slogan : " Oublier le cantal peut être fatal ! "
Le caractère à l'évidence humoristique et décalé de ces saynètes qui ne comportent aucune image ou suggestion de violence physique et ne montrent pas des êtres humains dans des postures dégradantes prévaut ainsi sur une lecture de ces publicités privilégiant leur caractère sexiste ou de violence sous-jacente.
Dès lors, si nous pouvons comprendre votre réaction personnelle vis-à-vis de cette campagne, celle-ci doit être regardée comme n'excédant pas ce qui est aujourd'hui admis au regard des recommandations déontologiques applicables à l'activité publicitaire.
En conséquence et en application de l'article 12 du réglement intérieur du Jury de déontologie publicitaire, votre plainte ne sera pas soumise pour délibérations en séance, aux membres du jury.
»

Devant tant de mauvaise foi, les bras nous en tombent… provisoirement, car nous n'avons pas dit notre dernier mot. Nous n'oublions ni le cantal, ni la violence sexiste de cette campagne, ni l'arrogance impudente des publicitaires.
Nous attendons une réponse des élus auxquels nous avons adressé la Lettre ouverte de La Meute : ils nous doivent des comptes pour avoir utilisé de l'argent public, celui qui provient notamment de nos impôts, pour promouvoir une banalisation prétendument humoristique de la violence contre les femmes.
La Meute des Chiennes de garde, 31 octobre 2009

Nous n'avons pas reçu de réponse des élus. Nous avons écrit aux candidats qui ambitionnent de leur succéder.(suite de l'action ici)

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