4 novembre 2000

2° réunion de la meute locale parisienne
27 personnes présentes

Des nouvelles de la meute : nous sommes 620 (3/4 de femmes, 1/4 d'hommes) à avoir signé le Manifeste " NON à la pub sexiste ! ", lancé le 28 septembre 2000. Les signatures viennent du monde entier. Des meutes locales se constituent dans plusieurs villes de France et en Espagne. Nous envisageons des actions communes ou concertées, après une phase de réflexion et d'élaboration d'arguments.
Marie Donzel développe la notion de " tchador inversé ", fréquente dans les publicités : la femme, peu vêtue, a un il caché, par ses cheveux ou par un tissu. Très rare au masculin. Rapprochement avec l'emploi fréquent de lunettes noires qui dissimulent le regard, donc l'identité.
L'asymétrie entre versions " féminine " et " masculine " d'une pub est riche d'enseignements. Comparer l'attitude, la direction du regard.
On recherche le film " No Comment ", de Louise Lemoine-Torrès, sur le thème de la publicité sexiste.
Axelle Zavattin s'est renseignée sur l'appel au boycott : il est bien illégal, sauf si le produit présente un grave danger. Prendrons-nous le risque d'un procès ? Tribune pour développer nos idées sur la dangerosité de la publicité sexiste ? Assumer collectivement la dépense ?
Pour les personnes qui veulent réagir à une pub : écrire à l'annonceur, au média et à l'agence. Elvira Tjepkema pourra trouver les coordonnées des agences. (communiqué par F. Caby) répertoire de toutes les marques = annuaire KOMPASS Quai Maréchal Joffre 92400 COURBEVOIE - 01 41 16 51 00. consultable dans une agence de l'APEC.

Les soutiens-gorge Gossard, slogan " le point G s'est déplacé ". Selon Le Monde du 4 nov., une de leurs pubs a été interdite en Grande-Bretagne. Par qui ? En vertu de quel texte ? (Rappel de l'historienne : " découvert " en 1950 par Grafenberg, d'où le G, tombé dans l'oubli et " redécouvert " en 1982, le point G serait une zone située non loin de l'entrée du vagin et procurant un vif plaisir en cas de stimulation adéquate). Le rapport avec un soutien-gorge ?
Claire Marris se renseigne sur la Commission britannique qui intervient en cas de sexisme. En France, le Bureau de vérification de la publicité (BVP) ne semble pas très efficace dans ce domaine.
Elisabeth Pochon propose d'intervenir auprès du Conseil supérieur de l'Audiovisuel : écrire à son président, Hervé Bourges CSA 39 quai André-Citroën 75015 Paris (voir à la fin la loi sur l'audiovisuel modifiée).
On signale une pub télé pour la Croix-Rouge française où la caméra parcourt complaisamment le corps d'une femme en jouant sur les gestes de secourisme avec une connotation sexuelle. Nous pourrions protester auprès de la Croix-Rouge.
Discussion sur les affiches pour le parfum Opium (une femme au corps nu blanc, tête renversée, en train de jouir en se caressant le sein) : selon plusieurs témoignages, cette affiche dans la rue choque et a été maculée ; élaborer des arguments féministes pour s'opposer à cette représentation.
Kookaï (les hommes au torse couturé = le cur arraché), influence de Benetton avec des images laides et choquantes ?
Une femme maculée de boue verte dans une baignoire avec un cochon (slogan : " un divan, un amoureux et un DVD ") ! Beaucoup de pubs pour des sites web sont grossières (poupée gonflable avec préservatif dans la bouche ; âgisme : une vieille dame qui ne comprend rien au web)
Voir articles de Gérard Biard dans Charlie-Hebdo (il épingle régulièrement le sexisme et sympathise avec notre mouvement).
Elvira Tjepkema décrit le mépris des publicitaires pour la fameuse " ménagère de moins de cinquante ans ".
Florence Montreynaud. Contraste des démarches : (eux) " Comment séduire un public qu'on méprise, afin de lui vendre quelque chose ? " ; (nous) " Comment expliquer à un public qu'on respecte, en l'invitant à penser par soi-même, que la pub est un système de décervelage et souvent aussi une violence sexiste ? "
Invitation : préparer des textes courts sur des publicités qui nous semblent sexistes, avec des arguments féministes clairement exposés ; réfléchir à une action pour le 8 mars (Journée infternationale des femmes).
Proposition d'actions-trottoir = parler avec des gens, à un arrêt d'autobus par exemple, et recueillir leurs réactions à la pub d'Opium et à d'autres. Plusieurs équipes se constituent.

Pour les prochaines réunions de la meute (1° samedi du mois = 2 décembre, 6 janvier, 3 février, 3 mars, etc.), apportez des publicités et préparez de courts textes d'analyse féministe.

Rappel : le rendez-vous est à 10h, à l'Espace St-Michel (au sous-sol du restaurant La Louma) 7 place St-Michel 75005 Paris (tél. 01 40 46 02 66). Nous commentons les publicités apportées ; réunion de 10h30 à 12h30. On peut déjeuner sur place (menu à 68F).
À une prochaine fois !
Ensemble, disons " Grrrrr " aux publicitaires machos !

(communiqué par Elisabeth Pochon) loi sur l'audiovisuel
La loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication a été modifiée par la loi n° 2000-719 du 1er août 2000. La rédaction initiale de l'article 15 ne comportait qu'un seul paragraphe : "Le Conseil supérieur de l'audiovisuel veille à la protection de l'enfance et de l'adolescence dans la programmation des émissions diffusées par un service de l'audiovisuel".
Nouvelle rédaction : "Le Conseil supérieur de l'audiovisuel veille à la protection de l'enfance et de l'adolescence et au respect de la dignité de la personne dans les programmes mis à disposition du public par un service de communication audiovisuelle".
Suivent 3 articles sur la protection des mineurs.
Enfin le cinquième paragraphe stipule : "Il veille enfin à ce que les programmes des services de radiodiffusion sonore et de télévision ne contiennent aucune incitation à la haine ou à la violence pour des raisons de race, de sexe, de moeurs, de religion ou de nationalité".
Cette nouvelle disposition introduite par le gouvernement de gauche est une avancée et permet de saisir le CSA en cas de discrimation sexiste dans le cadre de tout ce qui peut être diffusé à destination du public et donc y compris dans les messages publicitaires radio ou télé.