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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 71 à 80

DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 80 – 24 février 2004

PRIX FEMINO DE LA MEUTE
décerné à la publicité la moins sexiste de 2003

La Meute a remis le 23 février 2004 le prix Femino, décerné aux publicités les moins sexistes diffusées dans un périodique francophone en 2003.

L’objectif du prix Femino, décerné pour la deuxième année, est pédagogique. La Meute veut encourager les publicitaires qui, loin des clichés machistes, donnent une image positive ou valorisante des femmes, des hommes, ou des rapports entre eux.

Sept annonces avaient été sélectionnées par les responsables de La Meute et proposées au vote des membres par Internet. Elles sont visibles sur le site de La Meute http://lameute.org.free.fr/prix/ avec des commentaires de membres de La Meute, pertinents et souvents pleins d’humour.

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Remporte le Femino d’or une publicité pour HEC représentant deux femmes enlacées et souriantes. Légende : « Fière d’une fille récemment diplômée d’HEC ? Non. Fière d’une mère récemment diplômée d’HEC. »

Elle valorise les études des jeunes femmes et des femmes mûres. Les votant-es ont apprécié « l'incitation des femmes à l'estime d'elles-mêmes », ainsi que « la solidarité et la connivence entre mère et fille ».

Cette publicité a obtenu 20,17 % des voix.

HEC (Hautes Études commerciales) est une grande école française, à l’origine réservée aux garçons, et devenue mixte en 1972.

Remporte le Femino d’argent une publicité pour HP montrant deux femmes travaillant côte à côte sur un ordinateur, l’air sérieux et concentré. Légende : « Vous rêvez d’un portable capable de travailler aussi longtemps que vous. »

Elle représente deux femmes en train de coopérer. Les votant-es ont apprécié cette situation rarement représentée de collaboration féminine, et ont estimé qu’on pouvait s’identifier à ces femmes.

Cette publicité a obtenu 18,49 % des voix.

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Remporte le Femino de bronze une publicité pour Folio montrant une femme assise dans un fauteuil, absorbée par la lecture d’un livre. Légende : « Rien ne vous embarque comme un Folio. »
Les votant-es ont apprécié la dimension de rêve, de plaisir, de voyage intérieur.
Cette publicité a obtenu 18,07 % des voix.

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La Meute décerne aussi une mention spéciale aux Chaussures Weston. Depuis une campagne sexiste critiquée par La Meute en 2001, cette société a changé d’agence publicitaire, et chaque année elle choisit des publicités sobres, élégantes… et non sexistes.

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D’autres publicités, choisies parmi les plus sexistes de 2003, ont reçu le prix Macho 2004, dans trois catégories :

1. Clichés sexistes
Arte (chaîne culturelle de télévision) a illustré l’idée de parité avec un manche en bois dont un côté est une cuillère et l’autre un marteau.
2. Nudité ou sexualité sans rapport avec le produit
Hyundai (ordinateurs) montre un corps de femme sans tête, le pantalon baissé montrant ses fesses. Slogan : « Ce Q est très sophistiqué. »
3. Violences, prostitution et pornographie
Gucci (vêtements) montre un homme à genoux, devant une femme dont on ne voit que le bas du corps ; elle baisse son slip et montre sa toison pubienne, tondue de manière à faire apparaître la lettre G.


Pour les prix de l’année prochaine, prière d’envoyer à La Meute Maison des femmes 163 rue de Charenton 75012 Paris des publicités — sexistes ou non-sexistes – trouvées dans des périodiques francophones ! Merci d’indiquer le titre et la date !

DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 79 – 10 février 2004

Vous en avez assez des publicités sexistes ? EXPRIMEZ-VOUS !
Un service officiel du gouvernement français est à votre disposition.

Le travail de La Meute commencerait-il à porter ses fruits ?

Depuis trois ans et demi, nous avons mené des actions nombreuses et diverses : lettres et courriels aux annonceurs et au BVP (en Belgique, au JEP), manifestations dans la rue devant des magasins, actions pédagogiques dans des stations de métro et à des arrêts d’autobus, remise de prix aux publicités les moins sexistes (prix Femino) et les plus sexistes (prix Macho), participation à des émissions de radio et de télévision, etc.

Nous, c’est-à-dire des féministes engagé-es bénévolement et disposant de peu de moyens matériels. Nous y avons consacré énormément d’énergie, ne serait-ce que pour répondre au courrier (des milliers de courriels).

Bilan : 3 753 personnes et associations ont signé le Manifeste "NON à la pub sexiste!" et demandent une loi antisexiste (ainsi que des dizaines de milliers d’autres, ayant signé d’autres manifestes).

En France, à la suite de manifestations et de campagnes de La Meute, plusieurs annonceurs ont retiré des affiches sexistes ou ont exprimé des regrets.
D’autres ont lancé leurs campagnes suivantes en tenant compte des critiques de La Meute.

Comme en témoigne notre volumineux dossier de presse française et internationale, La Meute est bien identifiée par les journalistes qui rapportent ses actions, et elle est reconnue par le milieu publicitaire, qui anticipe ses réactions. Néanmoins, des publicités sexistes continuent à s’afficher dans les rues, car certains annonceurs persistent à rechercher un succès de scandale, et le BVP n’a pas les moyens de faire respecter sa propre Charte de déontologie.
Bien qu’il ait un pouvoir de contrôle a priori sur les 12 000 publicités diffusées chaque année à la télévision, le BVP en autorise certaines qui sont gravement sexistes, ainsi celle-ci, déjà diffusée plusieurs fois depuis novembre 2001, et qui passe en ce moment sur LCI : une femme nue de dos, sans tête, ondulant des hanches, avec la question « A-t-elle les reins solides ? » puis le slogan: « Pour vérifier la solidité d'une entreprise, tapez xxx ».

Du changement ? Un service officiel a été créé !

Les pouvoirs publics français auraient-ils enfin pris au sérieux la question de la publicité sexiste ? Le gouvernement précédent avait demandé un rapport sur le sujet, pour lequel La Meute avait été auditionnée. Nicole Ameline, ministre de la Parité et de l’Egalité professionnelle, privilégie la concertation avec le BVP et déclare qu’elle fait confiance à l’autocontrôle de la profession.

Elle a annoncé les mesures suivantes, que La Meute a eu la surprise d’apprendre par la presse : le public peut signaler une publicité sexiste, si, selon le communiqué, « il estime que des visuels publicitaires présentent des images de femmes portant atteinte à la dignité de la personne humaine ». Il peut le faire de trois manières.

par téléphone : 01-40-56-70-80 (en laissant un message sur un répondeur)
par courriel : pubsexiste@social.gouv.fr
par la poste : 10-16, rue Brancion 75015 Paris (précisez sur l'enveloppe 'publicité sexiste')

Avant de vous transmettre ces informations, j’ai pris soin de les vérifier. Constatant que ni le téléphone ni le courriel ne fonctionnaient hier, j’ai téléphoné au conseiller technique responsable de cette opération, et je le lui ai signalé. Il a fait réparer hier le téléphone et aujourd’hui le courriel. Dans la journée d’hier, une vingtaine d’appels téléphoniques ont été reçus.

Nous vous invitons à téléphoner et à écrire (en envoyant un double à La Meute) pour signaler les nombreuses publicités sexistes qui s’affichent dans les rues et dans le métro. Il est capital que vous utilisiez massivement ces moyens officiels afin que les pouvoirs publics mesurent l’ampleur du mouvement de protestation.

Rappelez aussi notre demande d’une loi antisexiste !

Le ministère indique qu’un premier bilan des appels reçus sera établi le 8 mars lors de la Journée internationale des femmes. S’il n’y a que peu de signalements, m’a dit le conseiller technique, le service ne sera pas maintenu.

Les copies que vous enverrez à La Meute alimenteront une nouvelle rubrique du site qui sera mise à jour fréquemment, afin que les nombreuses visiteurs/ses du site, tout en prenant connaissance des plus récentes publicités sexistes, puissent apprécier notre vigilance et notre détermination.

À bientôt de vos nouvelles !
Florence Montreynaud


DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 78 – 3 février 2004

la publicité sexiste en débats

Cher-es membres de La Meute,

Vous trouverez ci-dessous
- une invitation à voter pour le prix Femino 2004, si vous ne l’avez pas encore fait
- une invitation à la remise du prix Femino 2004, lors d’un débat public le 23 février, à Paris (si vous ne pouvez pas venir à Paris, cette invitation vous est envoyée pour information, et vous serez informé-e des résultats dans un prochain courriel)
- le compte rendu du débat organisé à Paris le 27 janvier par La Meute et Les Sciences-Potiches se rebellent, et qui a réuni un public d’environ deux cents personnes.

Si vous n’avez pas encore voté pour le prix Femino, décerné à la publicité la moins sexiste diffusée en 2003 dans un magazine français, prière de le faire avant le 15 février 2004, date de la clôture du vote.
Les responsables de La Meute ont sélectionné sept publicités, qui leur semblent les moins sexistes de l’année 2003.

À vous de voter pour celle que vous souhaitez voir primée !

Attention ! Le vote est réservé aux signataires du Manifeste "Non à la pub sexiste!"
Chaque personne ne peut voter qu’une fois.

Comment faire ?
Allez sur le site de La Meute http://lameute.org.free.fr/prix/
Regardez la reproduction des sept publicités sélectionnées.
Choisissez celle que vous préférez, et votez en remplissant le bulletin prévu ! Si vous ajoutez des commentaires, ils pourront figurer sur le site de La Meute, après proclamation des résultats.


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À l’occasion de la remise du prix Femino 2004
à la publicité la moins sexiste
publiée en 2003 dans un périodique français,

venez dialoguer avec des responsables de La Meute sur le thème suivant

La publicité sexiste :
comment s’en débarrasser

le lundi 23 février 2004, de 20h à 22h,
à la mairie du 9e arrondissement de Paris,
6 rue Drouot (salle du Conseil)

Seront présentées les publicités lauréates des prix Femino d’or, d’argent et de bronze, choisies par un vote de membres de La Meute,
ainsi que les prix Macho, les pires publicités sexistes de 2003, sélectionnées par des responsables de La Meute.

Seront projetés des films expliquant ce qu’est la publicité sexiste et montrant des actions pédagogiques de La Meute.

Le débat sera animé par Florence Montreynaud, chefdemeute.

ENTRÉE LIBRE

Si vous avez l’intention de venir, prière de l’indiquer en réponse !

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Compte rendu du débat organisé par La Meute et par Les Sciences-Potiches se rebellent (SPSR, association féministe étudiante mixte de Sciences-Po), et animé par Cecilia Baeza (SPSR), qui a eu lieu le 27 janvier 2004 à Sciences-po (Paris)

« PUBLICITÉ SEXISTE : COMMENT LA CONTRÔLER ? »

Avec la participation de :
Christine Delphy, sociologue, auteure de L’Ennemi principal, Penser le genre (Syllepse, 2001)
Jean-Marc Nesme, député UMP de Saône-et-Loire, co-auteur de la proposition de loi contre la publicité sexiste déposée en mars 2003
Yvette Roudy, ministre socialiste des Droits de la femme (1981-1986)
François de Singly, sociologue, auteur de Les Uns avec les autres. Quand l’individualisme crée du lien (Armand Colin, 2003)

En introduction, Anne Saint-Dreux, directrice de la Maison de la pub, a présenté un montage de films publicitaires sexistes, de 1904 à 1985.

Le député Jean-Marc Nesme s’explique sur les motivations de sa proposition de loi visant à créer « un délit d’atteinte à la dignité humaine de l’homme et de la femme dans la publicité ».
Choqué par la « manipulation des corps, l’humiliation », il parle d’un marché où le corps des femmes devient un enjeu et un objet. Il insiste surtout sur la protection des mineurs. Pour lui, l’hypersexualisation de la publicité et donc de l’espace public porte atteinte à l’intégrité des enfants et devient « un enjeu de santé publique ».
Constatant que le BVP (Bureau de Vérification de la Publicité) est juge et partie, il veut donner force de loi au code déontologique que s’est donné le BVP sans pouvoir le faire respecter. Pour renforcer la capacité d’action du corps social, il propose d’ouvrir la commission du BVP aux associations familiales et féministes.
Il participe à de nombreux débats sur le sujet, et il reconnaît que sa proposition n’a guère de chances d’être adoptée, car elle n’est même pas inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée.

L’ancienne ministre Yvette Roudy analyse l’échec du projet de loi antisexiste qu’elle avait proposé en 1983. Adopté sans problème majeur en conseil des ministres, ce projet suscita de violentes attaques, y compris personnelles, venant du monde de la publicité, et il ne fut jamais mis à l’ordre du jour du Parlement.
Elle salue le mode d’action de la Meute ; selon elle, la situation ne pourra évoluer que grâce à la mobilisation de l’opinion publique.

Le sociologue François de Singly explique son opposition à une loi contre la publicité sexiste. Il distingue entre publicité sexiste et hypersexualisation de la publicité. Il se demande pourquoi la dégradation de la « condition féminine » est concentrée autour du corps des femmes. Pour lui, toute publicité est par nature stéréotypée, et la domination des femmes y est diffusée de manière sournoise, donc une loi n’y changera rien. Il rejette à la fois l’autodiscipline qui a fait la preuve de son inefficacité, et une loi qui serait difficilement applicable.
Il met en garde contre les risques de convergence des demandes féministes avec celles de mouvements réactionnaires.

Avec beaucoup d’humour, Christine Delphy, sociologue et féministe historique, constate que les images de sexualité sont restreintes à des représentations de jeunes couples hétéro, imposées comme LE modèle de la libération sexuelle. Elle déplore le manque de critique féministe en la matière. Elle constate une violence croissante dans la publicité, ce qui correspond pour elle à une valorisation du modèle masculin patriarcal. Elle s’appuie sur plusieurs études nord-américaines ayant démontré l’impact de ces images de violence sur la société.

Pour conclure, Florence Montreynaud définit le sexisme des publicités : 1. clichés de genres (la bonne ménagère, l’homme qui ne pense qu’à sa voiture, etc.) ; 2. utilisation de la nudité ou de la sexualité sans rapport avec le produit.
Elle décrit les actions pédagogiques de la Meute : discussions dans la rue ou dans le métro avec des passant-es peu familiers des concepts féministes, et dont la moitié ne conteste pas les images de nudité dans l’affichage public.
Elle rappelle la demande d’une loi antisexiste, formulée en France depuis les années 70 par des féministes, et qu’elle a reprise en lançant le mouvement des Chiennes de garde (8 mars 1999), puis La Meute (28 sept. 2000), dont les Manifestes ont été signés par des dizaines de milliers de personnes. Il s’agit d’ajouter le mot « sexe » aux autres discriminations figurant dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Le racisme a déjà fait l’objet d’une loi en 1972. Au-delà d’une loi dirigée seulement contre la publicité sexiste, une loi antisexiste permettrait enfin d’affirmer la volonté politique de lutter contre le fléau que constitue le sexisme.

(d’après les notes d’Emilie Rodriguez)



DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 77 - 22 janvier 2004

PRIX FEMINO 2004
Aux urnes !
Appel aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste !"

Vous êtes invité-e à voter, jusqu’au 15 février 2004, pour le prix Femino 2004, qui sera décerné à la publicité la moins sexiste diffusée en 2003 dans un magazine français.
Après une recherche comparable à celle de l’aiguille dans la meule de foin, les responsables de La Meute ont sélectionné sept publicités, qui leur semblent être les moins sexistes de l’année 2003.

À vous de voter pour celle que vous souhaitez voir primée !

Attention ! Le vote est réservé aux signataires du Manifeste "Non à la pub sexiste!" Chaque personne ne peut voter qu’une fois.

Comment faire ?
Allez sur le site de La Meute http://lameute.org.free.fr/prix/
Examinez la reproduction des sept publicités sélectionnées.
Choisissez celle que vous préférez, et votez en remplissant le bulletin prévu ! Vous pouvez ajouter des commentaires.

Quant aux prix Macho, les responsables de La Meute ont sélectionné les pires des publicités sexistes (il y avait l’embarras du choix !), dans trois catégories :
1. Stéréotypes sur les femmes
2. Nudité ou sexualité sans rapport avec le produit.
3. Violences, prostitution, pornographie.
Les résultats seront présentés lors de la remise du prix Femino qui aura lieu le 23 février 2004 (à suivre).

Ne tardez pas à voter ! Le vote sera clos le 15 février 2004.
À bientôt !
Florence Montreynaud



DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 76 - 18 janvier 2004


Une action métro de La Meute à la télévision !

jeudi 22 janvier, à 21h, sur France 2

Dans la prochaine émission d’Envoyé spécial, un sujet traite de la publicité sexiste. Une équipe a filmé une action métro de La Meute le 7 novembre, et des images de ce reportage constituent l’une des séquences.

Nous avons parlé avec des voyageurs, sur un quai du RER, devant des affiches d’un grand magasin parisien connu pour sa publicité sexiste. Elles représentent une jeune femme vêtue d’un collant résille, jetée sur un coussin rouge, la tête en arrière et une jambe en l’air, dans une attitude faisant irrésistiblement penser à une volaille pendue par les pattes.

Nous avons commenté avec des voyageurs cette affiche, ainsi que des contre-slogans figurant sur des panneaux que nous portions :
À VENDRE POULETTE AUX GALERIES LABRAGUETTE
LIBÉREZ-MOI !
DEBOUT, LES FEMMES !
NI VOILÉES NI EXHIBÉES
LINGERIE EXHIBÉE INTIMITÉ VIOLÉE

Vous trouverez d’autres précisions sur cette affiche et des commentaires de membres de La Meute sur le site : http://lameute.org.free.fr/publicites/pubcomm/acces.php3?pub=gale

DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 75 - 31 décembre 2003

La Meute, réseau féministe contre la publicité sexiste
et
Les Sciences-Potiches se rebellent
(association féministe étudiante mixte de Sciences-Po)
organisent un débat

« PUBLICITÉ SEXISTE : COMMENT LA CONTRÔLER ? »

Il aura lieu le mardi 27 janvier 2004, de 19h à 21h
à Sciences-Po (amphi Chapsal),
27 rue Saint-Guillaume Paris 7e
(métro : Rue du Bac, Sèvres-Babylone)

Entrée libre

Y participeront
Christine Delphy, sociologue, auteure de L’Ennemi principal, Penser le genre (Syllepse, 2001)
Jean-Marc Nesme, député UMP de Saône-et-Loire, co-auteur de la proposition de loi contre la publicité sexiste déposée en mars 2003
Yvette Roudy, ministre socialiste des Droits de la femme (1981-1986), qui témoignera de l’accueil fait en 1983 à son projet de loi antisexiste
François de Singly, sociologue, auteur de Les Uns avec les autres. Quand l’individualisme crée du lien (Armand Colin, 2003)

Le débat sera animé par Cecilia Baeza, des Sciences-Potiches se rebellent, avec une intervention de Florence Montreynaud, responsable de La Meute contre la publicité sexiste.

Pour la proposition de loi visant à créer un délit d'atteinte à la dignité de l'homme et de la femme par l'image publicitaire : voir http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0615.asp

Bonne année !
À bientôt !
Florence Montreynaud

DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 74 - 18 octobre 2003

INVITATION AU VOYEURISME

Décor sordide, béton brut et sale. Dans un coin, une cuvette de toilettes. Au premier plan, une jeune femme mince, vêtue d’un débardeur et d’un slip blancs, culbute un jeune homme, mince lui aussi, qui vient de se retrouver par terre. Il ne porte qu’un slip blanc, et elle est en train de le lui retirer de force : déjà, on peut voir, de profil, la fesse de l’homme.
Ajoutés sur l’image, à la hauteur de la bouche de l’homme, les mots « plaisir d’être propre ».
L’avez-vous vue ? Si oui, avertissez La Meute en indiquant le lieu !

Il s’agit d’une publicité pour le papier de toilette Renova, visible dans le métro parisien depuis une dizaine de jours. Dans plusieurs stations, ces affiches qui mêlent érotisme et scatologie sont apposées sur tous les panneaux d’un même quai. Un fabricant de papier nous oblige donc à assister en voyeurs aux jeux intimes d’un jeune couple bien propre, à la plastique parfaite, qui contraste avec le décor sinistre.

Montrer une femme dans une posture dominante et agressive semble être une nouvelle tendance de la publicité. Encore une violence machiste, au moment où l’opinion commence enfin à prendre conscience de l’ampleur des violences masculines contre les femmes, en particulier depuis la mort de Marie Trintignant, le 1er août dernier, des suites de coups portés par son « ami » Bertrand Cantat. La Documentation française a publié en septembre un rapport scientifique et officiel sur les violences subies par les femmes en France, dirigé par une chercheuse renommée, Maryse Jaspard. (extraits sur le site http://www.social.gouv.fr/femmes/actu/doss_pr/enquete.htm#v2)

SLOGGI
Le 4 octobre, plusieurs membres de La Meute étaient présentes à Vitry-sur-Seine, avec un millier de personnes, un an après la mort de Sohane, jeune fille de 15 ans brûlée vive par son « ami ». De la mairie jusqu’à l’immeuble où a eu lieu le crime, nous avons marché « pour la dignité ». Au retour, à l’arrêt de l’autobus, une publicité montrait deux femmes, une blonde et une brune, de dos, vêtues d’un string et de gants de boxe. Elles semblaient menacer un jeune homme se défendant à mains nues.
Marcher pour la dignité. Parler pour la dignité. Avec les personnes attendant l’autobus, nous avons engagé un dialogue sur la nécessité du respect. Et voilà comment La Meute s’agrandit !
Bien des membres de La Meute ont fait de même à d’autres arrêts d’autobus. Cette affiche, ainsi qu’une autre pour Sloggi montrant trois jeunes femmes en string dans un décor de strip-tease, ont été diffusées pendant la première semaine d’octobre sur 15 000 panneaux à travers toute la France. Les corps irréels de ces femmes, aux épaules plus larges que les hanches, sont retouchés à l’ordinateur. Les exhiber ainsi dans la rue, nous obliger à voir des corps de femmes sans visage et quasiment nues, c’est exercer sur nous une violence, c’est nous atteindre dans notre propre intimité, c’est nous imposer un modèle unique de corps bronzé, longiligne et épilé. En outre, ces publicités déshumanisent les corps et la sexualité. C’est pour toutes ces raisons qu’elles sont sexistes.
Le directeur général de Triumph (dont dépend Sloggi) a déclaré : « S’il y a quelque chose que l’on respecte, c’est la femme » (Antoine Dumais, Journal du textile, 13 oct. 03, p. 3). Comment mieux dire que « la » femme est une chose ?

La Meute avait déjà réagi à cette publicité sexiste, amplement diffusée à travers toute la France lors de deux campagnes d’une semaine chacune, en février et en mai 2003. Sur le site figurent 25 messages de membres de La Meute faisant part de leur analyse féministe très critique. Voir http://lameute.org.free.fr/publicites/pubcomm/acces.php3?pub=sloggi
Déjà en février, le BVP était intervenu auprès de l’annonceur pour lui demander d’écourter sa campagne. La reprise des mêmes images en mai et en octobre montre combien les annonceurs membres du BVP respectent cet organe d’auto-régulation de la profession. Périodiquement, le BVP les incite à un peu plus de retenue, ce qui se révèle d’une efficacité très discutable, comme nous le constatons presque chaque jour. Son bilan, publié début octobre, fait pourtant état d’une proportion minime de publicités sexistes, qualifiées d’« exceptions ». L’objectif prioritaire du BVP semble bien être d’éviter le vote d’une loi antisexiste, et c’est précisément ce que demandent les 3 500 signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste !", ainsi que des dizaines de milliers de féministes ayant signé d’autres appels.

Le 3 octobre, la députée socialiste Ségolène Royal, ancienne ministre de la Famille, a demandé publiquement au BVP de faire retirer la publicité sexiste de Sloggi. Quatre jours plus tard, soit la veille de l’arrêt prévu de la campagne, arrivait la réaction du BVP !
Le 7 octobre, dès qu’a été diffusée la dépêche de l’AFP annonçant que le BVP invitait l’annonceur à écourter cette campagne, j’ai été interviewée par une journaliste de RMC info. J’ai parlé de la marche « pour la dignité » et de notre action-trottoir. Tant que les femmes seront montrées comme de la viande à l’étal, comment pourraient-elles être traitées en égales et respectées ?
Dès le lendemain, l’affaire Sloggi a pris de l’ampleur, avec d’innombrables émissions et articles sur le sujet. Pour La Meute, j’ai été interviewée par l’AFP, par France-soir (article du 8 oct.) et Le Figaro (9 oct.), et aussi sur Radio-France Internationale (en anglais), Le 8, j’ai participé à un débat avec le public à la télévision, sur LCI (émission de Valérie Expert, de 9h à 10h), et aussi à la radio, sur RMC (émission d’Alain Marschall, entre 16h et 17h). J’ai refusé d’aller à l’émission télévisée du samedi soir de Thierry Ardisson.

Bilan de ce tintamarre médiatique : une pub d’enfer pour la marque… et une notoriété accrue pour La Meute.

ET LES AUTRES ?
Plusieurs membres de La Meute ont signalé d’autres publicités sexistes. Leurs signalements seront prochainement mis sur le site. Des problèmes techniques en ont perturbé récemment la maintenance : accès difficile au site (par suite de problèmes du serveur free), et difficultés du serveur noos, ce qui m’empêchait d’envoyer ou de recevoir des courriels.
Je remercie les membres de La Meute qui se sont inquiétés, et qui m’ont témoigné leur sympathie.
Florence Montreynaud


DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 73 - 5 septembre 2003
grrrrrrrand pique-nique de La Meute le 20 septembre à Paris

Le pique-nique de rentrée de La Meute aura lieu le samedi 20 septembre 2003, dans le jardin du Luxembourg. Vous y êtes les bienvenu-es, ainsi que les personnes de votre entourage intéressées par des actions contre la publicité sexiste.
Rendez-vous au Luxembourg à partir de 12h30, avec vos provisions, sous l’abri rectangulaire qui se trouve près de l’entrée proche de la station Luxembourg du RER, en face du coin de la rue Gay-Lussac et du boulevard Saint-Michel. Après l’entrée, un peu sur la gauche, marchez sur la bande en revêtement dur pendant 100 mètres, et vous verrez l’abri sur la gauche. Nous y serons jusque vers 15h. Il y a des bancs et des chaises, mais pas de table.
Au programme : échanges conviviaux, notamment sur la préparation d’actions dans le métro sur la publicité sexiste. Hélas ! pas de chansons féministes, car l’administration du Sénat refuse toute manifestation politique dans le jardin, et nous ne pouvons pas nier que le féminisme soit politique.
(L’endroit du parc des Buttes-Chaumont où nous nous sommes réuni-es en 2001 et 2002 n’est pas accessible en raison de travaux.)

De la part de Perline, qui centralise l'organisation :
Ce pique-nique est collectif : ce que vous apporterez pourra être partagé entre nous.
Si vous venez, soyez aimable de m’informer (meute@perline.org) du genre de plat que vous pensez apporter.

Voici la liste de ce qu'il reste à nous répartir (les desserts étant déjà attribués)
- Matériel : nappes, assiettes, bols, verres (et feutre pour écrire dessus), fourchettes, couteaux, cuillères en plastique, serviettes papier, papier en rouleau, pailles, sel, poivre, sucre
- Entrée (exemples) : polenta, taboulé, carottes râpées, quiche, tarte salée
- Plats (exemples) : jambon, poulet, omelette, œufs durs, pâté
- Fromages (exemples) : gruyère, gouda, camembert
- Fruits (exemples) : bananes, oranges, pommes
- Boissons : eau, café, vin, jus de fruits
- Pain
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Prochaine réunion de La Meute à Paris en automne, avec un grrrrrand débat public sur « la publicité sexiste, et comment s’en débarrasser ! » (à suivre)
À bientôt !
Florence Montreynaud


DES NOUVELLES DE LA MEUTE n°72 - 28 juillet 2003

Nicolas Hulot (suite)

La Meute a envoyé le 18 juillet 2003, par courriel et par la poste, une Lettre ouverte à Nicolas Hulot en lui demandant de retirer les affiches de publicité pour sa Fondation. De nombreux membres de La Meute ont aussi écrit, avec leur propre analyse, et en formulant la même demande. D’autres ont exprimé un avis opposé (voir l’ensemble des courriels sur le site de La Meute http://lameute.org.free.fr).

L’affiche, visible sur des centaines de panneaux de 4m x 3m à travers la France (et sur le site www.planete-nature.org), montre la photo en très gros plan d’un sein de femme blanche, avec des veines apparentes et un mamelon gonflé dont s’écoule un liquide noirâtre.

La Meute a manifesté à Paris devant cette affiche le 24 juillet. De nombreux médias ont relayé cette action. Ils diffusent des informations sur la polémique qui se développe et à laquelle participent aussi des associations engagées en faveur de l’allaitement maternel.

Rappel de l’analyse féministe de La Meute contre la publicité sexiste :
« Encore une fois, un morceau de corps féminin sert à des fins de propagande publicitaire. Pour attirer l’attention par une image choquante, on exhibe dans l’espace public, on impose à la vue de tous un organe féminin, dont le symbolisme est à la fois érotique et maternel, un énorme sein présenté comme un élément morbide.
Même pour insister sur l’urgence qu’il y a à protéger la planète, tous les moyens ne sont pas bons ! »

À ce jour, La Meute n’a reçu aucune réponse de Nicolas Hulot.
Le 21 juillet, La Meute a reçu un courriel signé « Cécile Ostria, Directrice, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme ». Ce même texte, à quelques mots près, a été envoyé en réponse aux autres correspondants. En voici le début :
« Notre désaccord vient d’une perception bien différente du symbole du sein de la mère nourricière. Vous le voyez comme un symbole de sensualité et de désir, un symbole sexuel. Nous le voyons comme le symbole de la vie, de l’enfant qui vient de naître, déjà menacé par le monde qui l’entoure.
A l’image de cette mère nourricière, notre planète, notre terre, est source de vie. Malade et polluée par l’homme, elle menace la vie même de ses enfants. D’où le choix de ce visuel qui, mieux que tout autre, met la vie au centre de la dégradation de notre planète. (…) »
Mme Ostria affirme ensuite que nous nous trompons de combat, que la Fondation Nicolas Hulot « n’a rien à vendre », que le lait maternel est « pollué », et que l’une des missions de la Fondation « est d’informer le public pour susciter une vraie prise de conscience générant de nouveaux comportements (…) »
Elle conclut : « Pour ces raisons et compte tenu de l’état d’urgence de la planète, vous comprendrez que nous ne retirerons pas cette affiche. » (Le texte intégral figure sur le site de La Meute.)

Faute de réponse de Nicolas Hulot, il nous faut donc considérer que ce texte exprime sa pensée, ou celle des publicitaires qui ont imaginé cette campagne. C’est donc à lui que s’adresse notre réponse :


« Monsieur,

Vous êtes certainement le seul homme en France qui, à la vue d’un sein de femme nu, ne pense qu’à sa fonction nourricière. Généralement, les seins sont aussi perçus comme un organe érotique, utilisés comme tel par la propagande publicitaire.

Si vous estimez faire œuvre de pédagogue, vos méthodes ne sont guère respectueuses du public. Assommer avec une image choc, provoquer un effet répulsif en associant sein et maladie : ce n’est pas favoriser la réflexion, c’est la perturber ou même la bloquer. Sur votre affiche, les explications manquent qui aideraient à interpréter l’image tout en faisant réfléchir. Nous avons eu des entretiens avec des centaines de personnes, dans la rue, devant vos affiches : votre « message » n’est pas passé, car la majorité n’ont pas compris le but de cette campagne, et ont cru qu’il s’agissait de prévention du cancer du sein. En effet, le seul message clair est votre nom.

Donner à voir un organe féminin comme un symbole de maladie et de mort est une violence que vous nous imposez. Nous sommes beaucoup à avoir ressenti du dégoût devant cette image morbide, ainsi que de l’exaspération devant ce nouvel exemple de morcèlement d’un corps féminin réduit à sa fonction nourricière.

Il ne manque pas d’images représentant les dégradations que l’Homme inflige à la Nature : oiseaux mazoutés, rivières polluées, sacs en plastique ou canettes traînant partout, etc. Pourquoi vous en prendre au corps féminin?

Nous vous demandons de retirer ces affiches.

Les responsables de La Meute »


Si vous voulez écrire, vous pouvez reprendre cette lettre ou vous en inspirer.
Adresse postale : Fondation Nicolas Hulot 52 bd Malesherbes 75008 Paris
Adresse courriel : fnh@fnh.org

N’oubliez pas d’envoyer une copie au BVP (Bureau de vérification de la publicité) 11 rue St-Florentin 75008 Paris ; adresse courriel : contact@bvp.org !
À bientôt !
Florence Montreynaud


DES NOUVELLES DE LA MEUTE N°71
25 juillet 2003

M6 ce soir à 19h54

La Meute a fait deux actions-trottoir les 23 et 24 juillet à Paris, 92 bd Raspail, devant un mur où se trouvent côte à côte quatre affiches publicitaires pour la fondation Nicolas Hulot, avec un énorme sein blanc d’où coule un liquide noirâtre.

Le 24 juillet, nous étions une vingtaine avec les banderoles « La Meute » et « NON à la pub sexiste ! » Nous portions des panneaux avec des slogans :
NON AU RACOLAGE SEXISTE !
TOUS LES MOYENS NE SONT PAS BONS !
NON AUX IMAGES MORBIDES !
UNE MÈRE QUI DONNE LA MORT ?
SIMPLISME = DANGER

Pendant ces deux actions, nous avons dialogué au total avec plus d’une centaine de passant-es. Une bonne moitié ne comprenait pas le sens de l’affiche et beaucoup ont pensé qu’il s’agissait de prévention du cancer du sein.
La majorité s’est dite choquée par la violence de l’image et a approuvé notre action. Une petite minorité, surtout de jeunes hommes, a trouvé nos protestations exagérées, en regard de l’importance de la cause à défendre, la protection de la « mère-nature ».

L’action de La Meute a été annoncée par plusieurs quotidiens. Elle a fait l’objet de reportages ou d’interviews, notamment à la radio sur RMC et sur TSF, et à la télévision sur FR3 hier et sur M6 ce soir. Si vous captez cette chaîne, le reportage doit passer à 19h54 ; j’ai été interviewée, ainsi que Francine Bavay, écologiste et féministe, élue Verte, vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, qui participait à la manifestation en tant que membre de La Meute.

En réponse à la Lettre de La Meute à Nicolas Hulot, nous avons reçu un courriel d’une responsable de la Fondation. Nous préparons un nouveau texte.

Avez-vous repéré l’une des ces affiches ? Prière de signaler l’emplacement précis.

À bientôt !
Florence Montreynaud