DES NOUVELLES DE LA MEUTE n° 61 à 70

DES NOUVELLES DE LA MEUTE n°70
22 juillet 2003

23 et 24 juillet : dialogues dans la rue à Paris
et manifestation de La Meute

La Meute contre la publicité sexiste organise à Paris, 92 bd Raspail, le jeudi 24 juillet entre 19h et 20h30, une manifestation devant des affiches représentant en 4 x 3 m la photo d’un sein de femme, avec des veines apparentes et un mamelon gonflé dont s’écoule un liquide noirâtre.
L’affiche porte ces seuls mots : Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme.

Encore une fois, un morceau de corps féminin sert à des fins de propagande publicitaire. La Meute proteste contre cette représentation d’un sein de femme comme une source de mort, avec un écoulement noirâtre qui l’associe aux pollutions pétrolières ravageant la faune et la flore.
Comme en témoignent de nombreux messages de membres de La Meute (voir sur le site http://lameute.org.free.fr), cette affiche fait penser au cancer du sein, et elle peut aussi inquiéter des femmes qui allaitent.

La Meute a adressé à Nicolas Hulot une Lettre ouverte en lui demandant de retirer ces affiches.
Nous distribuerons cette Lettre aux passant-es en leur proposant de s’associer à notre action.

Si vous pouvez vous joindre à nous, rendez-vous 92 bd Raspail Paris 6° (métro : Notre-Dame-des-Champs ou St-Placide)
- jeudi 24 juillet entre 19h et 20h30, pour la manifestation, avec la banderole de La Meute « NON à la pub sexiste ! »
- et aussi mercredi 23, entre 16h et 20h pour dialoguer avec des passant-es.

Si vous pouvez venir à l’une de ces dates, merci de me l’indiquer !

À bientôt !
Florence Montreynaud


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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n°69
18 juillet 2003

Lettre ouverte à Nicolas Hulot
Monsieur,
Vous avez lancé le 17 juillet 2003 une campagne publicitaire pour votre fondation. Sur des centaines de panneaux à travers la France, vous affichez en 4 x 3 m la photo d’un sein de femme, avec des veines apparentes et un mamelon gonflé dont s’écoule un liquide noirâtre.
L’affiche porte ces seuls mots : Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme.

Encore une fois, un morceau de corps féminin sert à des fins de propagande publicitaire. Pour choquer, vous employez la méthode qui est trop souvent utilisée pour vanter des marchandises, dans des publicités sexistes qui polluent les rues et les routes françaises. Vous annoncez que vous défendez la nature et l’homme ( !), et vous exhibez un sein de femme nu, avec une image repoussante qui fait penser à une maladie.

Le sein féminin, à la fois nourricier et érotique, est un symbole de vie et de désir. Pourquoi le choisir pour représenter une source de mort, avec cette image d’un liquide noirâtre qui l’associe aux pollutions pétrolières ravageant la faune et la flore ? Avez-vous pensé que votre affiche peut faire peur à des femmes qui allaitent ? Qu’elle peut traumatiser des femmes qui constatent un écoulement inquiétant de leur sein ?

Le sperme est blanchâtre comme le lait, et il peut aussi symboliser la vie et le désir. Auriez-vous envisagé de représenter une verge dont s’écoulerait un liquide noirâtre ? Pourquoi est-ce un organe féminin que vous réduisez ainsi au statut de chose, d’élément morbide ?

Votre image simpliste et violente est dangereuse. Même pour attirer l’attention sur la protection de l’environnement, tous les moyens ne sont pas bons !

La Meute, mouvement mixte contre la publicité sexiste, vous demande de retirer cette affiche.
Vous pouvez écrire vous aussi, en reprenant cette lettre ou en vous en inspirant.

L’affiche est visible sur le site www.planete-nature.org : http://www.planete-nature.org/actu/nicolas.php?PHPSESSID=e97e96079b0b9a09596065f166c221c9.
L’agence publicitaire qui l’a réalisée est CLM/BBDO.


Adresse postale : Fondation Nicolas Hulot 52 bd Malesherbes 75008 Paris
Adresse courriel : fnh@fnh.org

Bonne écriture !
À bientôt !
Florence Montreynaud

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n°68 - 9 juillet 2003

« PRENEZ GARDE À VOS MOTS ! »

Dans un article sur des films publicitaires récemment primés, la journaliste Laurence Armengau commente ainsi un film étranger pour une marque de bière : « … même si elle aurait probablement, en France, conduit les féministes de La Meute à plastiquer l’agence auteur d’un tel méfait publicitaire, cette campagne d’une impertinence hilarante est en totale affinité avec les racines de la marque. » (CB News, 30 juin 2003)

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Voici la réponse de La Meute :

« Plastiquer, vraiment ? Commettre un attentat à l’explosif contre une agence de publicité ? Vous nous croyez capables de ça ? Quelle imagination !
Qu’est-ce qui, dans les actions ou dans les communiqués de La Meute depuis sa fondation il y a près de trois ans, a pu vous donner l’impression que, « probablement » nous pourrions mettre des bombes pour faire sauter des agences auteurs de publicités sexistes ? Nous analysons et nous dénonçons la violence envers les femmes dans la publicité, mais nos outils sont des mots et seulement des mots.
Pourquoi êtes-vous aussi agressive, même au deuxième degré ? Relisez les communiqués de presse que nous vous envoyons régulièrement ! Avons-nous jamais menacé les publicitaires de quoi que ce soit ?

La Meute est un réseau féministe, mixte, international … et pacifique. Les membres de La Meute agissent sans se cacher, et n’emploient jamais de moyens violents.

La Meute demande une loi antisexiste. La Meute, c’est-à-dire les 3 463 signataires, à ce jour, du Manifeste "NON à la pub sexiste !"
La Meute s’adresse principalement aux annonceurs. Ses membres leur écrivent pour les informer qu’ils n’achèteront pas des produits ou des services vantés par des publicités sexistes.
La Meute organise des actions, dans la rue ou dans le métro, pour dialoguer avec des passants au sujet d’affiches sexistes.
La Meute fait appel à l’intelligence et à la conscience des annonceurs, des consommateurs, des publicitaires et … des journalistes. C’est pourquoi nous vous prions de prendre garde avant de lancer vos mots : des bombes peuvent tuer, des soupçons injurieux sont des armes destinées à blesser. »

Les responsables de La Meute


Je vous signale, dans Charlie-Hebdo du 9 juillet 2003, p. 6, un article très drôle de Gérard Biard sur l’affiche de lastminute.com et la réaction de La Meute !

À bientôt !
Florence Montreynaud

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n°67
2 juillet 2003

Une campagne pour La Meute ?

« Je n'en paie qu'une des deux », dit l’homme de l’affiche.
« J’offre une campagne à La Meute », dit le publicitaire.

Dans un texte publié le 27 juin 2003 sur le site tourismexpress.info, Frank Tapiro, coprésident de l’agence de publicité Hémisphère droit, revient sur la campagne de son agence pour le voyagiste Lastminute.com, et il s’indigne des réactions de La Meute.
Il propose de « concevoir gratuitement une campagne d’adhésion pour la meute », et il ajoute : « Même si nous ne sommes pas d’accord avec vous sur le fond de votre message (…) »

Voici la réponse de La Meute :

Monsieur,
Vous proposez de « concevoir gratuitement une campagne d’adhésion pour la meute », et vous ajoutez : « Même si nous ne sommes pas d’accord avec vous sur le fond de votre message (…) ».
Quel métier que le vôtre ! Chercher des slogans chocs et des images frappantes, vous donner tout ce mal pour faire avancer des causes auxquelles vous ne croyez pas !
C’est ce qui nous différencie de vous. Nous, nous croyons à ce que nous faisons.
Pour nous, il est évident que la publicité sexiste nuit au respect, à la dignité humaine, à l’égalité entre femmes et hommes.
Nos méthodes aussi diffèrent des vôtres. Quand nous dialoguons avec des voyageurs, au cours de nos actions dans le métro, nous ne cherchons ni à les choquer avec des images, ni à les assommer avec des slogans.
Nous avons parlé avec des dizaines de personnes devant votre affiche représentant un homme de 50 ans, avec deux jeunes femmes, une dans chaque bras. Slogan : « Je n'en paie qu'une des deux. » La majorité nous ont dit que votre affiche les avait choquées, car elle banalise une situation de prostitution.
Depuis près de trois ans, La Meute mène des actions de dialogue dans la rue ou dans le métro, au sujet de publicités sexistes.
Plutôt que de choquer ou de provoquer, nous faisons appel à l’intelligence et à la conscience. Les personnes qui adhèrent à La Meute en signant le Manifeste "NON à la pub sexiste !" savent que nous les respectons. Elles ne sont pas soumises à une propagande, elles prennent leur décision librement.
Vous proposez de concevoir une campagne d’adhésion pour La Meute. Non merci, monsieur ! Nous préférons nos méthodes aux vôtres !

Pour les responsables de La Meute,
Florence Montreynaud

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE

n°66 - 18 juin 2003

Quand l’humour féministe répond
à « l’élégance » publicitaire

Après une semaine de diffusion massive dans le métro, les dernières productions du « génie créatif français » sont apparues dans les rues de Paris, apportant aux habitants et aux touristes de nouveaux exemples du vrai « chic parisien ».
Il s’agit d’une campagne publicitaire pour des réductions sur des séjours de vacances.

Première affiche. Un homme de 50 ans, casquette de marin sur la tête, avec deux femmes de 35 ans, une dans chaque bras. Slogan : « Je n'en paie qu'une des deux. »
Deuxième affiche. Un jeune homme à l'air méprisant dominant une jeune femme à l'air stupide. Slogan : « Ma copine ne vaut rien. »

Réduites au statut de marchandises ou de faire-valoir, les femmes de ces affiches se sont révoltées. Des inscriptions féministes sont apparues dans des dizaines de stations de métro.
Sur l’affiche de l’homme avec les deux femmes, l’une rétorque : « Je pars sans lui », et l’autre : « moi aussi ».
Quant à la « copine », elle proteste : « Plutôt rester travailler que partir avec lui », ou « Je pars, mais avec des copines ».

La Meute, qui organise régulièrement dans le métro des actions de dialogue avec des voyageurs et voyageuses au sujet de publicités sexistes, remercie l’annonceur lastminute.com, et l’agence Hémisphère droit : grâce à ces éminents représentants du « raffinement français », elle a reçu en une semaine 42 adhésions, et elle ne compte plus les innombrables réactions de touristes et de voyageurs bien décidés à ne jamais utiliser les services d’un annonceur qui méprise ainsi ses clientes et clients potentiels.

Grrrrrrrrrrr !

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE

n°65
grrrrrrrand pique-nique de La Meute le 5 juillet à Paris
Le traditionnel pique-nique annuel de La Meute aura lieu le samedi 5 juillet 2003, dans le jardin du Luxembourg. Vous y êtes les bienvenu-es, ainsi que les personnes de votre entourage intéressées par des actions contre la publicité sexiste.
(L’endroit du parc des Buttes-Chaumont où nous nous sommes réuni-es en 2001 et 2002 n’est pas accessible en raison de travaux.)
Rendez-vous au Luxembourg à partir de 12h, avec vos provisions, sous l’abri rectangulaire qui se trouve près de l’entrée proche de la station Luxembourg du RER, en face du coin de la rue Gay-Lussac et du boulevard Saint-Michel. Après l’entrée, un peu sur la gauche, marchez sur la bande en revêtement dur pendant 100 mètres, et vous verrez l’abri sur la gauche.
Au programme : réjouissances en tous genres, chansons féministes et échanges conviviaux.
Pour la meute parisienne : voulez-vous participer à des actions métro contre des publicités sexistes ? Les dernières actions, contre lastminute.com, ont donné lieu à des échanges très intéressants avec des voyageurs/ses, dont la majorité se dit excédée par les affiches sexistes, particulièrement nombreuses ces dernières semaines.

Prochaine réunion de La Meute à Paris en automne, avec un grrrrrand débat public sur … devinez quoi ? « la publicité sexiste, et comment s’en débarrasser ! » (à suivre)

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE

n°64
10 juin 2003

Pour une Fête des pères gratuite !

OUI aux pots à crayons en pâte à sel ! NON aux perceuses !
OUI aux cadeaux préparés à la maison ou à l’école,
avec beaucoup d’amour et peu d’argent !
NON aux cadeaux coûteux ! NON aux clichés sexistes !

« Bonne fête, papa ! » Les pères ne préféreraient-ils pas un sourire, un poème, un dessin, à une cravate ou à de l’after-shave ? Avec des mots, chaque enfant peut dire à sa manière, personnelle, unique : « Papa, je t’aime »…

L’amour des enfants ne se monnaie pas.
L’amour des pères ne s’achète pas.
Un sourire est un cadeau ! Bonne fête, papa !


Célébrer les parents, ou les ancêtres, est l’une des plus anciennes traditions humaines. La Fête des pères moderne est née aux États-Unis, où elle a été instituée officiellement en 1925. En France, elle est célébrée depuis une trentaine d’années, bien après la Fête des mères, qui est une fête officielle depuis 1926, confirmée par la loi en 1950 (voir le récent courriel de La Meute sur la Fête des mères).
En ces deux occasions, les campagnes publicitaires utilisent des clichés sexistes. Pour les mères, bijoux, parfums, robots ménagers, accessoires pour la maison : quel rapport entre un collier, ou une friteuse, et la maternité ? Pour les pères, appareils numériques, matériel de bricolage ou équipements de sport : quel rapport avec la paternité ?
Alors que les femmes assurent gratuitement 80 % des tâches ménagères et des soins aux enfants et aux personnes dépendantes, cette avalanche de clichés sexistes ne peut contribuer ni à l’égalité entre hommes et femmes, ni au partage des tâches ménagères !
Et pourquoi pas une fête des parents, sans clichés sexistes ?

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE

n°63 - 31 mai 2003
affiche du film La Secrétaire

Voici le courriel que je viens d’envoyer au responsable de Metrofilms (infos@metrofilms.com).
Si vous n’avez pas vu cette affiche, vous pouvez vous faire une idée de l’effet qu’elle produit dans la rue, en allant sur le site de La Meute en voir une photo d’amateur (http://lameute.org.free.fr/publicites/pubcomm/acces.php3?pub=secretaire).
Vous pouvez aussi la voir sur le site http://www.metrofilms.com/lasecretaire (il est très « lourd » — dans tous les sens du mot —, et il faut du temps pour le charger).

Vous pouvez copier ce courriel ou vous en inspirer pour écrire au responsable.

Monsieur,
Depuis fin mai 2003, vous diffusez dans les rues en France une affiche pour le film La Secrétaire, de Steven Shainberg, qui sort le 4 juin. Y figure une photo de deux mètres de hauteur, représentant l’arrière de longues jambes de femme revêtues d’un collant noir à couture, au-dessus de talons aiguilles noirs. Le corps est penché vers l’avant, la tête n’est pas visible, et la femme enserre ses chevilles de ses mains. Ses fesses sont couvertes par une minijupe noire, de sorte qu’on ne voit d’elle que ses jambes, avec une zone sombre à l'entrejambe.
Le slogan est : « Assumez votre position »
De quelle position s’agit-il ? La position sociale de secrétaire ? La position jambes tendus corps penché vers l’avant, posture des plus appropriées aux activités courantes d'une secrétaire ? Serait-ce une allusion subtile à une position sexuelle ?

« Assumez votre position » : c’est bien à moi que vous donnez cet ordre.
Pourquoi devrais-je « assumer » quoi que ce soit ?
JE REFUSE LA POSITION DE VOYEUSE QUE VOUS M’ASSIGNEZ.

Sur le site du distributeur français (http://www.metrofilms.com/lasecretaire), il est question d’une « étrange relation», d’une « relation de soumission » qui se noue entre le patron et la secrétaire, avec la liste des « 10 commandements de la secrétaire SM idéale ». On peut aussi voir l’affiche où le mot « secrétaire » est écrit sur la minjupe, donc sur les fesses de la femme.
Sur le site, le réalisateur se défend : « Non, ce n'est pas un « porno soft » (ah !bon, on aurait donc pu le supposer !), et il affirme avoir voulu filmer « à la manière de réalisateurs comme Jane Campion ».
Si c’est un film d'auteur, pourquoi une affiche de film porno ?

Monsieur, la cruauté qu’exerce un patron sur une secrétaire, dans la réalité du monde du travail, cela s’appelle du harcèlement moral, et parfois aussi sexuel, et cela gâche la vie de nombreuses personnes. En France, c’est un délit puni par la loi.
Le message que vous faites passer avec cette affiche est un cliché sexiste de la secrétaire sexy et disponible sexuellement. C’est une insulte aux 800 000 personnes qui, en France, assurent des tâches de secrétariat, ainsi qu’aux millions de personnes obligées de voir cette affiche dans la rue !

Je n’irai pas voir ce film, et je dissuade tout mon entourage d’aller le voir.
Je vous demande de veiller, pour la promotion de vos prochains films, à diffuser des publicités qui respectent les femmes et les hommes en général, et les femmes au travail en particulier.

Florence Montreynaud

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DES NOUVELLES DE LA MEUTE n°62 - 31 mai 2003

De nombreuses publicités sexistes sont diffusées ces derniers jours. Beaucoup d’entre vous en ont signalé et ont écrit aux responsables.
Sur le site de La Meute, vous trouverez description, commentaires, exemples de lettres, et (pour certaines) l’adresse où écrire pour protester.

RENAULT RECOMMENCE
La diffusion du spot Clio a repris à la télévision. C’était l’objet de l’alerte n°4 de La Meute (28 février dernier).
Je vous rappelle le sujet. Un homme ayant gagné au loto change de maison, d’amis, de chien et de femme (mais pas de voiture). Il remplace une ménagère grosse et fatiguée par une top model en bikini.
Nous avions été très nombreux à écrire à Renault, au BVP et à Publicis. Voyez ces messages bien argumentés, et les réponses lénifiantes des responsables de cette publicité sexiste.

ÉCRIVEZ, ENCORE !


Parmi bien d’autres publicités sexistes récentes, en voici une…

ALERTE N°6 de La Meute

À la télévision française est diffusé un film publicitaire plein de clichés sexistes pour Alsa Maman Gâteau, une marque de gâteau au chocolat.

Il s’agit de vanter un gâteau au chocolat en sachet prêt à l’emploi. Un petit garçon demande au téléphone à sa maman de rentrer vite à la maison, car il a très envie de gâteau au chocolat (donc les mamans ne servent qu'à ça...), mais heureusement son papa (qui, lui, ne sait pas faire les gâteaux au chocolat, ce n'est pas son rôle) est malin (c'est le rôle des papas) et a de la pâte toute prête qui remplacera très bien maman (puisque maman ne sert qu'à ça).
Comme les envies des enfants doivent être satisfaites sur-le-champ, tout le monde est heureux dans le beau pays de la consommation télévisuelle... (commentaires de Françoise Hatchuel)

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Les produits de la marque Alsa sont fabriqués par une filiale d’Unilever. Siège français : 23, rue François Jacob 92842 Rueil-Malmaison cedex. Téléphone : 01 41 96 62 00.
Je vous propose d’écrire au PDG. Voici une lettre que vous pouvez copier ou adapter à votre idée.

à M. Alain Justet président d'Unilever Bestfoods France
alain.justet@unilever.com

Monsieur,
Un film publicitaire pour Alsa Maman Gâteau est diffusé ces jours-ci à la télévision française. Il vante un produit prêt à l’emploi, qui permet de réaliser des gâteaux au chocolat « aussi bien que maman ». Il illustre les clichés sexistes du rôle du père (malin, joueur, hors de la sphère domestique) et de celui de la mère (nourricière, liée à la sphère domestique).
Ces clichés sexistes sont renforcés par l'intervention du petit garçon qui, pour exprimer son envie de gâteau au chocolat, s'adresse par téléphone à sa mère absente et non à son père, puis se réjouit de trouver une préparation capable de remplacer « maman » (qui semble n'avoir d'autre attribution que de satisfaire à la fois le père et le fils).

Non seulement ces images s'appuient sur une inégalité des rôles entre les hommes et les femmes, notamment dans la sphère domestique, mais elles ancrent cette représentation des rapports hommes/femmes dans l'esprit des enfants, garçons et filles.

Cette publicité et le nom même de ce produit traduisent une vision sexiste de la famille, et vont à contre-courant du progrès des relations entre les hommes et les femmes vers plus de partage et d’égalité, en particulier dans la sphère familiale. En tant que féministe et membre du réseau La Meute contre la publicité sexiste, je suis sensible aux représentations sexistes, et je suis attachée à la promotion des femmes dans la société. C’est pourquoi je vous demande de retirer cette publicité des écrans français.

En mai 2001, à la demande de La Meute, votre prédécesseur, M. Léo Oosterveer, avait annoncé l’arrêt d’une campagne sexiste pour les glaces Magnum (voir sur le site de La Meute http://lameute.org.free.fr/action4/).

Monsieur, le sexisme est une violence et une injustice, qu’il s’agisse d’utiliser la sexualité pour vendre un produit ou de mettre en scène des stéréotypes sexués. Il entrave le progrès vers une société d’égalité et de respect.
Avec La Meute, je vous invite à davantage de vigilance à l’avenir.
Les produits d’Unilever relèvent de l'alimentation, de l'hygiène et de l'entretien de la maison. Si vous en faisiez une publicité plus moderne, tenant compte de la participation croissante des hommes jeunes aux tâches domestiques, vous pourriez contribuer à l’évolution des mentalités.

signature



Envoyez une copie de votre message au BVP (Bureau de vérification de la publicité, contact@bvp.org) qui a vu cette publicité sexiste avant diffusion et l’a acceptée.
à Nicole Ameline, ministre de la Parité et de l’égalité professionnelle : droits-femmes-egalite@sante.gouv.fr 10 rue Brancion 75015 Paris

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n°61 - 17 mai 2003

Samedi 24 mai, c’est en France la veille de la Fête des mères, et c’est l’occasion pour des meutes de manifester, une fois encore, contre le caractère commercial de cette fête. Comme en 2002, il s’agit de dénoncer le matraquage publicitaire qui utilise des clichés sexistes pour nous enjoindre d’offrir à notre mère des cadeaux coûteux. Le thème : « Pour une fête des mères GRATUITE ! OUI aux colliers de nouilles ! NON aux friteuses ! »

La meute de Lyon manifestera devant le centre commercial de la Part Dieu. Pour d’autres précisions, prière d’écrire à lameute.lyon@free.fr

À Paris, la manifestation aura lieu à 15h30 devant les Galeries Lafayette, au coin de la rue de Mogador et du bd Haussmann (métro Havre-Caumartin). Une manifestation gaie et colorée, avec déguisements, danses, chants et « Carmagnole de La Meute ».
Pourquoi La Meute manifeste-t-elle encore devant les Galeries Lafayette ? Parce que ce grand magasin se distingue depuis trois ans par ses publicités sexistes. En 2002, La Meute avait manifesté contre une affiche pour les soldes montrant une femme avec un œil au beurre noir, et contre une autre, où un corps féminin était présenté comme un pied de lampe avec un abat-jour à la place de la tête. En 2003, on a pu voir une affiche avec un grand sac à cadeaux dont dépassait une tête de femme.

Voici une description de l’affiche diffusée la semaine précédant la Fête des mères (sur le magasin et dans le métro parisien).
Une petite fille, de dos, est juchée sur des boîtes de cadeaux emballées dans du papier rouge ; elle a un seau de peinture dans la main gauche, son bras droit est levé et elle tient un pinceau à la main. On peut supposer q’il s’agit de Lætitia Casta, modèle de toute la campagne de ce grand magasin.
Elle est déguisée en petite fille, avec deux nattes, les chaussettes tire-bouchonnées, la jupe en tulle jaune très courte laissant voir de longues jambes maigrichonnes. Elle finit d’ajouter à la peinture noire « TROP » entre les deux mots « MAMAN GÂTÉE » déjà peints sur le mur. Sur le dos de son blouson de cuir noir, des clous dorés forment le mot PAPA.

Que peut-on voir dans cette image ?
Une jeune femme déguisée en petite fille.
Une petite fille en révolte contre la Fête des mères, jalouse de sa « maman » qui reçoit des cadeaux.
Une « fille-à-son-papa » manifestant contre le fait que les « mamans » seraient « trop gâtées ».
Une alliée de « papa » protestant contre le « privilège » que serait la Fête des mères.

La Meute diffusera un tract avec une Lettre ouverte à cette petite fille (bientôt disponible sur le site : http://lameute.org.free.fr/action8/). Pour des détails sur la manifestation de 2002 (tract, slogans, chansons, compte rendu), voyez le site, où vous trouverez aussi l’histoire mal connue de la Fête des mères (non, ce n’est pas Pétain !)

Si vous habitez la région parisienne, nous vous invitons à nous rejoindre. Vous pourrrez :
tenir les banderoles : « La Meute », « NON à la pub sexiste ! » et « Pour une fête des mères gratuite »
distribuer le tract et parler avec des passant-es en leur suggérant de remplacer les cadeaux matériels par des attentions, des sourires, etc.
participer par la voix en chantant les chansons et en criant les slogans, notamment « LE PLUS BEAU DES CADEAUX : LES MACHOS AUX FOURNEAUX (voyez aussi sur le site ceux de l’année dernière ; si vous avez des propositions, elles sont les bienvenues)
Rendez-vous samedi 24 mai à 15h20 au coin de la rue de Mogador et du bd Haussmann (métro Havre-Caumartin).