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n° 21 à 30
N° 30 - 12 février 2002
VIOLENCE SEXISTE AUX GALERIES LAFAYETTE !
Avec le concours de plusieurs associations, la meute parisienne a organisé le samedi 9 février à 16h une manifestation contre une publicité sexiste des Galeries Lafayette : une image de femme portant des signes de violence, notamment un il au beurre noir (voyez le site, page http://lameute.org.free.fr/actualite/manifparisgallaf/).
La manifestation avait été présentée lors dune conférence de presse le 7 février. Elle a été annoncée le 8 à France Inter (journal de 8h), ainsi que dans France-Soir, Libération, Le Parisien, et dans Le Monde du 9.
Une centaine de personnes, femmes et hommes, ont pris part à cette manifestation ; comme elle sest déroulée à une heure de grande affluence, nous avons pu toucher directement des milliers de personnes : tracts, slogans, danses, chansons et théâtre de rue (plusieurs dentre nous avaient un il maquillé au beurre noir).
Des reportages ont été diffusés dans les journaux du soir de TF1, M6, ainsi que sur France Info. Il est prévu quune séquence soit diffusée sur Canal+ demain 13 février pendant le journal de 12h50.
Nous vous proposons de poursuivre cette action en écrivant à la responsable de communication des Galeries Lafayette. Voici une lettre dont vous pouvez vous inspirer :
« Madame,
La Meute, le Collectif contre le publisexisme, le Collectif national des Droits des femmes et dautres associations ont organisé samedi 9 février devant votre magasin du boulevard Haussmann une manifestation de protestation contre la publicité que vous avez choisie pour vos soldes : la photo dune femme, lil entouré dune grosse tache violet foncé et portant dautres signes de violence, notamment le col de son chemisier arraché. Alors quil y a en France deux millions de femmes victimes dun mari ou dun compagnon brutal, cette affiche banalise la violence contre les femmes. En outre, elle sinscrit dans une série où figurent des images sexistes : en août dernier, celle dune femme nue, de dos, assise sur un cube de glace ; depuis quelques jours, celle dun homme gigantesque dominant une femme accroupie à ses pieds.
À loccasion de cette manifestation, a été rendu public un texte sur votre publicité, intitulé « La violence des soldes » et signé par plusieurs personnalités, Roselyne Bachelot (députée), Benoîte Groult (écrivaine), Annie Ernaux (écrivaine), Geneviève Fraisse (philosophe et députée européenne), Florence Montreynaud (écrivaine), Yvette Roudy (députée) et Odette Terrade (sénatrice).
Je me joins à elles et à toutes les personnes qui ont manifesté samedi pour vous demander de cesser dutiliser des publicités sexistes. »
Adresse courriel de la responsable de communication Alexandra Rocca-Simon : aroccasimon@galerieslafayette.com
Galeries Lafayette 40 boulevard Haussmann 75009 Paris
Vous pouvez aussi écrire au directeur dun magasin Galeries Lafayette dune autre ville.
À bientôt !
Florence Montreynaud
N° 29 - 22 janvier 2002
1 Compte rendu dactivités
2 Site de La Meute rénové
3 Prix de La Meute
4 Le réseau "Encore féministes !"
1. Compte rendu dactivités de La Meute (sept. 2000 déc. 2001)
Un gros rapport (25 pages), synthèse de ce que nous avons accompli pendant ces quinze mois, sera prochainement sur le site. Vous en trouverez un résumé de deux pages à la fin de ce courriel.
2. Site de La Meute rénové
Et si vous alliez visiter le site de La Meute
Sur la page http://lameute.org.free.fr/sommaire.html
vous verrez une nouvelle rubrique concernant laction contre l'affichage pornographique illégal : « Une commune à lhonneur ». La première est Saint-Gély-du-Fesc, près de Montpellier.
Autres nouveautés : dans la section analyses
http://lameute.org.free.fr/complements/analyse.html
une étude sur le publisexisme par la commission antipatriarcale du réseau No Pasaran !
la traduction par Annick Boisset du texte de Margaret Gallagher « Media, image and gender identity »
Autres nouvelles rubriques, que vous êtes invité-es à alimenter :
Quelle est la publicité qui vous a fait prendre conscience du sexisme dans la publicité ? Racontez-nous !
http://lameute.org.free.fr/actualite/conscience/
(pour les personnes résidant hors de France) La publicité sexiste dans le monde : quelle est la situation dans votre pays ?
http://lameute.org.free.fr/actualite/danslemonde/
3. Prix de La Meute
Au début de 2003, seront décernés deux prix de La Meute à des publicités difffusées en 2002 :
lun à la publicité qui rompt le mieux avec des stéréotypes sexistes,
lautre à la pire des publicités sexistes.
Ces prix nont pas encore de nom. Avez-vous des idées ?
Nous nous inspirons dune expérience québécoise : les deux prix, qui ont été décernés de 1981 à 1989, sappelaient Eméritas et Déméritas. Vous trouverez des informations sur leur histoire et sur leur utilité en cliquant sur http://www.10fp.com/mediaction/20ans.html (site de Jeanne Maranda, personne-relais de la meute au Québec)
En janvier 2003, une sélection sera proposée aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste !" qui pourront se prononcer par courriel ou par lettre.
Pendant toute lannée, nous allons rassembler des publicités, sexistes et non-sexistes. Envoyez celles que vous trouverez (pages de magazine, photos daffiches, etc. ; noubliez pas dindiquer la source et la date), soit par Internet montreynaud@noos.fr, soit par courrier à La Meute, Maison des femmes, 163 rue de Charenton 75012 Paris
4. Le réseau "Encore féministes !"
Si vous voulez vous joindre à ce réseau féministe, encore une adresse : http://encorefeministes.free.fr
vingt bonnes raisons dêtre « encore féministes » - un manifeste lancé le 8 mars 2001 et signé par des centaines de personnes à travers le monde, beaucoup dentre elles ayant donné une 21° « bonne raison ». Notre dernière action : une campagne de soutien à une Nigériane condamnée à mort pour adultère.
À bientôt !
Florence Montreynaud
RAPPORT DACTIVITÉS
depuis le lancement, le 28 sept. 2000,
jusquau 31 déc. 2001
RÉSUMÉ
1° partie - Présentation de La Meute
Le Manifeste « NON à la pub sexiste ! » et ses signataires : lancé le 28 sept. 2000 par Florence Montreynaud, écrivaine et féministe, il a été signé par 2 218 personnes et associations. Les signatures proviennent de 39 pays et territoires. Parmi les demandes du Manifeste, celle dune loi anti-sexiste.
La Meute groupe lensemble des signataires. Les décisions sur ses actions sont prises par une trentaine de responsables.
Les meutes locales. Il existe 16 meutes dans les principales villes de France, ainsi que 14 relais en France et 4 dans dautres pays (Espagne, Québec, Belgique, Pays-Bas). Les meutes organisent des réunions et, pour certaines, des manifestations.
Relations de La Meute avec dautres mouvements. La Meute fait partie du Collectif national des droits des femmes. Elle est en relation avec lassociation RAP (Résistance à lagression publicitaire) et avec le Collectif contre le publisexisme.
Le site de La Meute (http://lameute.org.free.fr) correspond en volume à un livre de 250 pages. On y trouve le texte du Manifeste « NON à la pub sexiste ! » en quatre langues (on peut le signer en ligne), la liste des signataires, le détail des actions de La Meute, des analyses sur la publicité sexiste et des commentaires de signataires sur une centaine de publicités sexistes récentes.
2° partie - Les actions de La Meute
1. actions nationales collectives
action N° 1 Croix-Rouge Française, 16 nov. 00 1er juin 01
action N° 2 Chaussures Weston (nom de code : Mac), 23 janv. oct. 01
action N° 3 Meubles de cuisine Jean Gilet (nom de code : Fesses et Seins), 6 avril 01
action N° 4 Barre glacée Magnum (nom de code : Ptitmec), du 9 au 16 mai 01
Conclusion de ces quatre actions. Pour leur campagne suivante, la Croix-Rouge et les Chaussures Weston ont utilisé des publicités plus satisfaisantes. Pour les Cuisines Jean Gilet, aucune réponse. Le résultat le plus abouti est celui de laction Barre Magnum, le PDG ayant répondu aussitôt quil arrêtait la campagne.
Nouvelle stratégie de La Meute : une seule grande action nationale, des actions locales, des campagnes de lettres individuelles.
action N° 5 « NON à l'affichage pornographique illégal ! », lancée le 28 sept. 01. Il sagit de faire disparaître de lespace public des affiches collées sur des emplacements interdits, et faisant la publicité de sites, de minitels ou de lignes téléphoniques vendant des images ou des mots pornographiques. Dans un premier temps, La Meute procède à une collecte dinformations, déjà rassemblées pour 22 communes, et invite à écrire aux maires.
2. actions des meutes locales
Précisions sur les réunions et les actions organisées, avec des compléments pour les meutes de Montpellier, Nîmes, Paris, Strasbourg, Toulouse.
3° partie - La publicité sexiste en France
1. Notoriété rapide de La Meute
La Meute dans les médias. Articles et interviews dans les médias de neuf pays étrangers. Annonce de la création de meutes dans des médias locaux et régionaux. Médias nationaux : La Meute est citée dans les articles traitant de la publicité sexiste ; participation à de nombreux débats à la radio et à la télévision.
2. Les pouvoirs publics, les publicitaires, le public
Un rapport officiel sur l'image des femmes dans la publicité : le constat est sévère, mais les mesures proposées sont trop limitées.
Conséquences. Une nouvelle recommandation du Bureau de vérification de la publicité : sera-t-elle plus efficace que la précédente ?
Une proposition de loi modifiant la loi de 1881 a été présentée au Sénat : dans combien de mois ou dannées sera-t-elle votée ?
Les publicitaires ont-ils changé ? On peut en douter, au vu de récentes campagnes sexistes.
Vers une évolution des mentalités. La majorité des Français se disent choqués par les publicités sexistes. Le travail de sensibilisation de La Meute a déjà permis à un public qui va sélargissant de mieux savoir comment réagir et à qui sadresser pour témoigner de sa volonté de résister à la publicité sexiste.
N° 28 10 décembre 2001
Aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!" habitant la région parisienne,
ainsi quaux autres, pour information
Gaëlle Coudurier-Abaléa, membre de la Meute, envoie linformation suivante, à transmettre :
Une thèse sur la publicité sera soutenue à Paris IV jeudi 13 décembre à 9h30 au CELSA (77 rue de Villiers 92200 Neuilly), amphi Marie-Claude Praudel.
Jean-Baptiste Perret : La production publicitaire à l'épreuve du genre. La création publicitaire et les représentations du féminin et du masculin 1996-1999.
Si lun-e de vous pouvait y assister et envoyer un petit compte rendu, ou trouver quelques renseignements pour le site de la Meute, merci davance !
à bientôt !
Florence Montreynaud
N° 27 5 novembre 2001
AUX SIGNATAIRES du Manifeste "NON à la pub sexiste!"
Vous trouverez sur le site de La Meute
http://lameute.org.free.fr/actualite/manifparis/
des comptes rendus dune manifestation de la meute parisienne, qui a eu lieu le 3 novembre 2001.
1. Compte rendu, par chefdemeute
2. Ma première manif féministe, par Julie Dupuy
3. Ma première manif féministe, par Annick Boisset
4. Violence machiste, par Adeline Challet
5. Le tract de la manif
sur le site =
MANIFESTATION DE LA MEUTE PARISIENNE, 3 NOVEMBRE 2001
Après sa réunion mensuelle, la meute parisienne a manifesté devant un magasin qui exposait des publicités sexistes.
1. Compte rendu, par Florence chefdemeute Montreynaud
Nous étions quinze femmes et deux hommes, de tous âges, reconnaissables à notre loup rouge ou blanc porté devant les yeux ou dans les cheveux. Pour plusieurs dentre nous, cétait la première participation à une manifestation féministe.
Nous nous sommes posté-es devant un magasin de vêtements situé 40 bis rue de Rivoli et qui exposait dans sa vitrine des reproductions de la publicité Oakwood : une silhouette grandeur nature et de petites images dune femme nue, au corps à peine couvert d'une veste de cuir, et chaussée de sandales à talons aiguilles.
Notre demande, indiquée sur notre tract : que ces affiches soient retirées de la vitrine.
Devant le magasin, nous avons déployé la banderole LA MEUTE et, face à la chaussée, la banderole NON À LA PUB SEXISTE ! Lune de nous distribuait des tracts aux automobilistes arrêtés au feu rouge.
La manifestation a duré trois quarts dheure. Nous avons engagé le dialogue avec des passant-es en expliquant notre action. Nous avons dansé sur lair de la Carmagnole de la Meute, chantée à pleins poumons : « Non à la pub sexiste / On nen veut plus, on nen veut plus / Non à la pub sexiste / La Meute est dans la rue. » Nous avons crié nos slogans, soulignés par des coups de sifflet : « Pub sexiste pub raciste », « Femmes dénudées, humanité méprisée », « Femmes dénudées, femmes exploitées », « On ne veut plus dappel au viol », « Ni camouflées ni dénudées », « Une femme déshabillée, toutes les femmes humiliées ».
La réaction des responsables du magasin a été violente. Ils ont refusé découter notre demande ou de prendre notre tract. Ils nous ont crié de déguerpir, car « le trottoir devant le magasin est à moi ». Ils ont hurlé des insultes sexistes : « Boudins ! Connasses ! Bande de mochetés ! [adressée à moi] Elle a pas vu sa tronche, celle-là ! », etc. Ils nous ont dit que nous étions jalouses de cette belle femme, parce que nous étions moches, et cest pourquoi nous portions des masques. Lun deux est arrivé avec un seau deau en annonçant quil allait nettoyer le trottoir (sous-entendu, de notre présence). Il a hésité et il a fini par arroser
sa propre moto, garée devant, avec lintention de nous éclabousser : raté !
Ces vociférations ont eu pour principal résultat dattirer la curiosité des passant-es, ce qui nous a aidé-es à expliquer ce que nous demandions et la raison de notre action.
Environ la moitié des passant-es qui ont pris notre tract nous ont approuvé-es, demblée ou après une discussion. Beaucoup étaient content-es de parler du sujet des publicités sexistes et de trouver enfin un groupe qui mène des actions contre celles-ci.
Nous nous sommes bien amusé-es et nous recommencerons !
2. Ma première manif féministe, par Julie Dupuy, 36 ans
« Voilà, cest décidé, je rejoins la Meute dans son passage à laction, après avoir signé le Manifeste pour cause de ras-le-bol, la pub Babette ayant été lélément déclencheur.
Après une réunion de dames et messieurs indignes (comment, il y a des féministes parmi les hommes ?) fort animée et amicale, en route pour notre manif !
Je ne me savais pas si subversive, mais laccueil extrêmement agressif du responsable de magasin, insultant les participants, hurlant des insanités, ma incitée à donner plus de voix encore dans nos chants somme toute bien peu agressifs, eux.
Ma plus grande joie a été de voir trois messieurs de divers âges venir spontanément vers moi pour connaître et comprendre notre action, et je peux témoigner de leur réel intérêt.
Si les jeunes filles étaient probablement plus intimidées, des femmes, dont certaines assez âgées, nous ont encouragées, et je gage que certaines parmi elles ont vécu quotidiennement cette humiliation sexiste, celle qui se faufile dans les petites réflexions au travail, dans la famille, et qui ainsi permet une banalisation de ces agressions faites aux femmes.
Pour ma part, avec celles qui ne comprenaient pas notre action, jai engagé la discussion autour de léducation des enfants au décodage de limage. Cest bel et bien limage dune « babette » femme aux fourneaux avec son tablier, que « lon lie, que lon fouette, et dont on fait ce que lon veut », qui ma fait réagir, car jhabite à côté dune école, et je me suis demandé quel message était ainsi imposé à ces enfants, à nos enfants, petits-enfants, futurs adultes consommateurs en devenir. Après cette discussion, plusieurs femmes ont reconnu quelles navaient jamais vu les choses sous cet angle, et que cela leur donnait à réfléchir, car elles avaient des fils. Bref, le dialogue était ouvert, la réflexion commençait.
Pour finir, une réaction ahurissante dun homme. Il me demande dabord : « Et vous, ça ne vous plaît pas dêtre dénudée ? » Je réponds : « Certes, mais en privé. Je napprécierais pas dêtre exposée dénudée pour faire vendre un quelconque produit » Et lui de me lancer : « On photographie bien les animaux pour vendre telle ou telle chose, alors pourquoi pas une belle femme nue ? »
Jai très envie de recommencer une autre manif, car si ce que nous faisons est très utile, le côté festif et amical est aussi présent. J'aime beaucoup lidée de montrer que nous ne sommes pas des "coincées", et qu'être féministe c'est être dans son temps, et lucide par rapport à notre environnement. »
3. Ma première manif féministe, par Annick Boisset
« Cela fait maintenant presque 54 ans que je suis féministe dans l'âme, et pourtant c'est seulement hier que j'ai participé pour la première fois à une manifestation anti-sexiste.
Il faudrait développer et multiplier ce genre d'actions devant les vitrines ou les affiches dégradantes pour nous, parce que c'est de cette manière qu'on peut sortir de notre réseau, toucher un maximum de gens et faire des émules parmi le grand public.
Pourtant l'expérience d'hier a été pour moi un choc. D'abord au sens propre, car jai été rudoyée par le commerçant outragé ! Il m'a repoussée sans ménagement, parce que j'occupais 30 cm de trottoir devant la vitrine, ce qui "l'empêchait de travailler " (sic) et "faisait tomber son chiffre d'affaires"... Comme je n'avais pas l'air particulièrement impressionnée, et qu'avec Marie-Noëlle et Adeline, nous continuions à chanter bravement la Carmagnole version La Meute, nous avons eu droit à une bordée d'injures : "Connasses, boudins, non mais regardez-vous, vous êtes à faire peur, vous êtes tellement moches que vous êtes obligées de garder des masques sur la figure... Vous n'avez donc pas de mari et d'enfants ! Qu'est-ce que vous faites ici dans la rue ?"
Nous avons discuté avec le gérant du magasin, qui ne comprenait pas pourquoi nous faisions un rapprochement entre sexisme et racisme - je me demande s'il ne nous soupçonnait pas, nous, justement, de racisme - ou comme l'ébauche de dialogue que j'ai eu avec son épouse laquelle m'a conseillé de me dénuder, moi, davantage, afin de pouvoir plaire aux hommes !..
Préjugés séculaires, incompréhension, manque de discernement, c'est bien à tout cela que j'ai été confrontée hier. J'ai pu constater en direct que la violence machiste était une réalité et pas seulement un mot.
J'ai eu aussi l'intense satisfaction de voir tous les sourires des passant-e-s, nous lançant des encouragements et des "Allez-y, vous avez bien raison, on est de tout coeur avec vous..." C'est probablement de ceux-là, ou de celles-là après tout, qu'il faut se souvenir en priorité. »
4. Violence machiste, par Adeline Challet
« Jai été très étonnée de la violence déployée par les gérants du magasin à notre encontre, et l'analyse selon laquelle le fait même de "dépasser le périmètre de nos droits" rend certains hommes très en colère me semble pertinente. Jai rencontré la violence machiste à l'état brut, tant du côté des gérants que de celui des deux femmes qui m'ont interpellée en me demandant si je n'avais rien d'autre à faire un samedi (si, si, mais rien d'aussi essentiel pour les femmes et les hommes confronté-es au sexisme !), en m'accusant aussi d'être Américaine et de ne pas parler français parce que j'expliquais à deux Anglais le pourquoi de notre action...
Machisme et bêtise ! Je pense que nous étions face à des spécimens dont nous aurions pu croire, ou souhaiter qu'ils aient disparu, mais hélas non ! Cette manifestation devrait nous conforter dans nos objectifs et dans nos convictions. L'écho donné aux revendications féministes, les avancées du droit, l'évolution des esprits sont des notions bien limitées dès lors que l'on se trouve dans la rue, face à l'incompréhension et à l'intérêt financier. Pour certain-es, des femmes seules et libres de s'exprimer dans les rues de Paris, cest une « civilisation perdue » !
Merci à ces personnes violentes de nous démontrer par leurs insultes sexistes la pertinence et la modernité du mouvement féministe !
5. Le tract de la manif
(pour reprendre le texte avec la mise en page, allez sur le site http://lameute.org.free.fr/actualite/manifparis/ pour télécharger. Vous devez avoir Acrobat Reader)
NON, le corps des femmes
n'est PAS une marchandise !
Octobre-novembre 2001. Une marque de vêtements de cuir a choisi pour sa publicité (affiches dans des lieux publics et dans des magasins) des images dune femme nue, au corps à peine couvert d'une veste de cuir, et chaussée de sandales à talons aiguilles. Le slogan change selon limage : CHAUD, CHIC, CHOC, LIBRE, FORT ou PURE.
La Meute dit NON !
Quelques réactions « Une femme nue, jambes écartés, marquée du mot CHAUD et offerte à tous les regards : c'est la pornographie dans la rue, cest de la publipornographie. Cette affiche est pour moi d'une brutalité inouie, surtout en cette période de guerre que nous vivons. Pour les islamistes extrémistes, les Occidentales sont des prostituées. Cest ainsi que les publicitaires les voient et les représentent. »
« Cest un concentré des clichés sexistes les plus éculés : pose lascive, regard langoureux et jambes écartées ; image d'une femme offerte, qui n'a comme activité que l'attente d'un homme. » Anne-Laure Soler
« Pour vendre des vestes en cuir, des femmes nues sont représentées couchées, les seins écrasés par des vestes en peau. Ce qui suggère une identité de statut entre la peau (et donc l'animal doù elle vient) et la femme qui en est recouverte. Il ne manque plus que la grotte et le chasseur lubrique venant chercher son dû. » Roberte Amiel
« C'est une femme pratique à emporter avec soi, elle ne gênera pas : sans rien dire, toujours à moitié nue, prête à toutes les éventualités. » Marie-Ange Filippi
« Ces affiches sont révoltantes, écurantes. Une publicité comme celle-ci gomme trente ans de combat pour le respect des femmes, qui sont considérées comme des putes / salopes par ceux qui les regardent. Pour moi, il y a un lien direct entre pub porno (pas chic) et viols. » Katy Sterenberg
« Cette publicité réduit les femmes à leurs seuls corps et fait de ces corps un objet de convoitise à des fins marchandes. » Jean-Charles Cabanel
La Meute demande aux magasins qui exposent ces affiches de les retirer de leurs vitrines.
Pour écrire au PDG de la société de vêtements de cuir : OAKWOOD 139 rue Ferdinand Forest 77290 Mitry-Mory tél 01 64 67 68 00 fax 01 64 67 68 49
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La prochaine réunion de la meute parisienne aura lieu le samedi 1er décembre. De 14h à 15h15 : rencontres dans le parc des Tuileries avec des promeneurs, à parler de publicités sexistes. Si vous voulez nous rejoindre, nous ne serons pas loin de l'entrée qui se trouve tout près de la bouche du métro Tuileries. De 15h 30 à à 17h : réunion au Rivoli Park 216 rue de Rivoli, métro Tuileries, tél. 01 42 60 60 42. S'il pleut: réunion au Rivoli Park dès 14h.
N° 26 28 septembre 2001
AUX SIGNATAIRES du Manifeste "NON à la pub sexiste!"
action n°5 de La Meute : "NON à l'affichage pornographique illégal !"
Cette action est lancée à loccasion du premier anniversaire de la Meute. Elle ne concerne que la France, et ce courriel est envoyé pour information aux signataires résidant hors de France.
Vous trouverez dabord le texte du tract, puis une description de laction.
action N°5
NON À L'AFFICHAGE PORNOGRAPHIQUE ILLÉGAL !toute la France, on peut voir, collées sur des emplacements où il est interdit dafficher, des publicités pour des sites, des minitels ou des lignes de téléphone vendant des images ou des mots pornographiques. Ces publicités, imposées à la vue de millions de personnes, portent atteinte à la dignité humaine.
Une exception : Paris. Les affiches pornographiques illégales en ont disparu depuis une dizaine dannées. Dès quon passe le périphérique, on les retrouve sur des piles de ponts, des palissades, des poteaux, etc.
Ce qui a été fait à Paris doit lêtre dans toute la France !
La Meute, réseau féministe contre la publicité sexiste, lance une action nationale contre les affiches pornographiques illégales.
Nous, signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste !", voulons que cesse la visibilité illégale de ces affiches pornographiques dans lespace public. Nous demandons aux élu-es dagir.
Laffichage sur la voie publique est interdit en dehors des emplacements prévus. Cest aux maires des communes concernées de faire respecter les lois, notamment celle de 1979 sur la publicité et celle de 1995 sur la protection de lenvironnement. Ces textes leur donnent le pouvoir dagir, en faisant enlever ces affiches et en déposant une plainte en justice.
Écrivez au maire de votre commune !
Ensemble, demandons lapplication de ces lois!
***
En quoi consiste laction n°5 "NON à l'affichage pornographique illégal !" ?
Première phase
Il sagit dabord de collecter des informations et dinterpeller les maires.
Si une meute existe dans votre ville, voyez avec dautres signataires comment vous répartir le travail !
1. Prière de vous renseigner et de répondre aux questions suivantes. Si vous manquez de temps, merci de répondre au moins à la première question.
Y a-t-il des affiches pornographiques illégales dans votre commune ? (ou dans dautres que vous connaissez. Rappel : il est exceptionnel den voir à Paris.) Indiquez le nom de la commune.
Si oui, quelques exemples, svp : pour quels annonceurs et à quels emplacements ?
Ces affiches sont-elles nombreuses ? Isolées, ou identiques, collées côte à côte ?
Si elles sont arrachées, dautres affiches identiques sont-elles recollées très vite ?
Savez-vous sil y a déjà eu une action de la mairie ? Laquelle ? Enlèvement de ces affiches ? Dépôt dune plainte ?
Savez-vous si des personnes ou une association ont déjà lancé une action publique contre ces affiches et, si oui, laquelle : lettre ouverte, interpellation, pétition, manifestation, arrachage ?
Autres informations ou suggestions que vous souhaitez ajouter :
2. Écrivez au maire de votre commune pour obtenir le respect de la loi.
Par exemple : « Monsieur ou Madame, Jattire votre attention sur la présence dans lespace public, à tel et tel endroit de la commune, daffiches pornographiques collées à des emplacements où il est interdit dafficher.
Je vous demande, comme la loi vous en donne le pouvoir, de prendre des mesures pour que cesse cette illégalité. »
Prière denvoyer le texte de votre lettre à chefdemeute (montreynaud@noos.fr), qui le mettra sur le site avec votre nom, sauf si vous ne le voulez pas ; dans ce cas, indiquez-le. Merci denvoyer aussi le texte de la réponse.
Quand nous aurons rassemblé assez dinformations, nous pourrons en rendre publique la synthèse et passer à la deuxième phase de l'action n°5 (à suivre).
Au travail !
Florence chefdemeute Montreynaud
N° 25 6 juillet 2001
DES NOUVELLES DE LA MEUTE N° 25
Courriel adressé le 6 juillet 2001 aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!"
1. chefdemeute à France Inter jeudi 12 juillet de 19h20 à 20h
2. droit de réponse à Stratégies des responsables de La Meute
1. chefdemeute à France Inter jeudi 12 juillet de 19h20 à 20h
Lémission " Le téléphone sonne " aura pour thème (sauf si lactualité impose den changer au dernier moment) la publicité sexiste, à loccasion de la publication du rapport sur ce thème commandé par Nicole Péry, secrétaire dÉtat aux droits des femmes. Je suis invitée à débattre avec elle et avec un publicitaire, tout en répondant aux questions des personnes qui téléphonent en direct. Le numéro pour appeler est 01 45 24 70 00. Avis !
2. droit de réponse à Stratégies des responsables de La Meute
La revue Stratégies (n°1192 du 18 mai 2001) a publié des propos me mettant en cause personnellement. Jai envoyé le 14 juin 2001 une lettre collective, signée par de nombreux responsables de la Meute, en demandant quelle soit publiée au titre du droit de réponse prévu par la loi. Cette lettre est parue (sans les noms des responsables) dans le n°1198 du 29 juin 2001, sous le titre " La City, Christophe Lichtenstein et La Meute ".
Voici les propos et notre réponse :
Il sagit dune lettre de lecteur présentée ainsi : " Christophe Lichtenstein, directeur général de DDB Paris, qui a signé la publicité La City, répond à Florence Montreynaud, de lassociation La Meute, à lorigine du Manifeste "NON à la pub sexiste!" "
En voici des extraits : " On dénonce mollement, on fait à son tour consommer de lopinion tiède, car il s'agit en fait d'instrumentaliser le sentiment d'indignation des femmes pour servir une cause plutôt personnelle et médiatique, laquelle semble terriblement manquer de sincérité. (...) On vous a reconnue, madame Montreynaud. Trop tard. Dans la pub aussi, on côtoie les cyniques, ceux qui entretiennent la foi minimum, loin de laction , qui cultivent la distance. (...) Peut-on alors impunément circonscrire lintérêt que lon porte à la condition des femmes à sa seule représentation publicitaire ? Sans doute non. Tant pis pour Kaboul. (
) faut-il légiférer ? Cette agitation sent les relents d'une politique publicitaire à l'approche des campagnes présidentielles et législatives. "
Notre texte :
Monsieur,
Vous avez dû retirer, à la suite de nombreuses protestations, vos affiches de publicité avec une femme nue à quatre pattes à côté dun mouton.
Vous êtes un mauvais perdant.
Vous vous vengez donc bassement en publiant des attaques personnelles contre Florence Montreynaud. La pauvreté de vos arguments se dissimule derrière la confusion de l'exposé; mais la curieuse expression " la condition des femmes ", étrangement surannée, lève le voile sur la perception des femmes que vous partagez au fond avec certains mollahs.
En tant quanimatrice et porte-parole de La Meute, Florence Montreynaud représente chacun-e d'entre nous. En linsultant, c'est aussi nous-mêmes que vous insultez !
Depuis plus ou moins longtemps selon les cas trente ans pour Florence Montreynaud , nous menons des actions féministes avec pour buts que femmes et hommes aient des droits égaux et que la dignité humaine soit respectée. Nous agissons dans de nombreux domaines et nous avons soutenu des Afghanes. Puisque vous vous souciez de leur sort, sachez que vous pouvez apporter une aide financière à lassociation Negar, fondée par des Afghanes en France !
Quant à la publicité sexiste, nous considérons, avec les autres signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!", quil sagit dune atteinte à la dignité humaine. Nous vous demandons de veiller à la respecter dans les prochaines campagnes que vous lancerez.
En tout cas, nous resterons vigilant-es.
Quant aux prochaines élections présidentielle et législatives, quelle imagination vous avez ! Nous allons étudier votre idée.
Catherine Ariso (Toulouse), Agnès Arnauts-Casters (Toulouse), Marie-Noëlle Bas (Paris), Anne Bedos (Lille), Hélène Bruas (Angers), María Luisa Calero (Cordoue, Espagne), Chantal Charpenet (Strasbourg), Eliane Crouzet (Nîmes), Marianne Dajon (Hérault), Sylvie Debras (Besançon), Marie-Hélène Delteil (Bordeaux), Virginie Derensy (Lille), Laurence Dubois (Angers), Sylvie Escat (Paris), Marie-Ange Filippi (Paris), Jean-Claude Gabriel (Paris), Laurent Griot (Londres, Royaume-Uni), Jerome Grossman (Gers), Claude Groussin (Albi), Françoise Hatchuel (Vitry), Claude Hennequin-Guillon (Avignon), Regan Kramer (Paris), Sophie Liaudet (Le Havre), Hélène Marquié (Paris), Marie-France Méhut (Paris), Sara Mitter (Montpellier ), Claudine de Monfreid (Paris), Thérèse Oudet (Vesoul), Isabelle Panelay (Vannes), Sandrine Prudhomme (Grenoble), Claudie de Rauglaudre (Le Poiré sur Velluire), Laetitia Rémion (Paris), Anne Rinnert (Neufchâteau), Danielle Thomas (Paris), Isabelle Vassas (Aix-en-Provence), Marianne Vollet Gless (Strasbourg)
À bientôt !
Florence Montreynaud
N°24 2 juillet 2001
DES NOUVELLES DE LA MEUTE N° 24
Courriel adressé le 2 juillet 2001 aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!"
Ce courriel sadresse surtout la meute de la région parisienne. Je lenvoie à tous les signataires, dans lespoir quil intéressera aussi ceux qui habitent ailleurs.
1. Troisième manifestation devant un magasin [MAC]
2. Quatrième manifestation devant un magasin [MAC]
3. Lété est là : repos et bilan
1. Troisième manifestation devant un magasin [MAC]
Notre manifestation a eu lieu le samedi 30 juin à Paris devant le magasin Weston, 3 bd de la Madeleine. Nous avions appris que le PDG habitait dans limmeuble.
Nous avons pris place le long des vitrines. Nous tenions nos deux superbes banderoles " LA MEUTE " ET " NON À LA PUB SEXISTE ! " Sept dentre nous portaient un T-shirt et une pancarte ornés dune lettre, lensemble composant les mots RESPECT et DIGNITÉ. Nous avons piétiné avec entrain les publicités incriminées avec des slogans :
" PDG, change ta publicité ! "
" Weston piétine les femmes, nous piétinons Weston "
" Plutôt nu-pieds quhumiliées "
" NON à la pub sexiste! "
Nous avons distribué un texte expliquant cette action, ainsi que le Manifeste "NON à la pub sexiste!", à un plus grand nombre de passants que les deux fois précédentes. Beaucoup se sont arrêtés pour parler avec nous et certain-es nous ont félicité-es.
Nous avons remis notre demande à un responsable du magasin pour quil la transmette au PDG. Sans préjuger de sa réponse qui finira peut-être par arriver, nous organisons la
2. Quatrième manifestation devant un magasin [MAC]
Elle aura lieu samedi prochain, 7 juillet, à 16h, soit juste après le pique-nique de la meute parisienne aux Buttes-Chaumont (voir courriel précédent)
Rendez-vous à 15h45 précises sur le trottoir en face du magasin, au coin de la rue de Sèze, devant le magasin de photos. Soyez à lheure, la manif durera de 16h à 16h30.
Faites-moi savoir si vous pouvez venir. Je vous préviendrai au cas où le PDG nous adresserait la réponse demandée (dans ce cas, la manif serait annulée).
3. Lété est là : repos et bilan
Sauf cas durgence, pas de nouvelle action avant septembre. Les responsables préparent le bilan de la première année de La Meute, lancée le 28 septembre 2000, et réfléchissent à de nouvelles formes daction.
Bon été !
Florence chefdemeute Montreynaud
N°23 - 28 juin 2001
1. nouvelle manif contre [MAC] à Paris le samedi 30 juin à 16h
2. des nouvelles de la meute toulousaine
3. pique-nique de la meute parisienne le 7 juillet
1. nouvelle manif contre [MAC] le samedi 30 juin à 16h
Après deux manifestations devant le magasin de la rue de Rennes, les samedis 16 et 23 juin, la Meute parisienne manifeste de nouveau le samedi 30 juin, cette fois-ci devant un autre magasin Weston, 3 bd de la Madeleine (métro : Madeleine ou Opéra).
Notre démonstration est désormais au point (voir photos sur le site http://lameute.org.free.fr) : des hommes tiennent la banderole de la meute " NON À LA PUB SEXISTE ! " tout en piétinant de leurs pieds nus la publicité sexiste pour ces chaussures. Chacun à leur tour, ils déclarent renoncer à acheter ces chaussures tant que le PDG naura pas pris lengagement écrit de ne pas utiliser déléments sexistes dans ses futures publicités. Certains ajoutent même solennellement : " Je renonce à Weston et à ses pompes. "
Sept femmes tiennent la nouvelle banderole " LA MEUTE ", ainsi quune pancarte avec une lettre, la même que sur leur T-shirt, lensemble composant les mots RESPECT (dun côté) et DIGNITÉ (de lautre). Nouveauté : elles vont elles aussi se déchausser et piétiner des publicités !
Dautres distribuent des tracts expliquant notre action et parlent avec des passant-es. Nos manifs précédentes nous ont valu de nombreuses félicitations de personnes exaspérées par les pubs sexistes et disposées à se joindre à la Meute.
Nous nous retrouverons à 15h30 sur le trottoir en face du magasin, au coin de la rue de Sèze, devant le magasin de photos. Soyez à lheure, la manif durera de 16h à 16h30. Les soldes ont commencé, il y aura affluence !
Si La Meute ne reçoit pas une réponse satisfaisante du PDG, la quatrième manif aura lieu devant le même magasin, 3 bd de la Madeleine, le 7 juillet à 16h, après le pique-nique (voir point 3).
La lettre quotidienne Stratégies Newsletter du 21 juin a rendu compte de la première manif, dans un article titré " Weston, poursuivi par la Meute, interroge plusieurs agences " et qui annonçait la manif suivante.
2. des nouvelles de la meute toulousaine par Agnès Arnauts-Casters, chefdemeute
Samedi 23 juin 2001, une action contre la nouvelle pub pour la crème Babette (" Jen fais ce que je veux ") a rassemblé une vingtaine de manifestant-es de la meute toulousaine, du collectif des droits des femmes, du Scalp et des militant-es politiques. Leur but : se rendre au rayon crèmerie dun hypermarché et distribuer le message de la meute sur cette publicité.
Nous avons été, ainsi que la presse, refoulé-es par le service de sécurité. Seul le petit groupe du Scalp a pu se rendre, par ruse, au rayon concerné, et a collé des auto-collants sur des produits Candia. La Dépêche du Midi a publié le 24 juin un article titré "Ces pubs, c'est l'envers du tchador". Un reportage sera diffusé sur TLT (télé toulousaine) le jeudi 5 juillet avec la présentation de la Meute dans l'émission "Féminin singulier".
Prochaine réunion de la meute toulousaine, jeudi 5 juillet à 18h au Scot Tea, 39 rue du Taur.
3. pique-nique de la meute parisienne le 7 juillet
La réunion de juillet se déroulera en plein air, lors dun pique-nique qui aura lieu le samedi 7 juillet, dans le Parc des Buttes-Chaumont. Vous y êtes les bienvenu-es, ainsi que les personnes intéressées par des actions contre la pub sexiste.
Rendez-vous à partir de 12h, avec vos provisions, sur la grande pelouse en pente, près du Carrefour de la colonne, quon atteint ainsi : entrez par la porte qui se trouve juste à la sortie du métro Buttes-Chaumont, en face de la rue Fessart, tournez tout de suite à droite dans le sentier ; environ 50 m plus loin, sur la droite un grand abri (où nous nous replierons en cas de pluie : on peut sy asseoir à quarante) ; la pelouse est en face. Il y a de nombreux bancs tout proches, à lombre ou au soleil.
Il ny aura pas de réunion en août. À partir de septembre, les réunions de la meute parisienne reprendront le premier samedi du mois, avec un nouvel horaire: de 14h30 à 17h. Le lieu sera précisé ultérieurement.
À bientôt !
Florence chefdemeute Montreynaud
Je vous invite à consulter le site du réseau "Encore féministes !" http://encorefeministes.free.fr : laction n°2 a été lancée.
La Meute manifeste à Paris samedi 23 juin à 16h
DES NOUVELLES DE LA MEUTE N° 22
Courriel adressé le 20 juin 2001 aux signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!"
Cher-es signataires,
Depuis la manifestation de samedi 16 juin, pendant laquelle huit hommes ont foulé de leurs pieds nus la publicité sexiste des chaussures [MAC]*, nous sommes sans nouvelles du PDG, M. Christopher Descours.
Pourtant, il semblait dans de bonnes dispositions.
Vendredi 15 à 22h30, il a téléphoné chez moi. Il avait appris la tenue de la manifestation du lendemain et il souhaitait vivement son annulation. Je lui ai rappelé la demande constante de La Meute depuis le 23 janvier 2001 : quil prenne lengagement écrit de renoncer à utiliser des éléments sexistes dans sa publicité.
Il ma promis quil mécrirait en ce sens.
Le lendemain matin, jai reçu par porteur une lettre signée de manière peu lisible et sans en-tête. Dans cette lettre, on massurait que " lintention de J.M. Weston nétait pas, au travers de ces visuels, de provoquer. Ces images ont donné lieu à des interprétations qui ne correspondaient pas à notre volonté dorigine ".
On me proposait de me présenter " les prochains visuels en cours de réalisation. Après le thème de la séduction, nous développons celui de la ville et du mouvement ". Conclusion : " Je pense que ce courrier efface vos craintes et vos inquiétudes quant aux sujets traités dans nos visuels à venir. "
Comme vous le constatez, cette lettre ne constitue pas lengagement précis demandé. Nous avons donc décidé, non seulement de maintenir la manifestation prévue, mais de la répéter autant de fois que nécessaire, jusquà ce que nous recevions lengagement écrit du PDG M. Descours de renoncer à utiliser des éléments sexistes dans sa publicité.
Jinvite donc les signataires qui peuvent se rendre disponibles pour venir à Paris samedi 23 juin, à manifester derrière la banderole de La Meute " NON à la pub sexiste ! "
Rendez-vous à 15h30 devant la sculpture place du Québec (au bout de la rue de Rennes, en face de la place St-Germain-des-Prés). Soyez à lheure, laction elle-même, devant le magasin Weston situé 49 rue de Rennes, ne durera quune demi-heure.
Florence chefdemeute Montreynaud
* voir mon dernier courriel et les photos sur le site http://lameute.org.free.fr
N° 21 - 17 juin 2001
DES HOMMES PIÉTINENT UNE PUB SEXISTE
Compte rendu de la manif de la Meute devant un magasin [MAC] de Paris
Le 16 juin 2001, à 16h, devant le magasin Weston de la rue de Rennes, à Paris (près de St-Germain-des-Prés), huit hommes aux pieds nus ont piétiné des publicités sexistes pour des chaussures de luxe.
Il sagit de trois images, publiées fin 2000 dans Le Monde, Le Point et Le Nouvel Observateur, de mise en scène semblable, dans un décor de luxe : au premier plan, la chaussure gauche dun homme, gigantesque, masque, au second plan, le ventre dune belle jeune femme mince et dont seul le torse est (assez peu) vêtu.
Ces hommes ont renouvelé publiquement leur engagement : " JE DÉCLARE QUE JE NACHÈTERAI PAS DE CHAUSSURES WESTON TANT QUE LE PDG NAURA PAS PRIS LENGAGEMENT DE RENONCER À UTILISER DES ÉLÉMENTS SEXISTES DANS SA PUBLICITÉ. "
Pendant ce temps, des femmes se tenant par le bras composaient avec leurs T-shirts et la pancarte quelles levaient les mots RESPECT ET DIGNITÉ.
Tous portaient, épinglé à leur vêtement, un ruban blanc qui signifie : " JE SUIS ENGAGÉ-E CONTRE LA VIOLENCE MACHISTE ET POUR LA PAIX ENTRE ÊTRES HUMAINS "
Nous étions au total une vingtaine de signataires du Manifeste "NON à la pub sexiste!"
Nous avons distribué des centaines de tracts aux passants.
Un article est paru aujourdhui dans le Journal du dimanche, supplément Paris-Ile de France, p.2.
Vous trouverez des photos de cette manifestation sur le site de La Meute http://lameute.org.free.fr.
La Meute manifestera ainsi chaque samedi devant ce même magasin tant que le PDG naura pas pris lengagement écrit de renoncer à utiliser des éléments sexistes dans sa publicité.
Si vous pouviez écrire encore au PDG pour le lui rappeler
M. Descours
Chaussures WESTON / EPI 6 rue Royale 75008 Paris
tél 01 5535 9650 fax 01 4260 0132
adresse mél sfc@jmweston.fr
à bientôt !
Florence Montreynaud
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