ManifesteAgirRéseauPublicitésDocumentsPrix

Sommaire de "Agir" Sommaire de l'action 6

Action n° 6
Oakwood

Page 3 sur 3 : Complément, par Clara Domingues

Notre manifestation a catalysé chez les trois représentants du magasin, deux hommes merveilleusement imbus de leur supériorité masculine et une femme colonisée -et fière de l'être- par le mode de pensée machiste de ses deux collègues, une crise aiguë de sexisme.
En moins d'une heure, ils ont réussi à ne nous épargner aucun des grands poncifs sexistes.
Tout d'abord, sachant que les femmes sont d'incorrigibles coquettes, ils ont commencé à s'en prendre à nos adorables frimousses de féministes à coup de : "boudin", "t'es tellement moche que tu te caches derrière un masque", et autres insultes du même acabit déjà relevées par d'autres manifestant-e-s.
Devant notre vaillance face à l'adversité et notre impassibilité face à l'injure, ils ont poussé le vice jusqu'à magnifier le viol, ce dernier étant visiblement considéré par ces messieurs comme la consécration de la beauté des femmes. Je ne parviens pas à comprendre autrement leur : "ça c'est sûr, toi t'es tellement moche que tu pourrais pas te faire violer", à une manifestante qui leur expliquait que ce genre de publicité était de l'appel au viol.
Ensuite, les femmes n'étant depuis des millénaires que bonnes à procréer et à servir, en machistes dignes de ce nom, ils nous ont renvoyé à nos fourneaux : " Vous n'avez rien de mieux à faire ? Vous n'avez pas de mari ou de copain ?" Ils s'en sont finalement pris à notre intelligence et à notre capacité à analyser le monde dans lequel nous vivons. Faisant preuve d'une bonté immense, ils ont entrepris de nous clarifier la situation mondiale, et ont même poussé l'abnégation jusqu'à nous expliquer qu'en Afghanistan, là-bas, les femmes ont de vraies bonnes raisons de se plaindre. Ils ont fini par un : "tu ferais mieux d'aller voir là-bas comment ça se passe". Là, je dois avouer qu'ils ont été futés : nous envoyer en Afghanistan, c'est effectivement une bonne solution pour se débarrasser de nous.
Le sexisme et la misogynie étant des tares très conviviales, invitèrent à la fête leur amie, l'homophobie. Le plus âgé des deux hommes m'expliqua en effet qu': "On peut tout faire, puisqu'il y a des gouines et des pédés." J'imagine qu'il faut comprendre que puisque des pratiques aussi dégoûtantes que l'homosexualité sont tolérées (et ils en savent un bout eux qui travaillent tout près du Marais), le machisme pourrait l'être de la même façon.

Retour au sommaire