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Action n° 6 Oakwood
Page 1 sur 3 : Lancement de l'action
Compte rendu, par Florence chefdemeute Montreynaud
Nous étions quinze femmes et deux hommes, de tous âges, reconnaissables à notre loup rouge ou blanc porté devant les yeux ou dans les cheveux. Pour plusieurs dentre nous, cétait la première participation à une manifestation féministe (voir deux témoignages ensuite).
Nous nous sommes posté-es devant un magasin de vêtements situé 40 bis rue de Rivoli et qui exposait dans sa vitrine des reproductions de la publicité Oakwood : une silhouette grandeur nature et de petites images dune femme nue, au corps à peine couvert d'une veste de cuir, et chaussée de sandales à talons aiguilles.
Notre demande, indiquée sur un tract : que ces affiches soient retirées de la vitrine.
Devant le magasin, nous avons déployé la banderole LA MEUTE et, face à la chaussée, la banderole NON À LA PUB SEXISTE ! Lune de nous distribuait des tracts aux automobilistes arrêtés au feu rouge.
La manifestation a duré trois quarts dheure. Nous avons engagé le dialogue avec des passant-es en expliquant notre action. Nous avons dansé sur lair de la Carmagnole de la Meute, chantée à pleins poumons : « Non à la pub sexiste / On nen veut plus, on nen veut plus / Non à la pub sexiste / La Meute est dans la rue. » Nous avons crié nos slogans, soulignés par des coups de sifflet : « Pub sexiste pub raciste », « Femmes dénudées, humanité méprisée », « Femmes dénudées, femmes exploitées », « On ne veut plus dappel au viol », « Ni camouflées ni dénudées », « Une femme déshabillée, toutes les femmes humiliées ».
La réaction des responsables du magasin a été violente. Ils ont refusé découter notre demande ou de prendre notre tract. Ils nous ont crié de déguerpir, car « le trottoir devant le magasin est à moi ». Ils ont hurlé des insultes sexistes : « Boudins ! Connasses ! Bande de mochetés ! [adressée à moi] Elle a pas vu sa tronche, celle-là ! », etc. Ils nous ont dit que nous étions jalouses de cette belle femme, parce que nous étions moches, et cest pourquoi nous portions des masques. Lun deux est arrivé avec un seau deau en annonçant quil allait nettoyer le trottoir (sous-entendu, de notre présence). Il a hésité et il a fini par arroser
sa propre moto, garée devant, avec lintention de nous éclabousser : raté !
Ces vociférations ont eu pour principal résultat dattirer la curiosité des passant-es, ce qui nous a aidé-es à expliquer ce que nous demandions et la raison de notre action.
Environ la moitié des passant-es qui ont pris notre tract nous ont approuvé-es, demblée ou après une discussion. Beaucoup étaient content-es de parler du sujet des publicités sexistes et de trouver enfin un groupe qui mène des actions contre celles-ci.
Nous nous sommes bien amusé-es et nous recommencerons !
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