Action n° 3
Cuisines 'Fesses et Seins'

Page 3 sur 3 : Commentaires

Voici la lettre qu’une signataire d’Albi avait adressée au responsable de cette pub, qui avait été diffusée dans sa ville. Elle avait aussi protesté auprès du quotidien La Dépêche du Midi qui l’avait publiée.
Claude Groussin,19 octobre 2000
Que vendez -vous, des culs ou des cuisines ?
Si vous vendez des culs, vous semblez ignorer que le proxénétisme est interdit en France.
Si vous vendez des cuisines, pourquoi les cacher derrière des derrières ? Cache-t-on ce dont on est fier ? Vous ne semblez pas l’être de votre marchandise, de votre travail, aussi ce ne sera pas chez vous que je viendrai choisir ma nouvelle cuisine .
Changez de publicité , je changerai peut-être d’opinion.

vendredi 6 avril 2001
Dominique MARCILHACY, membre du Conseil Economique et social
Monsieur,
Votre femme fait-elle la cuisine nue ? J'en serais surprise.
J'en conclus que votre publicité " Chez Jean Gilet on ne vous cache rien! " et " 5 jours pour voir ! " n'a qu'un lointain rapport avec votre produit. L'utilisation que vous faites du corps féminin pour promouvoir vos cuisines (ont-elles besoin de cela ?) est donc particulièrement déplacée et choquante.
Les femmes dont je suis en ont assez de voir leur anatomie mise à toutes les sauces (si je puis dire !) Je vous demande donc de mettre fin à cette publicité dégradante et qui nuit à votre image.

Christèle Rocher
Monsieur,
Je vous demande, avec La Meute, de prendre l’engagement public de cesser d’utiliser des représentations sexistes dans vos publicités. Celles-ci n'apportent rien à votre produit et nous en avons assez des publicitaires en manque d'imagination qui, pour vendre n'importe quel type de produit, utilisent des images de femmes nues.
Que vous n'ayez pas conscience du préjudice que vous portez aux femmes en agissant de la sorte, je peux le comprendre, mais entendez au moins cet appel et apprenez que le sexisme ne paie plus !
En espérant que ce mail vous permettra de vous interroger.

Hervé Le Meur, chargé de recherche au CNRS
Madame, Monsieur,
Je vous demande, avec La Meute, de prendre l'engagement public de cesser d'utiliser des représentations sexistes dans vos publicités.
Ces représentations contribuent à réifier le corps humain, qu'il soit de femmes ou d'hommes.
Bref, c'est le plaisir de l'intimité des corps que je défends en vous demandant d'arrêter de galvauder les femmes en dénudant leurs corps.
Merci d'avance

Christine Villard-Farjon
Monsieur,
Vous n'êtes pas obligé d'utiliser le corps de la femme pour vendre une cuisine!
Je vous demande, avec la Meute, de prendre l'engagement public de cesser
d'utiliser des représentations sexistes dans vos publicités.

Delphine KRESGE-CINGAL, Université d'Amiens
Je m'associe à l'action de la Meute pour dénoncer le caractère absolument sexiste de vos publicités (quoiqu'un corps d'homme n'aurait pas été moins humainement dégradant, car je ne vois pas le rapport entre cuisine et personnages nus, mais, bien sûr, vos publicitaires ont choisi une femme!) Naturellement, j'en appelle au boycott de vos produits autour de moi (ça tombe bien, plusieurs de mes amis ont décidé de "s'équiper"!), et ce tant que vous aurez recours à ce genre de publicité.

Virginie Derensy et Ian Monk, Lille
Monsieur,
Utiliser le corps des femmes (bien entendu les fesses et la poitrine, qui ont un rapport flagrant avec des meubles de cuisine !) nous inspire de la colère et du dégoût.
Pouvez-vous nous expliquer par quelle nécessité vous jugez bon d'exposer, sur des dépliants grand format, des fesses et des seins comme s'il ne s'agissait que de morceaux de viande, et de les distribuer dans des boîtes aux lettres ? Nous sommes révoltés par cette utilisation dégradante et abusive du corps des femmes, qui n'est que l'expression du mépris et de l'irrespect. Le corps n'est pas vulgaire, mais vous l'êtes certainement, de même que le publicitaire qui est l'auteur de ces images.
Enfin sachez que nous comptons refaire la cuisine de notre maison l'année prochaine, et que si nous ne savons pas encore où nous l'achèterons, nous savons d'ores et déjà où nous ne l'achèterons pas.

Françoise Colin
Monsieur,
Je vous demande, avec La Meute, de prendre l’engagement public de cesser d’utiliser des représentations sexistes dans vos publicités. Non seulement elles dégradent l'image de la femme, mais elles vous dégradent également...
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mes salutations meutesques.

Christine Videlaine
Monsieur,
Je vous écris aujourd'hui en réaction à votre publicité pour des meubles de cuisine.
J'ai beau chercher, je ne trouve pas le rapport entre cette femme nue et les meubles que vous voulez vendre. Et je ne peux imaginer que vous ayez utilisé cette image "par hasard".
Je refuse que le corps des êtres humains de mon sexe soit dégradé par votre publicité. Lorsque vous utilisez un corps féminin comme un stimulateur sexuel, c'est moi, c'est nous toutes qui sommes exploitées.
Nous ne sommes pas des objets. Nous refusons de servir à éveiller l'instinct sexuel d'un éventuel consommateur dans le but de vendre vos meubles.
N'avez-vous pas de surcroît l'impression de manquer (hélas !) d'originalité? Il est tellement facile d'argumenter que le sexe fait vendre, que la pulsion sexuelle et la pulsion d'achat sont liées, cependant vous oubliez que vous objectifiez (et par conséquent que vous manquez de respect) à la moitié de la population consommatrice.
Je ne discute pas dans ce message de stratégie publicitaire, mais bien d'un manque fondamental au respect du corps féminin, et de la femme en général (qui est bien plus qu'un corps, contrairement à ce que des publicités comme la vôtre suggèrent). C'est le droit à l'image de toutes les consommatrices que vous attaquez.
Par conséquent, je vous demande instamment de prendre l’engagements que cette publicité sexiste (qui transforme la femme en objet sexuel et ne s'adresse qu'aux hommes) soit la dernière du genre pour votre entreprise.

Vincent Michard
J’ai récemment eu connaissance de votre campagne de publicité utilisant pour la promotion de vos produits des images de femme nue assorties de slogans comme "Chez Jean Gilet on ne vous cache rien !". J'aimerais que vous m'expliquiez quelle raison vous obligeait à utiliser de telles images pour votre campagne promotionnelle.
Comme trop d'autres campagnes de publicité, la vôtre repose sur une assimilation entre un corps de femme et un produit marchand. Il y a là une chosification inacceptable du corps féminin, qui va à l'encontre du respect de la dignité des femmes, et plus généralement de la dignité humaine.
Je vous demande donc de vous engager solennellement à ne plus utiliser de telles représentations sexistes pour vos campagnes de promotion.

Lisa Perrissin
Je vous demande, avec La Meute NON A LA PUB SEXISTE, de prendre l'engagement public de cesser d'utiliser des représentations sexistes dans vos publicités.
Il n'y a tout d'abord absolument aucun rapport entre les cuisines intégrées et le corps nu d'une femme...
De plus cette publicité vulgaire m'apparaît comme un manque terrifiant d'imagination doublé d'un irrespect total de la moitié de votre clientèle potentielle : eh oui, plus de la moitié des Français sont des Françaises...
Si vos cuisines sont à l'image de vos publicités navrantes, elles doivent certainement manquer cruellement d'originalité...
J'espère que vous prendrez l'engagement public de cesser d'utiliser des représentations sexistes dans vos publicités...
...sinon les meutes seront lâchées !!!
Grrrrrr grrrrr grrrr grrrr

Fabienne Certain, consultante marketing, Montpellier
Avez-vous remarqué qu’aucune des publicités primées cette année pour leur créativité et leur impact sur l’audience ne met en valeur une femme et son corps pour vendre un produit ?
Votre campagne publicitaire a vraisemblablement été mise en place par une agence dans laquelle les créatifs ont bien peu d’idées. Une fois encore on choisit la facilité en utilisant le corps dénudé d’une femme sans aucun lien avec le produit vanté.
Je vous rappelle que :
la cuisine est une pièce où les personnes habitant ensemble -et leurs invités- prennent du plaisir à se retrouver,
cette pièce n’est point un domaine réservé aux femmes mais bien un lieu de convivialité et d’échanges autour de la préparation et de la consommation d’un repas,
faire la cuisine nue est particulièrement dangereux, moi-même je ne m’y risquerais pas.
les pédiatres considèrent que les enfants ne doivent pas voir leurs parents nus plus que de raison (ok pour les salles de bains… dans la cuisine, c’est inapproprié).
Dites à votre agence de pub que nous sommes de plus en plus nombreux à être lassés de l’utilisation de ces concepts stéréotypés, dégradants et hors de propos.
En outre, cela veut dire que vous vous adressez aux hommes (la femme nue) qui eux savent bien ce qu’il faut acheter en matière de cuisine et qui, surtout , ont le pouvoir d’achat… C’est cela ?
Je suis certaine que ce n’est pas le message que vous souhaitez faire passer et que vous saurez renoncer très rapidement à cette campagne.

9 avril 2001
Michel Grévin, "en direct et en live" de sa cuisine non équipée !
Vous dites "chez Jean Gilet, on ne vous cache rien !" Si ce n'est l'essentiel, selon moi, vos arrière-pensées !
En effet l'utilisation du corps de la femme, une fois de plus comme une marchandise affiche vraiment votre conception de ce qu'est pour vous l'autre moitié de l'humanité : Un argument comme un autre pour vendre.
C'est vous Monsieur qui vous vendez ainsi en placardant ainsi votre mépris pour le sexe féminin.
Non, Monsieur le corps de la femme n'est pas à monnayer et il a le droit au respect ; j'en ai assez que l'on prenne les citoyens de ce pays, et non des consommateurs (saisissez la différence s'il vous plaît !) pour des imbéciles ayant des réflexes pavloviens.
La sexualité est du domaine de l'intime, il est lien et lieu d'Amour. En outre, je tiens à vous signaler qu'il n' y a pas que des femmes qui arpentent les cuisines, mais c'est sûrement encore un de vos archaïsme dont vous ne vous êtes pas encore défait, mais je vous rassure il n'est jamais trop tard !
En conséquence et là j'espère en votre évolution future, je vous demande de prendre l'engagement public de cesser d'utiliser des représentations sexistes dans la publicité.

Violaine Gelly, journaliste
Monsieur, j'ai cru rêver en découvrant vos dernières publicités ("Chez Jean Gilet on ne vous cache rien" et "Cinq jours pour voir"). Il m'a fallu me pincer pour réaliser que vous utilisiez le bon vieux filon du corps de la femme pour vendre...des cuisines! Je ne sais pas quelle est la femme de votre entourage (votre épouse? votre mère ?) qui cuisine dans cet accoutrement sommaire, mais vous avez tort d'en déduire que toutes le font ainsi. Qu'il s'agisse de vos conceptions de l'humour, de la femme ou de la vente, elles sont toutes les trois déplacées et scandaleuses. Je vous demande donc, avec la Meute, de bien vouloir mettre un terme à ces publicités dégradantes et inadmissibles.

Sylvie Debras, Besançon
Je vous demande, avec La Meute, de prendre l'engagement public de cesser d'utiliser des représentations sexistes dans vos publicités. Vous vendez des cuisines, pas des fesses et des seins. Or, c'est ce que montrent vos publicités. Cette chosification des femmes et cette façon de les présenter comme des biens marchands amènent directement au mépris des femmes, donc aux violences à leur égard. Pour ne signaler qu'un exemple, une enquête nationale sur les violences faites aux femmes, commanditée par le Secrétariat d'Etat aux Droits des femmes et à la Formation professionnelle, établit qu'une femme sur dix est l'objet de violences domestiques.
Indirectement, c'est aussi cela que vous encouragez.

Agnès Arnauts Casters, Toulouse
En tant que femme et mère féministe, je transmets à mes cinq enfants des valeurs spécifiques...
Parmie celles-ci : la beauté, l'intelligence, l'amour de leur corps, qui leur appartient mais qui ne saurait souffrir d'aucune exploitation commerciale ou autre sans porter atteinte au plus profond d'eux-mêmes à ce qu'on nomme la psyché.
Aussi sont-ils terrorisés quand ils voient des adultes vendre cette richesse intime et se retournent-ils vers moi pour me demander : pourquoi sont-elles nues dans leur cuisine les femmes ? Je leur réponds que malheureusement beaucoup d'adultes n'ont pas conscience de ces valeurs parce que l'éducation sexuelle ne fait pas partie de l'Education Nationale et que pour beaucoup le corps est honteux alors on le cache ou au contraire on le montre en le vendant cher, comme une marchandise...Enfin, on peut en jouir, l'offrir et s'épanouir librement avec l'Autre,d'un commun accord.
C'est tout un travail d'information pédagogique mais surtout intuitive qu'ils ont la chance d'avoir parce que leur maman est libérée.
Je vous demande, après cette petite leçon, de ne plus jamais utiliser une représentation du corps pour vendre une cuisine. Je vous demande de vous excuser d'avoir perturbé des enfants en dénudant un corps, hors de propos.
Vos cuisines sont-elles invendables que vous soyez obligés d'utiliser la prostitution pour attirer l'attention ? Depuis 20 ans je boycotte et je fais boycotter de nombreux produits, vous serez sur ma liste si vous ne réagissez pas dès la lecture de ma lettre.
Recevez messieurs, mesdames, mes salutations féministes.

11 avril 2001
Marie-Noëlle Bas, attachée de presse, Paris
Je vous demande, avec la Meute, de prendre l'engagement public de cesser d'utiliser des représentations sexistes dans vos publicités. Montrer un corps de femme nu tronqué (soit les fesses, soit les seins) pour vendre des cuisines me paraît hors de propos.
Merci de respecter notre dignité.

12 avril 2001
Danielle Thomas, antiquaire, Paris
"Chez Jean Gilet on vend du cul et non pas des cuisines !"
Faut-il que votre produit soit si peu compétitif sur le marché pour que vous soyez amené à vendre le corps de la femme pour attirer le chaland ??
Comme vous l'aurez compris, je suis une femme exaspérée par votre publicité qui exhibe notre corps, de façon pornographique, pour inciter à l'achat de vos cuisines.
Avec La Meute, je vous demande de prendre l'engagement public de cesser l'utilisation des représentations sexistes dans vos publicités.
Croyez, Monsieur, à l'expression de mes sentiments indignés.

Georges et Marie-Hélène CINGAL, Cagnotte
Certaines publicités sont choquantes, en particulier celles qui utilisent abusivement certaines obsessions sexuelles.
Vous avez eu recours aux services d'un publicitaire qui n'hésite pas à utiliser ce système pour attirer l'attention pour faire vendre des produits.
Nous réprouvons cette méthode et nous tenons par la présente à vous faire part de notre désapprobation.
Il est évident que nous ne pouvons que déconseiller la fréquentation de vos établissements.

13 avril 2001
Françoise Mariotti, universitaire , Montpellier
Je fais partie de la , Meute, mouvement qui a pour objectif de signaler aux publicitaires que leur utilisation du corps des femmes pour vendre n'importe quel produit est inacceptable.
A ce titre, j'apprends le contenu de votre dernière publicité en matière de vente de cuisines.
On peut s'étonner tout d'abord que votre agence de publicité ne soit pas plus créative, car ce recours au corps nu d'une femme est passéiste et vieillot. Mais cette indigence de moyen ne peut faire oublier l'absence de dignité qu'elle entraîne. Avez-vous pensé à votre public ? Croyez-vous que les femmes cuisinent nues ? Ou, je n'ose l'interpréter ainsi... les cuisines sont achetées par des hommes, donc, on va leur mettre du sexe sous les yeux, et ils achèteront ? Dans les deux cas, vous avez une bien piètre opinion de vos clients.
Je vous demande, avec les signataires de La meute, de bien vouloir retirer ces publicités, et de penser à l'avenir à d'autres campagnes plus originales et respectueuses du public qui les voit.
Je vous en remercie par avance.

Odile Krakovitch, conservateure générale du patrimoine
J'ai été indignée par vos récentes publicités sexistes. Je vous demande, sous peine de campagne contre vos produits et de dénonciation de votre entreprise, de cesser d'utiliser ce genre de représentations dans vos publicités, et de faire une déclaration publique en ce sens.

Annie Morel, expert comptable
Votre dernière campagne de publicité montre une femme dénudée. Quel rapport y a-t-il avec vos produits ? Pauvre de vous pour recourir à de tels artifices ! Assez de voir le corps de la femme utilisé sans cesse à des fins commerciales, totalement étrangères à l'objet visé par la publicité.
Cessez de nous humilier , nous femmes, avec de telles images ! Vos clients sont-ils exclusivement masculins (mâles, devrais-je dire), ou également féminins ?
En ce cas, témoignez-leur votre respect.
Ayant l'intention de rénover ma cuisine, il va sans dire que je ne ferai pas appel à vos services.
A bon entendeur, salut !

18 avril 2001
Fabienne Doroy
Monsieur,
Vous utilisez des photos de femmes nues pour tenter de vendre des cuisines.
Avec La Meute, je vous demande de cesser de pratiquer ce sexisme odieux, qui utilise le corps de la femme comme un objet.
Avez-vous songé à l'utilisation équivalente de photos d'un corps d'homme, avec des parties sexuelles visibles ? Les vôtres, pourquoi pas ? Il y aurait peut-être là de quoi faire marcher vos affaires. Après tout, on constate que malgré leur taux d'activité professionnelle équivalent à celui des hommes, ce sont encore les femmes qui s'occupent le plus des questions quotidiennes, et qui sont les principales utilisatrices des cuisines que vous essayez de vendre...

Sophie LIAUDET
En tant que signataire du Manifeste de La Meute (NON A LA PUB SEXISTE !) et Chef de Meute Locale au Havre, je tiens à vous faire part de mon indignation concernant votre campagne de publicité d’octobre 2000.
Cette magnifique paire de fesses appartient-elle à votre femme ? A moins qu’elle n’appartienne à votre soeur ou à votre fille, voire votre petite-fille ! Vous rendez-vous bien compte du grotesque et de la vulgarité du thème exploité ici pour mettre en valeur l’ingéniosité et l’esthétique de vos cuisines et salles de bain ! En quoi un cul de femme est-il pratique et adapté à la forme très particulière de mon espace de cuisine ? En quoi une paire de fesses peut-elle s’adapter à mon budget ? La couleur chair est-elle la seule disponible pour vos cuisines et salles de bain ? Nous viendrait-il à l’idée, à nous les femmes, qui sommes après tout des Hommes-avec-un-grand-H comme les autre, de représenter :
1. Un homme nu en érection, de préférence un noir à la plastique si extraordinaire (!) (style photo du célèbre photographe Mapplethorpe très apprécié de la communauté gay) à côté de l’archétype de l’anti-apollon (un homme lambda) en état de non-bandaison pour faire la promotion d’une perceuse ! Ce serait drôle non ? ! Le symbole d’un homme qui l’a " black et d’équerre " au lieu de l’avoir " blanche et molle ", pour faire la promotion d’une perceuse qui va si bien aux hommes aux vrais, pas aux pédés ! ! !
2. Un rabbin avec un magnifique chapeau de rabbin et " un air bien juif " pour faire la promotion d’un four auto-nettoyant sans odeurs ? Nous les femmes pouvons aussi nous laisser aller à autant de vulgarité que les hommes. Voire plus ! ! ! Simplement, nous les hommes et femmes de bonne volonté, ceux et celles qui essayons de nous élever au rang d’Homme avec un grand H, nous signataires du Manifeste de La Meute, au lieu de nous complaire dans la vulgarité au ras des pâquerettes, nous aurions eu assez de dignité humaine pour réserver ces blagues d’un goût douteux à notre cercle d’ami-e-s privé (si tant est qu’ils ou elles les apprécient !)
Et même si l’envie nous avait démangées très très fort, nous aurions FAIT UN EFFORT’ pour ne pas utiliser ce genre d’images dégradantes pour les noirs, les hommes et les juifs, les femmes etc., afin de faire la promotion d’un quelconque article.
L’humanité ne s’est élevée au-dessus de la barbarie et de l’obscurantisme qu’À FORCE d’EFFORTS d’hommes et de femmes de bonne volonté. Sans doute ne le savez-vous pas ou l’avez-vous oublié. Les instituteurs et institutrices de la République ont la mission (formulée par Jules Ferry) d’INSTITUER DE L’HUMANITE dans le cerveau et le coeur de nos chères têtes blondes. Sans doute n’avez-vous pas bénéficié de ces bienfaits de l’éducation, qui font d’un individu " un individu bien élevé " ? ! Quelle que soit l’explication dans votre cas, nous vous demandons, avec La Meute, de prendre l’engagement public de cesser d’utiliser des représentations sexistes dans vos publicités.
Ce genre de procédé est en effet dégradant pour votre femme, votre sœur, votre fille, votre petite-fille, vous-même, les hommes et toute l’humanité à laquelle vous appartenez au même titre que nous.

6 avril 2001

Objet : Votre dernière campagne de publicité

Cher Monsieur,

Avez-vous remarqué qu’aucune des publicités primées cette année pour leur créativité et leur impact sur l’audience ne met en valeur une femme et son corps pour vendre un produit ?

Votre campagne publicitaire a vraisemblablement été mise en place par une agence dans laquelle les créatifs ont bien peu d’idées : Une fois encore on choisit la facilité en utilisant le corps dénudé d’une femme sans aucun lien avec le produit vanté.

Je vous rappelle que :
la cuisine est une pièce où les personnes habitant ensemble -et leurs invités- prennent du plaisir à se retrouver,
cette pièce n’est point un domaine réservé aux femmes mais bien un lieu de convivialité et d’échanges autour de la préparation et de la consommation d’un repas,
faire la cuisine nue est particulièrement dangereux, moi-même je ne m’y risquerait pas.
les pédiatres considèrent que les enfants ne doivent pas voir leurs parents nus plus que de raison (ok pour les salles de bains… dans la cuisine, c’est inapproprié).

Dites à votre agence de pub que nous sommes de plus en plus nombreux à être lassés de l’utilisation de ces concepts stéréotypés, dégradants et hors de propos.

En outre, cela veut dire que vous vous adressez aux hommes (la femme nue) qui eux savent bien ce qu’il faut acheter en matière de cuisine et qui, surtout , ont le pouvoir d’achat… C’est cela ?

Je suis certaine que ce n’est pas le message que vous souhaitez faire passer et que vous saurez renoncer très rapidement à cette campagne.

Cordialement,

Fabienne Certain
Consultante Marketing
Montpellier

Laurence Pelletier, 16 août 01
Monsieur,
J'ai appris par La Meute, qu'en octobre 2000, dans la région Rhône-Alpes, vous aviez eu recours à des publicités sexistes pour vendre vos cuisines et salles de bain. Vos affiches et tracts représentaient un corps de femme nue au premier plan et vos cuisines en fond. Vos slogans étaient " Chez Jean Gilet, on ne vous cache rien " et " 5 jours pour voir ".
Je ne vous cache pas, quant à moi, qu'il me suffit, de 5 mn pour me faire une (piètre) opinion sur les publicitaires et annonceurs adoptant de tels arguments commerciaux. Cette démarche éculée s'apparente à du racolage primaire, rétrograde et ringard. L'effet me paraît déplorable et navrant.
Personnellement, cela ne m'incite (non, je n'ai pas dit " excite ") pas du tout à acheter la marchandise " vantée ". Il est vrai, que cette publicité ne s'adresse pas à la femme que je suis, supposée " bobonne au foyer ", non en mesure de détenir un quelconque pouvoir d'achat, ni de décision, en la matière. Mais, à mon forcément " obsédé sexuel - voyeur, patriarche et salarié " mari qui sera pris d'une frénésie d'achat de cuisine (message subliminal ?) en matant ce corps nu offert à son insatiable convoitise.
- Que voilà une réaliste et moderne vision du couple du XXIème siècle !!! A moins qu'il ne s'agisse d'" humour "… ? Redevenons sérieux : associez-vous, inconsciemment le commerce au proxénétisme ? Est-ce là l'image de votre entreprise que vous " vendez " de la sorte ? Je me permets de vous faire remarquer que l'ensemble est en totale et flagrante contradiction - et ne peut que la desservir - avec la " notoriété sérieuse qui évolue de façon permanente " affirmée par ailleurs sur votre site Internet.
Bref, pour toutes ces raisons, je n'ai aucune envie aujourd'hui ni demain de cautionner par un achat chez l'un de vos distributeurs (Créapose, à Reims, dans mon département) une vision sexiste réactionnaire qui bafoue la dignité des femmes et des hommes, et je vous demande, Monsieur, avec la Meute, de cesser d'utiliser dorénavant, ce type de représentations dans vos publicités.

25 avril 2001
Jacob Visser, Bruxelles
Votre publicité "Chez Jean Gilet on ne vous cache rien !" et "5 jours pour voir !" n'a qu'un lointain rapport avec votre produit. L'utilisation que vous faites du corps féminin pour promouvoir vos cuisines (ont-elles besoin de cela ?) est donc particulièrement déplacée et choquante.
Je vous demande donc de mettre fin à cette publicité dégradante, qui nuit à votre image, à celle de toutes les femmes et de tous les hommes.

Isabelle Cabat, Paris
Comment osez-vous utilisez le corps de la femme à des fins mercantiles, montrer des fesses, des seins pour vendre des cuisines? Peut-être vos publicités s'adressaient-elles uniquement à des naturistes? J'émets cependant des doutes sur cette hypothèse. Je pense plutôt que vous connaissez pas les mots "dignité", "respect". Par ailleurs, avez-vous conscience des violences sexuelles et des insultes sexistes que subissent régulièrement les femmes.
Vos publicités confortent une vision machiste de la femme, ô combien, répandue.
Je vous demande donc de cesser d'utiliser des représentations sexistes dans vos publicités.

28 avril 2001
" Monsieur, que vendez-vous, des culs ou des cuisines ? Si vous vendez des culs, vous semblez ignorer que le proxénétisme est interdit en France. Si vous vendez des cuisines, pourquoi les cacher derrière des derrières ? Cache-t-on ce dont on est fier ? Vous ne semblez pas l’être de votre marchandise, de votre travail, aussi ce ne sera pas chez vous que je viendrai choisir ma nouvelle cuisine. Changez de publicité, je changerai peut-être d’opinion. "
Alain Massé, 44550 Saint Malo de Guersac

9 mai 2001
Monsieur le Président,
Je vous adresse ce message en tant que femme active occupant ou ayant occupé, parallèlement à ma vie professionnelle, des fonctions de responsable dans de nombreux réseaux citoyens parmi lesquels plusieurs réseaux féministes, notamment le club service "Zonta International" qui regroupe 35.000 femmes agissant contre les violences envers les femmes et les enfants, sous la devise "promouvoir le statut des femmes partout dans le monde", et le groupe chaque jour plus nombreux des signataires du manifeste de "La Meute" contre la publicité sexiste.
Nous sommes interpelé(e)s par la publicité pour vos cuisines, qui nous donne l'impression de vouloir flatter des instincts sexuels et sexistes qui favorisent les agressions violentes et le manque de respect envers les femmes, les fillettes, les enfants en général.
Compte tenu du danger qu'elle nous semble présenter, nous sommes déjà nombreux et nombreuses à avoir pris la décision de "boycotter" et de "girlcotter" votre marque et à inciter notre entourage et nos relations à faire de même.
Parce que nous serons chaque jour de plus en plus nombreux et de plus en plus nombreuses à agir et à réagir de la sorte, nous ne doutons pas que nombre de femmes de votre entourage (votre mère? votre épouse? vos filles? vos employées? vos voisines? ou celles de vos amis?) aient bientôt envie de vous inciter à nous rejoindre en retirant cette publicité et en annulant ses effets nocifs par une nouvelle campagne valorisant de meilleurs instincts.
Ces femmes de votre entourage n'ayant apparemment pas réussi à vous convaincre jusque-là, nous sommes cependant intrigué(e)s par leur éventuelle adhésion à votre mode d'expression publicitaire injurieuse pour les femmes. Compte-tenu de l'intérêt sociologique présenté par leur cas, nous souhaiterions les interroger dans le cadre d'une étude sur les violences domestiques envers les femmes. Pourriez-vous nous mettre en contact avec certaines d'entre elles qui accepteraient de témoigner?
Dans l'attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en nos salutations les plus distinguées.
Jacqueline Shernetzky, Ambassadrice de la Fondation du Zonta International

14 mai 2001
J'ai profité de ma visite à la foire de Paris pour me plaindre longuement aux commerciaux (mâles) de leur publicité lamentable, et leur ai précisé que je n'achèterai jamais de telles cuisines, même si certaines étaient jolies et n'avaient pas besoin de ce genre d'argument.
Annie Morel

Monsieur, cela fait déjà quelque temps que je suis tenue au courant de la publicité que vous avez faite pour les cuisines GILET.
Je n'ai pas vu en direct cette publicité à base de seins et de fesses dont on ne cache rien chez vous. "Cinq jours pour voir" ! Hommes voyeurs, on en a assez.
Quel est le rapport avec la cuisine ? Dites-moi. Une femme fessue et bien pourvue fait-elle partie des choses à consommer sur place ? Avez-vous des femmes dans votre famille ? Et qu'est-ce qu'elles ont pensé de cette publicité ? Si elles ont été o.k., j'espère alors qu'elles trompent allègrement leur conjoint dans leur cuisine. C'est en tout cas ce que je souhaite, c'est tout ce que vous méritez.
Vous n'avez pas répondu au courrier que les responsables de La Meute vous avaient adressé. Je me solidarise donc avec les ami-es qui vont entreprendre des actions contre cette publicité machiste et, par voie de conséquence contre les cuisines GILET.
Imaginez que la majorité des femmes en ont assez de voir leur corps manipulé et exhibé pour tout et n'importe quoi. Celles qui prétendent être d'accord sont soit naïves, soit aveugles, soit apeurées, soit li-bé-rées.
Certaines disent qu'il faut en rire, ce serait de l'humour. Humour, que d'affronts on commet en ton nom ! On en a marre, marre à la fin.
Faites acte de repentance, et on vous pardonnera, à la condition de ne pas recommencer.
Amères salutations.
Claudie de Rauglaudre

Messieurs Gilet,
Vous dites ne rien cacher, mais vous oubliez de dire que la maison Gilet est menée par un groupe d'hommes qui ne font pas honneur à leurs femmes, leurs petites amies, leurs filles en utilisant un corps de femme , un sein érigé et une paire de fesses pour vendre des cuisines ...
il en est des cuisines comme des sous-vêtements: pub destinées aux hommes pour des produits achetés par des femmes .... et avec le nombre de femmes que les pubs sexistes ne font pas rire, vous devriez virer vos publicitaires. ...
je fais partie de la Meute et je vous demande de cesser ces pubs choquantes et dégradantes. Je vais bien entendu me faire un plaisir de dire aux magasins de votre chaine ce que j'en pense .... Paris n'est pas Aurillac mais de là à polluer visuellement mes voyages en métro ....
Dominique ROMEYER DHERBEY, Paris, 12 mai 2002